USA, France : Combat contre « l’establishment » et les « banksters » ?

par REMY Ronald
jeudi 10 novembre 2016

La défaite électorale des démocrates aux USA a des racines puissantes et profondes qui n'ont absolument pas été répertoriées par les médias. Un fait d'autant plus grave qu'une partie de ces causes existent aussi en France. Pour nombres d'électeurs inquiets ou subissant la situation économique, les équipes d'Hillary Clinton et d'Alain Juppé ont de nombreux points dangereusement communs. Quelle solution pour éviter l'aveuglement de notre classe dirigeante et éviter un aventureux basculement électoral populiste également en France ?

Les commentateurs qui n’avaient pas misé un kopeck sur la victoire de Donald TRUMP s’en sont certes mordus les doigts, mais aucun de ces experts médiatiques n’a encore compris (ni donc diffusé) l’une des grandes raisons de la spectaculaire défaite d’Hillary CLINTON : son froid silence pour les 30 millions d’américains jetés à la rue (femmes et enfants compris) à l’occasion des 8 millions de logements saisis pendant la fameuse crise dite des « subprimes ». Et pourtant les Tribunaux américains avaient clairement souligné dès la deuxième année de cette longue crise que le nombre (certes excessif) de crédits imprudemment ou indûment accordés à des personnes peu solvables (400.000) ne dépassaient pas 5% de l’énorme masse des dossiers contentieux découlant des emprunts toxiques. 95% des foyers saisis étaient capables de payer leurs crédits. Mais pas avec l’explosion des taux d’intérêts variables (dépassant parfois 30% par an !) malgré une inflation quasi inexistante. Le collectif VLC* avait écrit et massivement diffusé que l’équipe démocrate de Barack OBAMA devait absolument intervenir pour maintenir dans leurs foyers les 7,6 millions de familles américaines capables de payer le remboursement du capital emprunté et des intérêts « ordinaires ». Notamment en créant une commission gouvernementale spécifique se chargeant de négocier avec les banques les intérêts complémentaires largement illégitimes.

 

Une prévisible sanction électorale

 

Rien n’avait été fait par l’équipe OBAMA-CLINTON pour alléger les conséquences de la plus terrible crise financière et immobilière depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Un trop long aveuglement antérieur à la crise, une incompétence pendant la crise et surtout une totale insensibilité pour ces 30 millions d’américains expulsés. Dans la douleur sociale, une partie de ces millions de victimes avaient accumulé une haine féroce contre ces démocrates beaux parleurs mais découverts en fait à la solde des « banksters ». Certes, la quasi totalité des banques arnaqueuses ont été ensuite condamnées par la justice américaine. Mais cela n’avait pas résolu les graves traumatismes sociaux subis par les victimes. Nombre d’entre elles se sont donc vengées électoralement en votant contre Hillary CLINTON.

 

L’actuelle crise des prêts toxiques à la française

 

Je suis sidéré qu’aucun grand média ne se soit penché sur cette menace électorale explosive pourtant largement prévisible. Comme je suis étonné que l’actuel scandale des prêts toxiques à la française continuant à saigner nos communes n’aient pu faire débat pendant les élections municipales, régionales et aujourd’hui nationales. Pourtant, 200 de ces communes avaient obtenu une baisse des intérêts (dépassant parfois 40% par an !) auprès du Tribunal (TGI Nanterre des 8 février 2013 et Mars 2014). Ce qui représentait 18 milliards d’Euros d’intérêts abusifs à rembourser au seul premier lot de 200 communes (continuant néanmoins à rembourser le capital et les intérêts « normaux »). Obéissant au lobby bancaire, le gouvernement Hollande a mobilisé sa Majorité Parlementaire pour modifier la loi afin d’inverser la décision de justice, pour donner tort aux communes arnaquées, donner tort aux Tribunaux, et soutenir les banques grossièrement spoliatrices (Vote inique du Sénat de gauche le 23 Avril 2013). Intervention du Conseil Constitutionnel le 20 décembre 2013 fustigeant cette loi d’exception « rétroactive » (bonjour la « Ripouxblique bananière » !) dont l’objet n’était même pas de « défendre la veuve et l’orphelin ». Le gouvernement de Hollande mobilise alors l’Assemblée Nationale de gauche (le 24 Août 2014) pour contrer le Conseil Constitutionnel, les Tribunaux et les communes spoliées. Depuis, silence radio (et TV). Malgré de nombreux articles de presse (liste non exhaustive : Monde : 8 Mai 2012, 11 janvier 2014, Canard Enchaîné 27 août 2014, Libération 5 janvier 2014, Figaro, etc., ), le scandale des emprunts toxiques se poursuit encore aujourd’hui. Vous payez avec vos impôts l’aide financière accordée à la Grèce afin que ses taux d’intérêts ne dépassent pas 17% (car taux pouvant entraîner la faillite des Grecques). Mais vous payez aussi les taux exorbitants de 25 à 40% par an plombant 8.000 communes françaises abandonnées à leur sort puis juridiquement trahies par le Gouvernement Hollande.

 

Gros problème : Alain JUPPÉ a refusé de rouvrir ce dossier arguant que les Maires et Conseillers Municipaux n’avaient qu’à faire attention avant de signer n’importe quoi. Ainsi, après la scélératesse du Gouvernement Hollande sur ce dossier, nous avons maintenant la certitude que face aux coups tordus des banques, les français ne seront pas protégés par Alain Juppé et ses nouveaux associés (NKM, Bayrou, etc.) eux aussi silencieux sur ce plus grand scandale financier qu’ait connu la France depuis 1945.

 

Le collectif VLC* avait soutenu dès le premier tour le combat « anti fracture sociale » inscrit dans le programme de Jacques CHIRAC en 1995 (qui se trainait au plus bas dans les sondages à 14% face à Balladur donné à l’époque gagnant par tous les médias). Mais ce programme soit-disant trop coûteux a été immédiatement enterré par Alain JUPPÉ dès sa prise de fonction comme Premier Ministre. Jumelée à son incompétence politique et économique, la trahison d’Alain JUPPÉ s’était ensuite traduite à mi-mandat par la fameuse dissolution de l’Assemblée Nationale, puis par l’éclatant échec électoral aux Législatives 1997.

 

Équipe JUPPÉ = Equipe CLINTON = Autisme

 

Pensant que les français ont une mémoire de poisson rouge, « l’establishment » et les médias dit « bien pensant » nous présentent aujourd’hui le septuagénaire Alain JUPPÉ comme du « sang neuf » et la meilleure alternative au catastrophique François HOLLANDE. Le monde de la finance spéculative et des « banksters » tente ainsi de nous imposer, via médias interposés et sondages, un vieux maréchal dont l’assurance, la morgue, l’autisme politico-économique avait fait basculer électoralement le pays en moins de deux ans. Nous refusons ce bourrage de crâne médiatique et cette pluie sondagiaire similaire à celle de 1995 lors du célèbre combat électoral CHIRAC–BALLADUR. Nous appelons donc les citoyens à… « balladurer » le « Gamelin » JUPPÉ, dont les aveuglements et les échecs ont injustement terni l’image de marque de toute l’ENArchie. La non prévoyance et l’incompétence à traiter les crises économico-financières, la complicité objective avec la haute finance spéculative et les « banksters », la froideur et le manque de compassion caractérisent autant l’équipe OBAMA-CLINTON que la future équipe NKM-BAYROU-JUPPÉ. Revoyez leurs interviews, relisez leurs écrits et leurs nombreux livres. Aucun d’eux ne mérite d’être élu car aucun n’a levé le doigt pour s’opposer aux prêts toxiques ou à l’incroyable spoliation (de type Chypriote) en train d’être mise en place pour les simples déposants en cas de faillite bancaire (même Poutine a parlé d’une grave atteinte à la propriété privée). Comme le collectif VLC s’était opposé en 1995 à l’équipe BALLADUR, VLC s’oppose en 2017 à la future équipe JUPPÉ (donnée elle aussi largement gagnante par les sondages). Vous devez aller voter par devoir citoyen et parce que l’abstention ou le bulletin blanc favorisera mécaniquement Alain JUPPÉ.

 

Une action de Maires spoliés en colères

 

Le projet de rassembler 500 signatures de maires pour interpeller les candidats à la présidentielle a été suggéré par VLC*. Aucune chance d’être élu. Le but est de construire un pouvoir de nuisance contre les « complices de l’inacceptable ». Afin de limiter d’éventuelles pressions ou sabotages, une équipe d’environ 6 personnes sérieusement engagées (y compris financièrement) seraient sélectionnées par un groupe spontané de « Maires en colère ». Par la suite, au dernier moment, un tirage au sort parmi ces 6 personnes désignerait le candidat « anti-banksters » en vue d’interdire enfin, en France, en Europe et dans le Monde, les prêts à taux variables abusifs (car nos économies sont toutes interconnectées et vulnérables face aux banques délinquantes). Un original système de « rotation » des fonctions au sein des 5 autres (devenus adjoints), encadrerait une campagne médiatique sous contrôle d’AG de Maires et s’étalant sur les 5 années suivantes. Qu’en pensez-vous ? Que proposez-vous ?

 

Un débat citoyen sur 5 ans

 

Avec ou sans l’élection d’Alain JUPPÉ comme Président de la République Française, avec ou sans cet original tourniquet quinquennal d’animation de la campagne des « Maires en colère », le débat citoyen sur la réforme du système financier, sur la relance économique, technologique et formative financée par le remboursement des intérêts bancaires abusifs (45 à 130 milliards selon les estimations des divers partis) se poursuivra avec vous et avec ceux que vous contacterez, sur le site web « AGORAVOX.fr » et sur les réseaux de votre choix.

 

(*) VLC = Vaincre Le Chômage

 

Collectif électoral en faveur des chômeurs, des précaires, des SDF et des victimes de l’administration ou de banques. Web débat sur AGORAVOX Ronald REMY. Permanence de 11h à 19h, c/o « ACCES » (Aide au Chômeur Créateur d’Entreprise ou d’association). 10 rue Édouard Lockroy 75011 Paris, face au Métro Parmentier - 01 48 06 75 10 - ResoVLC-PLP@yahoo.fr


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