Vers un groupe MoDem-Verts-PRG

par KPM
jeudi 21 juin 2007

Lorsque l’on examine les résultats des élections législatives, on trouve les parts suivantes, en nombre de sièges, pour les partis ayant remporté moins de 20 circonscriptions : Parti communiste français : 17 ; Parti radical de gauche : 8 ; Mouvement démocrate : 5 ; Les Verts : 4 ; Mouvement pour la France : 2 ; Indépendantiste : 1 ; Mouvement républicain et citoyen : 1 ; Divers gauche : 6 ; Divers droite : 2.

Il y a quelques jours, les Verts étaient en discussion avec le Parti communiste pour constituer un groupe commun. Outre l’absence évidente de proximité idéologique, il est vite apparu que le PCF n’avait aucune intention de laisser aux Verts une quelconque place, et se voyait plutôt les accueillir en pièces rapportées dans un groupe qu’il verrouillerait de bout en bout. On se demande bien quel profit pourraient tirer les Verts d’une telle aliénation, eux qui se sont émancipés du Parti socialiste en en payant le prix fort.

Il serait beaucoup plus intéressant pour les Verts de se rapprocher de deux autres partis dont ils partagent un certain nombre de valeurs : le Mouvement démocrate, parti du centre, européen et écologiste ; et le Parti radical de gauche, parti du centre-gauche en quête de regain d’identité vis-à-vis du Parti socialiste. L’existence d’un groupe nouveau rassemblant le centre et le centre-gauche permettrait à ces trois forces d’affirmer leur indépendance, leur volonté de dépasser les clivages traditionnels et de faire entendre une voix différente de celles de la droite et de la gauche classiques.


En effet, si l’on rassemble les députés du PRG, du MoDem et des Verts, on obtient 17 sièges (ou 16 en excluant Jean-Christophe Lagarde qui semble vouloir rejoindre le groupe du Nouveau Centre). On pourrait bien voir également le député indépendantiste Alfred Marie-Jeanne, qui présente certaines proximités avec le girondisme de ces trois composantes, se rattacher à ce groupe. Rajoutons quelques divers gauche et pourquoi pas aussi un ou deux divers droite, et on parviendrait au chiffre "magique" de vingt députés. Et si d’aventure le Parti communiste réussissait à faire avaler une nouvelle baisse du seuil de formation d’un groupe, cela rendrait l’affaire plus facile encore.

Une telle configuration serait fortement souhaitable pour la démocratie, en ce qu’elle permettrait la constitution d’un nouveau groupe parlementaire indépendant au centre et au centre-gauche. Tous ont à y gagner : démocrates, écologistes et radicaux. Radicaux, car cela leur permettra d’affirmer leur identité en dehors de l’ombre encombrante du grand frère socialiste, et sans pour autant se rallier à la droite. Verts, car alliés au Mouvement démocrate ils trouveraient dans ce groupe une caisse de résonance pour les idées écologistes. Démocrates, car cela leur permettrait de peser bien mieux qu’en restant isolés face au Nouveau Centre - et cela serait d’ailleurs le reflet de la sociologie du nouvel électorat centriste : le député démocrate Thierry Benoît a par exemple été élu justement grâce aux voix radicales et écologistes, et les deux tiers des députés de gauche, en particulier les Radicaux et les Verts, ont été élus grâce aux voix du MoDem.

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Pour manifester l’existence d’une offre politique nouvelle, la constitution d’un groupe de rassemblement du centre au-delà du clivage droite-gauche ferait sens. Cela permettrait aux démocrates, radicaux et Verts, qui en dépit de leurs indéniables différences portent néanmoins des valeurs communes fortes, de réaffirmer leur indépendance tant vis-à-vis de l’UMP que du PS et de sortir du spectre du bipartisme qui menace de réduire la diversité des courants politiques en France.


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