Visite de Shimon Peres à Lyon : deux polémiques pour un homme d’Etat

par Bastien Gouly
vendredi 14 mars 2008

Ce mercredi matin, Shimon Peres, le chef d’Etat d’Israël a visité Lyon et son centre d’histoire de la Résistance et de la déportation (CHRD). Un manifestation a éclaté et des images ont été verrouillées.

Il est un peu plus de 11 heures sur la rue Berthelot où doit se rendre Shimon Peres en visite au CHRD et qui doit également tenir une interview avec les journalistes. Les forces de l’ordre ont "mis le paquet" dans la sécurité, instaurant un périmètre "virtuel" que les journalistes n’ont pas le droit de franchir malgré le passage de voitures, de tramways ou d’individus. Nombreux d’entre eux sont d’ailleurs fouillés à proximité du CHRD. Les Renseignements généraux se préoccupent des journalistes qui se voient délicatement repoussés de plus en plus loin. Puis, le convoi du chef d’Etat israélien arrive à destination.

Une manifestation finement préparée

A la sortie de Shimon Peres, une trentaine de manifestants pro-palestiniens, assis sur le quai de tram, se lèvent et brandissent les pancartes. Les services d’ordre sont pris de court, plus occupés à museler la presse et la diffusion d’images que de protéger le quai de tram, situé à vingt mètres du CHRD. Une vingtaine d’étudiants et de sympathisants se rajoutent aux manifestants qui crient leur colère à la venue de Shimon Peres. "C’est une honte que Shimon Peres vienne au musée de la Résistance, c’est une honte pour la Résistance française" s’exprime un manifestant. "Palestine libre !", "Solidarité avec la Palestine", les discours s’enflamment et prennent de l’ampleur à mesure que les opposants à la venue de Shimon Peres sont écartés sauvagement par les forces de l’ordre.

TF1 a tous les droits

La deuxième polémique de la journée est liée à la liberté de la presse. Normalement, les mesures de sécurité font que l’interview de Shimon Peres au CHRD ne peut être réalisée que par une chaîne télévisée qui diffuse ensuite gratuitement aux autres médias les images à travers un faisceau. Jusqu’au mardi soir, France 3 devait se charger de réaliser le "pool" (réaliser les images de l’entretien et les diffuser ensuite aux autres médias). Rien de scandaleux puisqu’il est légitime que le "pool" soit réalisé par une chaîne publique.

Pourtant, le mercredi matin, c’est finalement TF1 qui se charge du "pool". Surprenant, d’autant plus que TF1, chaîne privée, demande aux télévisions de leur verser 1000 euros pour pouvoir leur offrir les images. Pourquoi TF1 ? Pourquoi faire payer un "pool", pour limiter la diffusion de l’information à quelques chaînes ?

Curieux.


Lire l'article complet, et les commentaires