Vie politique et couple

par Tonton
mercredi 13 juin 2007


Au Parti socialiste, il semble que les lendemains de défaite continuent de faire éclater au grand jour la rivalité de l’ancienne candidate et de son (ex ?) compagnon. Après les déclarations de Manuel Valls hier, qui avouait en avoir "assez que la vie politique tourne autour de la vie d’un couple" et la réponse assez virulente de Mme Royal ce matin, c’est sur François Bayrou que le différent a percé, montrant une stratégie différente entre le premier secrétaire et une Ségolène véritable électron libre ayant décidé de discuter directement avec le fondateur de Modem...
Il est inquiétant, alors que nous sommes - théoriquement - dans l’obligation de patienter au moins un an avant la nécessaire clarification d’imaginer que cette direction à deux têtes soit celle qui mène le parti aux municipales. Les autres ténors risquent donc de jouer leurs cartes, ajoutant de la division à la division. C’est fâcheux, mais ce parti semble vraiment à bout de souffle. Peut-être, outre les conflits de personne, ne se remet-il pas vraiment de n’avoir su trancher clairement entre les différentes lignes qui le composent ? Depuis le référendum sur la Constitution européenne, il y a une volonté de façade de concilier ce qui ne peut pas l’être, la gauche noniste, qui a refusé l’évolution de la société et croit encore à la toute-puissance de l’Etat, et la frange du oui clairement sociale-libérale qui n’hésite plus à dire à haute voix que Blair est un modèle sur de nombreux points...
Je pense d’ailleurs qu’en se permettant un tel grand écart idéologique, Ségolène trouve aujourd’hui des supporters toutes tendances confondues. Dès lors qu’elle portera une motion avec une ligne plus claire, puis lorsqu’elle devra rénover le parti, elle sera comme les autres obligée de sortir du bois et on comprendra peut-être enfin un peu mieux la gauche qu’elle souhaite incarner. Cela devrait la ramener à un étiage qui relancera la concurrence avec Bertrand Delanoë ou d’autres, suivant la capacité de Dominique Strauss-Kahn et Laurent Fabius à enterrer leurs différends et former un ticket gagnant pour la rénovation du PS. L’un et l’autre ont plus de charisme, plus de compétences et surtout plus d’éloquence que Ségolène, il est dommage de vouloir les sortir du jeu définitivement !


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