Yves Moraine (UMP) veut privatiser les cantonniers !

par NewsofMarseille
vendredi 25 novembre 2011

Son annonce pourrait bien provoquer un tollé dans le secteur public marseillais. Yves Moraine, le président du groupe UMP au conseil municipal de Marseille se dit favorable à la privatisation des cantonniers afin de lutter contre le grand fléau de la ville : la saleté. Une annonce choc pour ce fidèle gaudiniste qui sort doucement (mais sûrement ?) du bois… Alors qu’au niveau national Nicolas Sarkozy se refait une santé, selon un sondage exclusif Opinion Way pour News Of Marseille, Yves Moraine croit plus que jamais en la victoire de sa famille politique pour les élections à venir. Mais d’ailleurs, qui voit-il en 2014 pour briguer la mairie de Marseille ? Entretien.

« Moi je dis non à Force Ouvrière », lance Yves Moraine le chef de file du groupe UMP au conseil municipal de Marseille, faisant allusion à la demande du syndicat d’embaucher des agents supplémentaires pour lutter contre la saleté. Une petite bombe réaffirmée au micro de News Of Marseille qui pourrait bien faire « boom » ces prochains jours auprès du syndicat majoritaire. Un syndicat qui à partir des années 50, selon l’enquête de deux journalistes auteurs de Gouverner Marseille, entretenait d’étroites relations avec la municipalité… Les temps semblent avoir changé.

Privatisation : la solution pour « Marseille propre » ?

La saleté, un poison local, qui a valu à Marseille en 2003 l’élimination de sa candidature pour accueillir la coupe de l’America. Alors, à l’aube de Marseille 2013, les conférences et autres réunions de crise se succèdent pour élaborer une solution et éviter tout malencontreux incident. Yves Moraine soumet déjà sa proposition : la privatisation des cantonniers. L’une des branches du nettoyage avec celle de la collecte réalisée par les éboueurs.

Grand orateur, l’avocat de formation, ne remet pas en cause le fini/parti, pourtant décrié par d’autres formations politiques locales. La fini/parti permet aux agents, une fois la tournée terminée de rentrer chez eux. « La durée moyenne du temps de travail des chauffeurs est de 2 h à 3 h au lieu des 5 h 30 payées. Y aurait-il une relation de cause à effet, entre la saleté de la ville et ces horaires ? », interpellent les élus marseillais d’EELV.

« Non », pour l’élu UMP qui pointe plutôt le métier de balayeur, ne lui paraissant pas « être fait pour être exercé par le service public ». Sous entendu : avec 1200 euros par mois difficile de faire du bon travail… Mais difficile aussi pour la collectivité de les sanctionner ! « Si l’on privatise ‘cela va coûter tant’ […] et nous contrôlerons nous-mêmes avec une possibilité de sanctions », explique Yves Moraine. « Je ne dis pas que cela va être la panacée, mais au moins, essayons ! »


Cette proposition choc et l’exposition médiatique d’Yves Moraine, sous l’approbation de son mentor Jean-Claude Gaudin, attestent de son ascension. A l’âge de 18 ans, le jeune militant s’engage auprès de Jean-Claude Gaudin qui brigue la mairie de Marseille. Porte-parole de sa campagne en 1995, Jean-Claude Gaudin lui propose, entre les deux tours de l’élection, un choix cornélien : soit être adjoint ou président du groupe au conseil municipal. « Adjoints il y en a 29, président de groupe, un ! J’ai donc choisi président de groupe », explique l’élu sourire en coin. Une réflexion qui en dit long sur ses futures ambitions avouées à demi-mot.
 

Hollande « un candidat dangereux »

Centriste d’origine, Yves Moraine a surfé sur la vague de la droite qui a porté il y a 16 ans Jean-Claude Gaudin et Jacques Chirac aux affaires. Alors, lorsqu’on lui évoque le dernier sondage Opinion Way commandé par News of Marseille qui dévoile que 32% des sondés font confiance en Nicolas Sarkozy, le politique local n’est pas étonné : « Les Français ont compris les réformes courageuses lancées par le président » et ont vu « sa crédibilité internationale ». « Durant le G20, Nicolas Sarkozy était aux côtés de Merkel et d’Obama alors que François Hollande ouvrait le Salon du livre à Tulle » ! (Ndlr : Brive-la-Gaillarde)

François Hollande arrive en seconde position du sondage Opinion Way, derrière le chef de l’Etat quant à sa capacité à faire face à la crise. « En période de crise, les électeurs se focalisent sur les grands candidats », décrypte le professeur universitaire Serges Schweitzer. Pas d’adhésion véritable d’idées, plutôt, un « vote utile ».

Le candidat PS affirme sa stature présidentielle. Loin des critiques de « gauche dépensière », de « gauche molle » ou des diminutifs de « Babar », François Hollande en candidat de la « rigueur juste » n’a pas manqué de rappeler « les 75 milliards de cadeaux fiscaux » perdus depuis 2007, le 28 novembre sur France 2, tout en dénonçant la politique de rigueur risquant « de nous faire entrer dans la récession ».

Le député corrézien n’a pas raté l’occasion de montrer sa fermeté dans l’accord avec les Verts en disant non à la sortie du nucléaire, condition sine qua non de l’accord. Le Bureau national vient de l’approuver alors que leur candidate Eva Joly, pourfendeuse de l’atome, est en « désertion », confie au JDD Lionel Lucas, député EELV. « J’ai toujours été convaincu que François Hollande était le candidat le plus dangereux pour Nicolas Sarkozy avant que DSK s’évanouisse dans les limbes de ses affaires », conclue Yves Moraine.
 

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Coralie Mollaret - News Of Marseille


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