Woerth, Méry : Comment sortir par le haut de ces affaires

par jahlucine
vendredi 9 juillet 2010

L’affaire Woerth Bettencourt, la cassette Méry, le Karachigate et j’en passe. Ces affaires sont symptomatiques d’un système démocratique mal conçu. Il faut prendre du recul pour voir le problème dans toute son ampleur sous peine de continuer à découvrir de nouveaux Eric Woerth tous les 5 ans.

Le mal est profond. Difficile pour les français de découvrir que leur république ne vaut finalement pas beaucoup mieux que les républiques bananières dont elle s’est assurée par ailleurs d’empêcher le développement. Changer l’équipe gouvernementale ne changera rien. Changer de majorité non plus. Changer tout le panorama politique encore moins. L’erreur est dans la conception même du système. La solution est simple comme toujours en sciences humaines et comme toujours une solution biaisée nous est imposée volontairement pour protéger certains intérêts.
 
Faire une carrière politique est un non sens.
 
La politique ne doit pas être un métier. Tout simplement. Car, mécaniquement tant que la politique sera un métier, les hommes politiques seront la cible des financeurs de campagne, des lobbyistes de tous poils et autres grandes bourgeoisies. Tout simplement aussi car la politique n’a pas besoin d’être un métier, car au fond aucune formation qualifiante n’existe pour devenir homme politique.
 
Toute personne intelligente, dotée de sens logique et qui met régulièrement son intelligence à l’épreuve dans son domaine est qualifiée pour décider aux affaires du pays. Mais au lieu de cela s’est développée la formation qualifiante de rhétoricien. ENA, Sciences po, HEC, avocats sont devenus les politiciens actuels, sélectionnés finalement sur leur aptitude à déguiser les faits. La république des avocats de Gilles Le Béguec est devenue celle des menteurs. Professionnels.
 
Profitons de cette crise pour penser plus loin. Ne demandons pas au gouvernement de nous donner les coupables. Demandons une réflexion sur notre système. Les solutions alternatives existent et sont simples. Evidemment le pouvoir actuel ne souhaite par en parler car ces solutions seraient la fin de ce microcosme. Nous voyons d’ailleurs une curieuse danse autour de l’affaire Woerth qui consiste à s’offusquer parfois (PS ou UMP) puis à se serrer les coudes à d’autres moments. Lorsque Fillon dit au parlement en répondant à une question du PS "De la même façon que je ne vous demande pas si Mr Berger finance les campagnes de Madame Royal" "La république et la démocratie ce sont des règles et des principes et vous les bafouez en permanence", on ne peut s’empêcher d’entendre "Vous savez bien comment fonctionne notre mafia politique alors arrêtez d’attirer l’attention des badauds et respectez l’omerta".
 

Question du socialiste B. Roman à Eric Woerth
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 De même lorsque Baroin déclare : "Est ce que vous vous rendez compte du mal que vous faites à la démocratie" "Vous êtes un parti de gouvernement, vous avez exercé des responsabilités, certains d’entre vous ont été ministres du budget", on ne peut s’empêcher d’entendre "Est ce que vous vous rendez compte que vous pourrissez notre bon vieux système corrompu dans lequel vous avez bien trempé".
 

Assemblée constituante citoyenne
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Assemblée constituante citoyenne 2
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ETIENNE CHOUARD 1/1 - LE TIRAGE AU SORT DES DEPUTES - LCP
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ETIENNE CHOUARD 2/2 - LE TIRAGE AU SORT DES DEPUTES LCP
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Voilà une première étape de réflexion qui s’impose aujourd’hui. 
 
Apprendre à "sortir du cadre" et développer l’esprit d’abstraction sont des nécessités pour évoluer vers de meilleurs systèmes.
 
Dans le feuilleton Bettencourt vous avez probablement été aussi frappés par l’image de cette dame âgée plus puissante financièrement que des milliers de français réunis.
 
Si le premier exercice intellectuel vous a mis en jambe vous pourrez alors peut-être continuer ce travail d’abstraction et imaginer un monde sans bourse (cf Frédéric Lordon) voire même sans système monétaire.
 
L’imagination au pouvoir.
 
 

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