Valls en lambeaux et Fillon presque « balladuré » ? Un choix bientôt réduit à 2 aventures ?

par REMY Ronald
vendredi 23 décembre 2016

Nombreux ont pensé qu’une interrogation générale et une sage curiosité populaire allaient s’installer jusqu’à fin janvier 2017, pour faire la place à des exposés et débats sereins entre les familles politiques (et à l’intérieur de celles-ci). Une période de patiente observation laissant décanter à la fois la primaire d’une gauche éclatée et… l’anxiogène programme économico-social de François Fillon.

Mais au contraire, nous assistons à une montée constante d’impatience due à des accumulations sectorielles de craintes, d’exaspérations et de révoltes. Un mélange toxique de déceptions et de méfiances s’entasse si dangereusement qu’il ne faudrait pas grand-chose pour allumer la flamme de la rage et qu’une colère globale explose dans les urnes. Une réaction citoyenne compulsive capable de faire s’effondrer électoralement nombre de structures politiciennes, à la surprise (une fois de plus) de nos analystes et sondeurs. Pourquoi ? 

La donne de la primaire de gauche a basculé en moins d’un mois.

Manuel Valls n’a pu diminuer l’hostilité de l’aile gauche du parti socialiste à son égard. Les frondeurs ont montré leur détermination à ne pas lui faire de quartier. Le nombre de fractions frondeuses (candidats ou écartés, Benoit Hamon, Arnaud Montebourg, Gérard Filoche, Martine Aubry, Christian Paul, Laurent Baumel, Marie-Noëlle Lienemann, Christiane Taubira, etc.), et leurs animosités intestines récurrentes entraînent de facto leur émiettement politique. Ce morcellement au sein des huit candidats à la primaire de gauche permettait encore à Manuel Valls d’espérer sortir victorieux, de justesse, de cette tumultueuse confrontation. Mais au vu du peu de fidélité électorale attendue des militants de base frondeurs (certains soutiendront Jean-Luc Mélenchon), cette potentielle victoire à la Pyrrhus ne pouvait que générer un candidat affaibli, en lambeaux. Trop peu crédible pour ensuite affronter les 65% (actuellement) de français votant droite conservatrice ou extrême droite « rimmelisée ».

Hélas, s’est ajouté à cela, le fatal coup de poignard dans le dos de nombre « d’hollandistes » et « d’éléphants » du PS, via la candidature de Vincent Peillon. Que reste-t-il du projet de « rassemblement de la gauche » derrière Manuel Valls ? Que reste-t-il même d’un éventuel projet d’union de la gauche face au solide « menhir » Marine Le Pen ? 

 

Refus des vrais débat, imposé par Hollande et les apparatchiks de droite et de gauche

Pourquoi cette spectaculaire « bérézina » au sein de la gauche dite gouvernementale ? Parce qu’elle a refusé de débattre sérieusement sur un projet politique, social et économique cohérent et commun. Cette gauche devenue carriériste, politicienne, superficielle, a préféré s’user pendant plusieurs semestres, sous la houlette de Hollande, dans des querelles stériles. Y compris parfois sur des sujets objectivement débiles (le retrait de la nationalité française aux terroristes suicidaires, le foulard ou la double portion de frites dans les écoles laïques en lieu et place de la nécessaire et possible réforme du Coran => voir article précédent). Au lieu de parler réforme du crédit (interdisant les scandaleux taux variables crucifiant actuellement 8.000 communes), réforme de la finance et de la crétine pseudo loi « Tobin » (pour taxer enfin la spéculation et elle seule), réforme de l’imbécile loi de gauche dite « Neïertz » (pour que la banque redevienne enfin un véritable service public), réforme de l’éducation (qui n’éduque plus nos jeunes depuis longtemps), réforme de l’enseignement professionnelle (en loque comparée à l’Allemagne, car son organisation trop opaque, obsolète, est souvent vampirisée par des syndicats et partis), réforme du financement de la recherche publique et privée, graines des futures innovations, productions, exportations et emplois (dont le budget a presqu’été divisé par deux en vingt ans), relance des grands travaux (et pas seulement nos voies SNCF devenant dangereuses), relance du logement social, étudiant et professionnel. La France (premier pays exportateur en BTP depuis qu’elle avait bâti le fameux « mur de l’Atlantique » et participé aux reconstructions des zones ravagées par la guerre) est capable d’assumer matériellement cette relance avec un gouvernement « gaullien », sans que cela n’altère en rien notre balance commerciale. Modernisation de la justice (23 ans -voire plus- pour rendre justice à Bernard Tapie, notre brillante et coûteuse élite politique trouve ce délai normal), modernisation de la police et des prisons, réparation du matériel militaire (dont 50% est actuellement immobilisé faute de pièces détachées), rétablissement d’un service national innovant (militaire pour les volontaires, formateur et enrichissant pour tous, y compris pour les 150.000 jeunes sortant chaque année du système scolaire sans aucun diplôme), etc., etc., etc.

 

Une gauche explosée face à la droite la plus bête du Monde

La droite tarde également à traiter tous ces sujets importants, s’arqueboutant sur les économies budgétaires, certes indispensables, mais parfois mal ciblées, comme ce crétin projet de santé à deux vitesses avec non remboursement des « petits » actes médicaux hors coûteuse mutuelle. Pour lutter contre le gaspi, nous proposons depuis 20 ans l’instauration d’une carte à puce médicale personelle évitant les incompatibilités toxiques, la surmédicamentation (fléau de notre pays), voire les trafics de médicaments opiacés ou non. Pendant que les gouvernements de droite et de gauche ont laissé s’installer un archaïque, coûteux, inefficace (et parfois injuste) bordel paperassier, nous avons en vain réclamé une « A.M.E » (Aide médicale d’Etat gratuite pour les immigrés sans papiers) au profit de tous les français. Sans exception, sans apartheid médical, plus efficace, moins bureaucratique, mieux contrôlée et donc bien moins cher à gérer. Comme au Canada et bien d’autres pays de l’OCDE. Ce sera possible avec un gouvernement sortant le nez hors de son conservatisme et hors des frontières, avec un minimum d’initiative et d’autorité « gaullienne ». Un projet médical universel moderne d’autant plus possible que c’est la France qui a inventé la carte à puce (avec feu Roland Moréno), détenant 74% du marché mondial avant que les américains ne rachètent opportunément la fructueuse et stratégique GEM+ à la barbe de nos ministres incompétents. Que ce soit en matière de relance de l’investissement, de la recherche, de l’économie et des emplois, on ne peut pas dire que l’imagination et l’espoir soient présents dans le programme Fillon. Certes, ceux qui commencent à le découvrir tirent le signal d’alarme. Mais trop timidement par peur d’affaiblir leur candidat commun et donc leur camp. Et surtout, ils ne veulent pas créer de processus unitaire capable de compléter, de renforcer (et donc de crédibiliser) cet actuel programme anxiogène et donc « balladurable ».

 

Pour lutter contre les manœuvres politiciennes dilatoires…

Bref, les citoyens sentent confusément qu’un précieux temps est gaspillé. Que le système politique va encore une fois bâcler le débat national. Que les appareils politiques et les médias aux ordres vont encore camoufler les points importants non traités. Ils ont souvenir du programme anti-fracture sociale 1995 qui avait propulsé Jacques Chirac, de 14% dans les sondages à Président de la République trois mois plus tard. Mais un programme mis ensuite « aux chiottes » dès le lendemain par la premier Ministre Alain Juppé, car jugé trop démagique et coûteux. Ceux qui n’ont pas une « mémoire de poisson rouge » commencent à réagir et à refuser ce traditionnel processus « d’élection piège à cons ». Ils veulent tirer les choses au clair maintenant. « Pourquoi attendre fin janvier pour faire pression sur les cancres qui dirigent et qui fragilisent notre pays depuis trente ans ?. Février, mars, avril, à peine trois mois de campagne présidentielle dont nous refusons le risque de superficialité ». Il leur est parfois répondu que « les programmes ne servent à rien, qu’ils sont souvent non respectés et que ce qui compte, en définitive, c’est le caractère du futur président le la République. Quel intérêt à multiplier les thèmes à risque, alors qu’il est bien plus utile de jouer la montre et de rester dans le vague. Regardez l’actuel « pushingball » subi par le programme de Fillon. Subir un tir de « Balltrap » programmatique ne nous intéresse pas ». Un cynisme scandaleux et de plus en plus affiché. D’où cet incroyable retard dans la publication de chacun des programmes. D’où quelques propositions publicitaires phare (démagogiques ou non) entourées d’un immenses flou soigneusement entretenu par les candidats.

 

…une armée de « bouledogues de la République » !

Pour les points importants scandaleusement délaissés, la solution consiste à interpeller chaque candidat dès maintenant, sans attendre. C’est une nécessité absolue et une urgence nationale. Il ne suffit plus de publier un article ou une réaction sur un site familier, comme une simple rouspétance au coin d’un bar. Il faut copier-coller vos meilleurs paragraphes, diffuser répétitivement les soigneuses interpellations (ou/et les propositions) autour de vous et sur d’autres sites. Seule une armée de bouledogues virtuels lâchés sur l’ensemble des réseaux sociaux sera capable d’inquiéter nos politiciens et donc capables de faire prendre au sérieux nos revendications. N’attendez-pas pas la fin des primaires. N’attendez pas la fin de la campagne. Agissez ici, sur le web, maintenant. Sous peine d’en être majoritairement réduits à un vote quasi-compulsif contre les appareils politiques ayant failli. Ce qui entraînera un inévitable duel final entre le banquier Emmanuel Macron, novice politique au programme trop flou et Marine Le Pen au programme sulfureux.

Bonne réflexion et bon courage.

Avec tous mes meilleurs vœux pour la nouvelle année 2017.

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