Vie privée vie publique : un méa culpa présidentiel qui tombe à plat
par Betrav75
mardi 24 juillet 2012
Valérie Trierweiler a fait samedi une déclaration « je tournerai sept fois mon pouce avant de twitter ». Une façon de remettre les choses dans leur contexte : ce n’était qu’un simple tweet, pas de quoi en faire une affaire politico-médiatique.
Cette forme de communication simple et sans chichi tombe complètement à côté puisqu’elle participe à ce qui était reproché à François Hollande et Valérie Trierweiler, à savoir l’immixtion de leur vie de couple dans la vie de la République. En effet, François Hollande a choisi l’allocution du 14 juillet pour revenir, dans un aparté certes laconique, sur ce scandale des législatives :
"Je suis pour une claire distinction entre vie publique et privée, et donc je considère que les affaires privées se règlent en privé, et je l'ai dit à mes proches pour qu'ils acceptent scrupuleusement le respect de ce principe", a-t-il déclaré lors de l’interview télévisée du 14 juillet.
Clap de fin pour l’affaire du twitt à la télé devant des millions de Français. Un peu simple comme procédé de la part de celui qui expliquait, au lendemain de la prestation télévisée de l’ancien Président Nicolas Sarkozy, que le Président sortant avait tendance à exhiber sa vie publique pendant son mandat, et encore davantage durant la campagne.
Selon une étude Harris Interactive pour Gala, 49% des sondés ont une mauvaise opinion de la première dame au 15 juin 2012. Celle qui assume avoir écarté Julien Dray, sans détenir la moindre légitimité au Parti Socialiste, doit à présent se tenir discrète pour ne pas creuser davantage le fossé qui est en train de se former entre le Président récemment élu et une partie de l’opinion publique.
D’autres « femmes de » font du bruit dans la presse. En effet, le Canard Enchaîné révèle le nom des conjoints de ministres ayant bénéficié de nominations au sein du gouvernement. Laurent Olléon, époux de Fleur Pellerin, est ainsi entré au cabinet de Marylise Lebranchu, Boris Vallaud (mari de Najat Vallaud-Belkacem) est devenu conseiller d’Arnaud Montebourg, et l’épouse d’Aquilino Morelle (conseiller de l’Elysée) dirige le cabinet d’Aurélie Filippetti.
Notons que le couple Morelle dispose ainsi de talents si extraordinaires que l’un peut occuper le poste de conseiller (non élu) tout en préservant des activités de médecin, et l’autre assurer un poste à la direction d’un cabinet ministériel d’envergure. Il n’y avait probablement pas d’autres postulants au cv digne d’être retenu pour un tel poste.
Rappelons-nous la petite phrase choc qui avait fait sensation lors du débat télévisé entre Nicolas Sarkozy et François Hollande le 2 mai 2012 :
« Vous avez nommé vos proches partout, partout, dans tous les ministères, dans toutes les préfectures, partout, assure François Hollande
- Vous êtes un petit calomniateur » lui répond Nicolas Sarkozy.
On comprend alors pourquoi ceux qui attendaient la République irréprochable apprécient peu ce style de nomination gouvernementale proche de ce que pouvait faire Nicolas Sarkozy.