Valls : le joker ordo-eurolibéral de Hollande
par Laurent Herblay
mardi 1er avril 2014
Hier soir, après que Matignon ait annoncé la démission de Jean-Marc Ayrault, François Hollande présenté dans une courte vidéo une nouvelle étape dans son mandat, avec un changement d’équipe, la nomination de Manuel Valls à Matignon et les grandes directions des mois à venir.
Mais ces calculs souffrent de beaucoup de faiblesses. La première, c’est le choix du moment. N’aurait-il pas été plus logique de faire cela en janvier, à l’annonce du pacte de responsabilité ? Le moment choisi souffre de deux défauts. Les élections européennes ont lieu dans moins de deux mois et la nouvelle équipe ne dispose pas du temps nécessaire pour redresser la situation. En outre, ce scrutin est en général encore plus cruel pour la majorité en place que les élections municipales. Donc la nouvelle équipe coure le risque de se voir couper les jambes électoralement quelques semaines à peine après avoir été nommée. Et l’absence d’ajustement de la ligne politique la prive de munitions intellectuelles.
En ne faisant que réagir en suivant ce que disent les sondages, le président semble bien mal démarrer son remaniement. Pire, en changeant d’équipe moins de deux mois avant les élections européennes, il prend le risque de la soumettre à une défaite plus lourde encore que celle de dimanche.