Une girouette nommée Fabius

par bruno
lundi 30 novembre 2015

Fabius vient de faire volte face en acceptant que les troupes régulières Syriennes soient impliquées dans la campagne internationale contre Daesh. A la question, comment faire tomber Raqqa, Fabius répond : «  il faut aussi qu’il y ait des forces au sol. Les forces au sol ne peuvent pas être les nôtres, parce que ce serait complètement contre-productif. Les forces au sol doivent être à la fois des forces syriennes de l’armée libre, des forces arabes sunnites, et pourquoi pas des forces du régime. »

Les relations Franco-Syriennes ont toujours été mouvementées. Après la crise de Suez, les relations diplomatiques furent rompues pendant quelques années. Elles se tendirent à nouveau pendant la guerre du Liban.

Cependant, Mitterrand va fermer les yeux sur le massacre de Hama, par peur des islamistes. Il va aussi fermer les yeux sur l’assassinat de l’ambassadeur de France au Liban. Chirac, au début, veut maintenir de bonnes relations avec Bachar. Mais les actions de la Syrie au Liban puis l’assassinat de Rafic Hariri vont le brouiller avec le régime. C’est Sarkozy qui relancera la relation en invitant Bachar au défilé du 14 juillet 2008. Arrive 2011 : Au début des manifestations, réprimées dans le sang, Paris est plutôt modéré dans ses réactions.

Puis en juillet 2012, Fabius estime que Bachar ne mérite pas d’être sur terre. Puis que le Front Al Nosra fait du bon boulot sur le terrain, regrettant qu’ils soient classés organisation terroriste par les USA.La France ne cessera de réclamer le départ d’Assad. Jusqu’à la semaine dernière, la France était bien isolée dans son inflexible revendication. Officiellement, le gouvernement français s’oppose à Bachar pour les massacres commis par le gouvernement syrien contre son peuple.

Pourquoi une telle obstination ? Sans doute nos liens avec le Qatar. La guerre civile en Syrie est motivée par le gaz. Ca nous change du pétrole. Vous noterez que tous les acteurs du conflit sont des acteurs gaziers. Le Qatar avait le projet de construire un gazoduc à travers la Syrie pour rejoindre la Turquie, afin de pouvoir exploiter un faramineux gisement gazier, dont il possède les deux tiers contre un tiers pour l’Iran. Bachar a refusé sous pression russe et a préféré un pipeline venant d’Iran. Curieusement, la guerre a éclaté peu après.

Fabius est un bon VRP du Qatar. Il réfute contre toute évidence que le Qatar finance le terrorisme. Les liens sont anciens puisque Fabius s’est rendu au Qatar avant l’élection de François Hollande. Uniquement pour plaider la bonne parole ? Sa position serait-elle influencées par les achat qataris de Rafale ? Cependant la visite de Hollande à Vladimir a changé la donne. Nous verrons bien durant les prochaines semaines comment Fabius va manger son chapeau. On se réjouit…


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