Une nouvelle idée-force pour soutenir le vote Hollande : l’Europe coopérative
par Automates Intelligents (JP Baquiast)
jeudi 15 mars 2012
Nicolas Sarkozy recherche actuellement les votes de droite et d'extrême-droite en soutenant alternativement soit la déconstruction de l'Europe, soit une Europe de plus en plus autoritaire. Il multiplie les propositions en ce sens. François Hollande ne doit pas le suivre dans cette voie de la facilité électoraliste.
Il doit rechercher les votes de gauche en proposant une nouvelle idée-force, s'ajoutant à celles déjà présentées dans le programme du parti socialiste. Cette nouvelle initiative dans la campagne présidentielle consisterait à faire de l'Europe un modèle d'économie et de société coopérative.
La coopération est un vieux thème qui a été dévoyée par la spéculation. Il faut revenir aux sources. Ceci mobiliserait puissamment les forces de gauche, en France comme dans le reste de l'Europe. Elles y verraient le projet d'une Europe se voulant vraiment active, à la fois contre la finance transnationale et contre les grands Empires qui la considèrent comme désormais impuissante, Amérique, Chine.... La France a tous les atouts pour prendre la tête de cc changement profond du monde.
François Hollande devrait donc dans les jours qui viennent développer le thème de la généralisation de l'économie et de la société coopérative, dans trois domaines cruciaux :
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La coopérative industrielle, associant systématiquement les salariés et les collectivités locales.
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La coopérative des services et des connaissances. Celle-ci reposera très largement sur Internet, recueillant et faisant circuler les savoir-faire encore dispersés de la société du savoir. Les nombreuses activités bénévoles déjà existantes devraient évidemment pouvoir y participer.
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La banque coopérative, collectant l'épargne locale pour l'investir, notamment, dans les différentes formes de production coopérative ainsi définies. Le principe en sera celui de l'ancienne banque de crédit : connais ton client, connais ton produit, travaille localement et finalement, refuse toutes les activités contraires au droit et à la morale commune. La spéculation boursière à partir des épargnes collectées sera interdite par les statuts.
Cette économie coopérative devra se développer à trois niveaux cruciaux convenant parfaitement à la structure diversifiée de la société française et de la société européenne : le niveau local (régions, communes), le niveau national, avec ses caractères spécifiques à chacun des Etats européens, le niveau européen, capable de favoriser le regroupement de solutions ayant la force suffisante pour s'imposer face au reste du monde et, le cas échéant, dans le reste du monde.
Les entreprises actuelles, grandes, moyennes ou petites, ne seront pas incitées autoritairement à se transformer en sociétés coopératives, mais beaucoup le feraient sans doute, compte-tenu des avantages « civilisationnels » de la nouvelle formule.
Dans un tel projet, les collectivités locales, les Etats et les instituions européennes auront un triple rôle :
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Définir les régulations devant s'imposer à tous, afin d'éviter les dérives spéculatives, les activités frauduleuses ou criminelles. L'actuel droit de la coopération sera modernisé, afin de faciliter sa généralisation au monde de l'industrie et de la recherche scientifique.
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Mettre en place les réseaux d'excellence permettant de faire connaître les bonnes imitatives, mutualiser les résultats, faciliter les regroupements.
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Protéger par toutes les formes modernes de frontières les initiatives d'une telle Europe coopérative face à la lutte sans pitié qui lui livreront les puissances financières et les Empires évoqués plus haut.
Internet comme indiqué plus haut sera un des outils essentiels permettant la circulation des idées, la production des initiatives et la mise en réseau des activités.
Le projet pour être compris devra sans attendre les élections être discuté par les forces de gauche, y compris syndicales. Des projets s'en inspirant pourraient dès maintenant être envisagés.