Christus resurexit Хрїсто́съ воскре́се ! Khristós Anésti ! Signification de Pâques

par Mefrange
lundi 2 avril 2018

Après avoir interrogé le luthérianisme et le catholicisme cet article tentera bien modestement de faire comprendre au lecteur avec une lumière / parfum / couleur orthodoxe que Pâques ne se résume pas à des œufs et des lapins en chocolat vendus au supermarché pour s'en mettre une fois de plus plein la cloche et écouler des stocks.

Christus resurexit Хрїсто́съ воскре́се ! Khristós Anésti !

Du "de profundis clamavi" au "Kristós Anésti" : Signification de pâques dans une couleur orthodoxe.


 

Ce monde du matérialisme athée est il au fond si vide pour qu'il se croie obligé de récupérer des fêtes qui ne lui appartiennent pas alors qu'il se montre incapable d'en créer une seule ? (si ! la fête du blanc et des arts ménagers, le black friday et quelques salons – de l'auto, de l'agriculture). C'est peu.

Pour comprendre ce vide spirituel et moral de l'homme contemporain, on est obligé de faire un assez long détour, mais il est nécessaire. Que ceux qui veulent du rapide et du pré-maché zappent et aillent sur BFM .

 

I : Du fond de l'abîme je ne crie même plus : la tragédie du dernier homme post-moderne.

De profundis clamavi ad te, Domine : le psalmiste (appelé "le poète en allemand"), comme le chrétien, porte en lui l'inscription de la forme et des actions voulues par son créateur (pattern en anglais). Il n'en éprouve que plus douloureusement son inperfection comme une fleur de lotus ou une rose mutilées ou génétiquement modifiées qui ne pousseraient pas selon leur modèle, leur « patron », comme un oiseau qui ne pourrait chanter, comme un dauphin incapable de sauter parmi les vagues. Un homme mutilé incapable d'être lui même et qui en a conscience. C'est la dimention tragique de l'homme (il y en a heureusement bien d'autres). 

Beaudelaire, le poète chrétien et douloureusement lucide l'exprime en ces termes

De profundis clamavi
J’implore ta pitié, Toi, l’unique que j’aime,
Du fond du gouffre obscur où mon cœur est tombé.
C’est un univers morne à l’horizon plombé,
Où nagent dans la nuit l’horreur et le blasphème ;

Un soleil sans chaleur plane au-dessus six mois, Et les six autres mois la nuit couvre la terre ; C’est un pays plus nu que la terre polaire ; — Ni bêtes, ni ruisseaux, ni verdure, ni bois !

Or il n’est pas d’horreur au monde qui surpasse La froide cruauté de ce soleil de glace Et cette immense nuit semblable au vieux Chaos ;

Je jalouse le sort des plus vils animaux Qui peuvent se plonger dans un sommeil stupide, Tant l’écheveau du temps lentement se dévide !

Par contre, le dernier homme post-moderne n'en a rigoureusement rien à foutre tant que sa carte plastique fonctionne, qu'il a reçu quelque crédit pour acheter une bagnole ou aller à la tirette prendre de quoi s'offrir quelque passe-temps ou paradis artificiel.

Le dernier homme épuisé bien que malin et à qui on ne la fait pas, homme ratatiné et fier de l'être, qui préfère systématiquement les petites choses aux grandes, qui aujourd'hui sera russophobe ou christianophobe après avoir été Charlie parce que cela ne mange pas de pain et que c'est sans risque (mais pas trop on se fatigue vite !), l'homme du « sympa » du film « sympa », de la petite bouffe « sympa », de la déco « sympa » et de l'oeuf en chocolat « sympa », cet homme insignifiant (mais qui connaît le substitut du procureur ou le commissaire divisionnaire), bas et vulgaire, l'homme du fond d'un abîme qu'il ne pourraît plus même concevoir sans s'effondrer immédiatement ne supporte naturellement plus Dieu (comment le pourraît-il).

Et pourtant l'image le patron de sa divinité déchue est inscrite dans chaque cellule, chaque brin d'ADN. Comme Macbeth sur la lande, le dernier homme fera tout pour ne pas se retrouver face à cette image, quitte à tuer, étouffer, refouler, réduire au silence le divin. Tout doit disparaître. "Homme dépossédé de sa part divine" écrit Saint-Exupéry.

Transformer toute grande chose en bibelot sympa, ou en fait divers quoi de mieux pour échapper à la conscience de son insignifiance ontologique ?

La tragédie de l'homme post-moderne contemporain réside dans sa volonté d'évacuer sa part tragique

 

« Jamais l’homme n’a été aussi “ petit ”. Jamais il n’a été entouré, habité, préoccupé par d’aussi “ petites choses ”. Cette rengaine nous est connue. C’est un “ microcosme de petites choses ” 3 qui caractérise une heureuse modernité. Car, comme on le sait aussi, cet homme moderne, l’homme d’aujourd’hui, le “ dernier homme ” a “ inventé le bonheur ” 4, non seulement un bonheur à sa mesure, mais son bonheur comme mesure de toutes choses. Le dernier homme ne sait plus admirer parce qu’il n’y a rien, désormais, de plus grand que luii

 

La haine hystérique de la Russie ne viendrait-elle pas de ce que la Russie, Poutine renvoient l'homme occidental à son insignifiance ? Mais s'il n'y a rien de plus grand que lui, comment le dernier homme peut il ne pas jalouser Dieu ? Comment pourraît-il même le supporter ? 

 

II : Les quatre étapes de l'oubli de Dieu selon Jean de la Croix. (Chapitre XIX)


 

Aujourd'hui prononcer le mot d'âme est bizarre. C'est quoi ce truc ? Putain j'en ai rien à foutre. Et oui, l'homme est constitué d'un corps, d'un esprit et d'une âme. Il ne vit pas de pain seulement et son séjour sur terre n'est qu'une fréquence de l'être et « ce qui est chair est chair et ce qui est esprit est esprit ». « Dieu est esprit ». On peut rajouter « Le monde passera mais mes paroles ne passeront pas  ».

Jean de la Croix décrit méticuleusement le continuum par lequel l'homme, négligeant puis délaissant sa part spirituelle donne de plus en plus de place à l'amour des biens matériels.

« Dieu étant esprit », l'Homme se coupe ainsi de Dieu et se livre au Prince du monde, le diable, Satan qui veut naturellement tout sauf son bien. Il finit à gratter misérablement des tickets de la française des jeux vendue aux américains (appelés Grand Satan par certains qui ont un reste de conscience spirituelle). 

Les maux (que subit l'homme) ont leur racine et source dans un mal privatif de première importance attaché à la jouissance des biens temporels. Ce mal privatif a 4 degrés pire les uns que les autres. Il s'agit d'une vrille qui une fois enclenchée ne peut être redressée qu'avec grande difficulté.

 

  1. Premier degré : l'être spirituel se tourne vers les jouissances matérielles. A ce stade on observe un engourdissement de l'esprit (on ne fait plus attention, on regarde ailleurs, le jugement s'obscurcit). L'image du nuage qui cache la lumière divine est employée par Jean de la Croix. « la fascination du superficiel et de la vanité obscurcit les vrai biens et l'inconstance de l'appétit renverse et pervertit l'intelligence sans malice (Sagesse 4.12

  2. Second degré : Après l'engourdissement de l'esprit et obscurcissement du jugement la vrille se met en place : l'âme « s'engraisse », l'appétit pour l'avoir (l'argent, les présents - Isaïe 1.23) augmente. On perd le goût des choses spirituelles et on devient tiède, lâche et on néglige la vérité et la justice. On devient « compagnon des larrons ». Si on pratique encore la prière ou les activités spirituelles c'est plus par habitude, parce qu'il le faut et plus par amour. Ce stade est déjà grave mais on peut redresser l 'avion en vrille. Rien n'est encore irréparable.

     
  3. Le troisième degré est nettement plus sérieux : car on abandonne complètement Dieu au profit des choses matérielle ou des moyens de se les procurer. C'est le stade de la cupidité et de l'avarice  : « il a délaissé Dieu son créateur ». Nul ne peut aimer Dieu et l'argent. Plus ils ont plus ils ont soif. « Toujours plus , jamais assez ». Plus de temps pour Dieu. Il existe d'accord mais comme un livre fermé dans la bibliothèque. « J'y pense et puis j'oublie ». « Leur stupidité est profonde » et « leurs maux ne se dénombrent plus ». A ce stade redresser la barre relèverait de l'exploit d'un as pour autant qu'on le veuille. On est à la limite de l'irrécupérable.

  4. Le quatrième degré (où vivent beaucoup de nos contemporains occidentaux) consomme le divorce entre l'homme et Dieu. On revendique l'inexistence de Dieu. Deus non est . « L'âme de l'avare s'éloigne totalement de Dieu quand à la :

A ce stade le crash spirituel est consommé (la mort spirituelle par apostasie. L'esprit saint (la lumière, le souffle, le consolateur) se retire) sauf cas extrèmes car « rien n'est impossible à Dieu ». Un miracle se produirait que le dernier homme clignant de l'oeil dirait « on ne me la fait pas à moi ». Ce sont des âmes perdues, mortes qui n'intéressent même plus le diable. Game over. Si on a de l'argent on le dépense à se désennuyer dans des croisières ou le jeu.Il existe une économie des âmes mortes. Au fond on sait qu'on est mort mais on fait semblant. La cocaïne permet de tenir le coup tant qu'on a de quoi la payer. On n'est plus que des feuilles mortes soulevées par des bourrasques et qui vont un peu ailleurs. Combien de ces tours du monde stériles d'êtres « deux fois morts ».

L'argent est devenu Dieu est on lui rend tous les cultes possibles. Pour ne pas perdre « son bel argent », on est prêt à clouer au pilori la Grèce ou vendre le pays par morceaux. Jean de la Croix n'est pas tendre avec ces morts spirituels : « voient-ils leur dieu subir quelque déficit temporel, ils tombent dans le désespoir, ils se donnent la mort et finissent misérablement, montrant ainsi le funeste salaire dont les rétribue un tel dieu. N'ayant rien à donner, il dispense le désespoir et la mort. … aux autres il ferme la porte de leur coeur à toute joie … leur envoie mille soucis et mille autres misères … jusqu'à leur dernière calamité qui est leur juste perdition.

 

L'être spirituel n'est naturellement pas affecté plus que mesure par la gène voire la misère dans certains pays chrétiens. L'homme matérialiste ne comprend pas l'Inde ou le Brésil ou a trop peur de le comprendre. Il ne tiendrait pas une semaine et pourtant on y rit et chante.

Une co nnaissance rencontrée (écrivain talentueux) qui a quitté la France dégoûté avait un jour dit une parole qui pesait quelque-chose « je vais jeter la Bible à la corbeille : je n'ai pas envie de finir SDF  ». En France oui peut-être, la spriritualité vous envoie sur un carton mais quel carton accusateur !

 

Le troisième degré évoqué par Jean de la Croix est critique. Une métanoïa, un sursaut y est encore possible. Le quatrième degré est celui du refus conscient de Dieu (Deus non est) et ce que Bossuet appelle la vengeance divine (encore que ce terme anthropomorphique soit à notre avis inadéquat) : Dieu laisse sa créature dans son sommeil léthargique et enlève tout trouble dans sa conscience. Il ne cherche plus à réveiller mais laisse sa créature irrécupérable s'aveugler, s'endurcir, « sucer jusqu'à la lie la coupe d’étourdissement  » (Is ; 51.17) . Breuvage fumeuxreflexion à demi éteinte lumières douteuses … « esprit de vertige » « Buvez buvez jusqu'à la dernière goutte  » buvez encore jusqu'à ce qu'un « amas de haine divine contenue vous frappe ». Autre style que Jean de la Croix mais même diagnostic. Il existe un point de non retour. Nul ne peut aimer Dieu et l'argent. Ce que vous avez fait aux plus petits c'est à moi que vous l'avez fait. Le monde passera mais mes paroles ne passeront pas.

Combien ont dépassé, et de loin, la frontière fatale. Leur conscience ne les trouble même plus. Ils sont dans la zone de l'a-moralité consommée. Ils sont spirituellement des cadavres.

Or, dans les temps apocalyptiques, la zone grise se réduit de plus en plus et de plus en plus vite : on est pour Satan ou on est pour Dieu. Le choix devient de plus en plus manichéen. Le oui-non non-oui ou réponse de normand qui finaude devient de moins en moins possible. « Je vomirai les tièdes » est une parole apocalyptique car les livres sapientiaux honorent la modération et le juste milieu. Dans des temps apocalyptiques, la vie, très exactement période probatoire donnée à titre gracieux de façon précaire et transitoire se reduit à un point, à un choix, un acte de foi, un oui ou un non. « Que ton oui soit oui et ton non non  ».

On comprend donc que dans les temps de corruption générale l'homme qui délaisse Dieu (l'incréé – Dieu est esprit) pour les choses matérielles (l'argent -dieu ) est « déjà con-damné ». « Celui qui croit en lui ne sera point condamné ; mais celui qui ne croit point est déjà condamné ; parce qu'il n'a point crut au Nom du Fils unique de Dieu. » Jean 3.18

Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ; celui qui ne croit pas au Fils ne verra point la vie, mais la colère de Dieu (amas de haine chez Bossuet) demeure sur lui. Jean 3:36 (aux autres il ferme la porte de leur coeur à toute joie)

On avoue ne pas comprendre la virulence de ces paroles en dehors d'un contexte de corruption complète d'une société et à un moment précis de son histoire. On ne voit pas pourquoi des sociétés fonctionnelles ne verraient pas la vie. Pourquoi qui ne croirait pas au nom du fils unique de Dieu y serait déjà condamné. Ce serait faire du christianisme une secte.

Dans le contexte dans lequel elles furent prononcées elles peuvent avoir un sens dans une société décadente qui touche le fond.

A notre humble avis, ces paroles prononcées il y a 2000 ans voire bien plus pour Isaïe trouvent leur sens plein dans la période où nous entrons d'apocalypse, de densification du monde dans la matière et son oubli du sacré. Un mur du son qui approche et la brutale libération qui s'en suivra.

Il doit en être ainsi : « que ton oui soit oui et ton non non ». Le creuset apocalyptique doit atteindre des températures de fusion extrèmes qui sépareront l'humanité. L'ivraie doit être séparée du bon grain. Les minerais doivent se purifier. Il faut en passer aussi par l'insignifiance du dernier homme « sympa » qui sera balayé par sa propre insignifiance.

Les acteurs humains sont peu de choses dans cette lutte titanesque. On ne leur jette donc en aucun cas la pierre. Ils sont appelés « malheureux » par Jean de la Croix. Une erreur chrétienne fut de donner une vision anthropomorphique de Dieu. Dieu est patient, la colère de Dieu, Dieu punit. Non Dieu n'est pas Jupiter lançant sa foudre ici ou là. Il n'est pas Neptune poursuivant Ulysse de son courroux. Il est un principe physique à point c'est tout.

Oui mais quel principe ! Ses lois sont inflexibles bien qu'il soit naturellement possible à l'homme et à sa technique de s'en affranchir pour un temps. On s'affranchit aussi de la gravitation mais ceux qui travaillent sur les toits savent que l'accident n'est que question de temps. La loi de la gravitation reprend sa pleine force à la plus petite défaillance ou inattention et l'ennemi du genre humain qui rôde sans cesse et qui veut sa chute peut aussi souffler un « assouplissement qualitatif et quantitatif des règles de prudence élémentaires ».

L'image des Pays-Bas est parlante. Le niveau 0 est le niveau de la mer. C'est la loi divine concernant la division des terres et des mers (Genèse). L'hubris humain a décidé, avec brio et ingéniosité (on ne le nie pas) de narguer la loi divine. Quel que soit le nombre de siècles pendant lesquels le peuple hollandais pompera, on sait qu'il cessera de le faire et que dès ce moment la justice divine reprendra sa place. L'eau reprendra le niveau 0. Justesse plus que justice. Les choses remises brutalement à leur place.

Jamais nos ancètres « primitifs » n'auraient construit dans des zones innondables parce qu'ils avaient inscrit en eux l'image de la loi divine, appelée parfois « amour de la sagesse » ou « crainte de Dieu »

Jamais nos ancètres « primitifs » n'auraient fait venir leur objets de première nécessité de l'autre bout de la planète, manufacturés par on ne sait qui sans possibilité de les réparer. La transgression leur aurait paru par trop évidente. Bon sens.

Jamais nos ancètres « primitifs » auraient épousé un arbre ou soi-même. L'homme s'unissait à la femme ce qui donnait des fruits : les enfants

 

C'est toute une soit disant civilisation qui boit du breuvage fumeux, qui est pris d'un esprit de vertige. « Buvez buvez jusqu'à la dernière goutte  »

 

III : Du « tout est accompli  » au « CHRISTUS RESUREXIT » : Jesus comme grâce surabondante.

Dans cette partie et pour moins fatiguer le lecteur déjà exangue et afin que cet article ne lui devienne pas un chemin de croix, on a pris l'initiative de mettre des vidéos en vertu du droit de courte citation garantie par ce qui reste de loi.

Pour ceux qui ont dépassé le 3 ème stade de la vrille spirituelle, redresser l'avion avant le crash est quasi impossible. Le pilote est enivré, sa réflexion est à demi éteinte, il est pris d'un « esprit de vertige ». Comment peut-il s'en sortir ?

La mort spirituelle est quasi certaine. On est condamné. 

Sauf si :

 

A : Le Vendredi Saint

 

Sauf si quelqu'un s'offre pour s'écraser à la place d'un autre. Si des héros existent (l'actualité récente en montre d'incontestables), il existe un héros très particulier : il s'agit naturellement de Jésus de Nazareth Roi des Juifs (INRI) - le I et J sont la même lettre en latin.

 

Ce Titulus Crucis est capital car Ponce Pilate très réticent à condamner Jésus, mis en garde par sa femme, refuse explicitement de le changer : « ce que j'ai écrit je l'ai écrit ». Ponce Pilate se dégage de sa responsabilité (le peuple Romain comme tous les peuples antiques craint les dieux)

L'homme antique respecte les Dieux même ceux qui ne sont pas les siens. Il a trop peur de s'attirer leur couroux. Une mentalité antique ne rigole pas avec les mondes supérieurs. Ponce Pilate « se couvre » comme tout fonctionnaire qui se respecte.

Cette inscription visible de la ville de Jérusalem est écrite en latin (langue de l'occupant), grec (langue cultivée) et araméen.

 

Wikipedia montre une curieuse gêne face à cette inscription. On cite  :

« Cet écriteau ne représentait dès lors que le simple acte d'accusation ou motif de condamnation de Jésus, exécuté en tant que criminel politique, d'où sa présence sur la croix. ».

Alors pourquoi uniquement pour Jesus. Les juifs crucifiés par les romains furent « légion » si on peut s'autoriser ce mauvais jeu de mot. La colère de Titus fut impitoyable en 70. On écrivait jamais l'acte d'accusation sur des croix romaines.

L'article mal écrit et mal conçu sans références fait ensuite allusion à deux messies, puis à la possibilité de prétendre à la royauté par Marie.

Du mal ficelé qui sent la fraude.

 

Or le Titulus Crucis semble très probablement écrit de droite à gauche en trois langues par un scribe juif

 

Iesvs Nazarenvs, Rex Ivdæorvm en latin (remis dans l'ordre) . Rex = roi

Ièsous Nazôraïos Basileus tôn Ioudaiôn (Remis dans l'ordre) Basileus = Roi

ישו נצר מ מ (Jeschu nazara malk'kem) Jeschu Nazara votre Roi

Kem ne pose aucune difficulté particulière :: seconde personne

Il reste Malk : Malekem : votre roi / Maleikem vos rois.

On retrouve cette racine dans Melchisedech (roi de justice)

Dans certaines langues, cette racine a le sens d'ange (Mal'ak) et dans l'ancien testatment Malk n'est pas simplement roi mais est proche de régner.

Exode 15 : 18   L'Eternel régnera (MALAK) éternellement et à toujours.

On comprend la panique qui a saisi les autorités juives en voyant cet écriteau. L'autorité romaine incarné par Pilate à qui on avait manifestement forcé la main, reste inflexible, refuse de modifier le texte et , se lavant les mains de ce crime, dégage sa responsabilité par rapport aux Dieux (il est romain). 2000 ans après le «  ce que j'ai écrit je l'ai écrit  » reste toujours intact.

En ce qui concerne Jésus (Joshuah = Dieu libère) : sacrifice volontaire, conscient, lucide, assumé d'un Seigneur (qui est sujet de sa vie et non pas objet).

 

 

Jésus n'est pas Jean Moulin trahi à Caluire. Il se rend à Caluire pour être trahi et mis à mort de la façon la plus ignomineuse pour l'époque parce que le Père le voulait et qu'il n'existe pas de chose plus grande pour Jésus que d'être agréable au Père et de faire sa volonté. Comment le dernier homme pourraît concevoir une chose pareille ? C'est hors du champ de son entendement.

Par la crucifiction Dieu se réconcilie avec son peuple et et Joshua (Dieu libère) libère (en partie pour ceux qui croient au Fils le peuple juif puis les gentils de la chape de plomb du niveau 3 décrit par Jean de la Croix. Le quatrième est difficilement imaginable dans des temps antiques ni le dernier homme "sympa".

Jesus s'est interposé. Les prophéties sont réalisées . Les nuages qui plombaient le ciel spirituel se dissipent et la lumière et l'allégresse retentissent à nouveau. Le messie attendu est venu. Pour les protestants c'est le vendredi saint le jour clef du drame.

Que la perche tendue n'ait pas été prise regarde l'histoire du peuple juif et pas le christianisme. La succession refusée a été donnée aux gentils. C'est la théorie de la substitution. Cela déroute au début les apôtres même et crée des débats). On ne va pas refaire l'histoire du Monde dans un article.

On précise que dans la mesure où Jésus n'a été crucifié que parce qu'il le voulait, et qu'il accomplit les prophéties, tout antisémitisme venant d'un chrétien provient d'une mauvaise compréhension de sa propre religion (ou d'autres motifs moins avouables). Il n'y a pas pour autant de judéochristianisme. Ce sont deux religions différentes, séparées. Ce n'est pas la mise à mort de Jésus mais la Trinité qui sépare ces deux religions. Le principe trinitaire que l'on retrouve partout est le fondement de la civilisation occidentale européenne.

Quand on lit les évangiles on a une impression permanente que personne ne comprend rien à Jésus et Jesus semble parfois s'en irriter (Jean 8.43 : "Pourquoi ne comprenez-vous pas mon langage ? Parce que vous ne pouvez écouter ma parole" c'est à dire parce que vous n'en êtes plus capables spirituellement - engoncés dans l'amour des biens matériels ) Les apôtres croient sur parole et ont la foi (Jean 6.68 Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle). Les autres constatent les miracles mais supplient Jésus de partir (Marc 5.17) . Seul Nicodème et Joseph d'Arimathie semblent le comprendre. La classe dirigeante juive n'a pas tué Jesus mais à pensé le faire, pour des raisons politiques. Un Messie apporte forcemment la division et le désordre. Comment le reconnaître ? Or Rome avait une chose en horreur : le désordre.

Jean 11
49L'un d'eux, Caïphe, qui était souverain sacrificateur cette année-là, leur dit : Vous n'y entendez rien ; 50vous ne réfléchissez pas qu'il est dans votre intérêt qu'un seul homme meure pour le peuple, et que la nation entière ne périsse pas. 51Or, il ne dit pas cela de lui-même ; mais étant souverain sacrificateur cette année-là, il prophétisa que Jésus devait mourir pour la nation.…

Jésus le savait parfaitement. Jesus fait la volonté de son père et ceux qui le mettent à mort sont agis par Jesus « car tout doit être accompli ».

Aujourd'hui en 2018 il est plus facile de comprendre Jésus. Le puzzle est loin d'être complet. Que le hiérarchie juive du début du siècle se soit posée des questions et en ait tiré des conclusions erronées est finalement assez compréhensible ( « nous ne savons pas d'où il vient »).

Aujourd'hui par contre, c'est une faute car la science a beaucoup progressé. En 2018, on peut avoir une idée grâce à la physique moderne. Jesus vient d'un autre espace-temps, d'un monde éthéré qui existe, qui est plausible et probable. Certains diront atesté. On revoie à l'article précédent. Monde aux hiérarchie radicalement différentes que le monde terrestre.

 

 

 

 

Christus resurrexit !. Khristós Anésti ! Хрїсто́съ воскре́се ! Hameshiach qam ! al-Masīḥ qām !

 

Pour les catholiques et orthodoxes, le dimanche de Pâques est encore plus important. 

"Détruisez ce temple et en trois jours je le rebâtirai". Trois jours plus tard la mort elle même est vaincue. Jesus de Nazareth Roi des Juifs crève le mur de la mort. Personne n'y comprend rien a commencer par les apôtres affolés. On apprend par Jésus que l'amour est plus fort que la mort ce que l'on pressentait avec les larmes de la Madeleine (tes péchés te sont pardonnés parce que tu as beaucoup aimé"). On dit que "l'amour donne des ailes" . "Vivre d'amour et d'eau fraiche" (la très précieuse eau de Saint François). C'est faire pour un temps l'expérience des moines du Mont Athos qui se nourrissent de prière. Et cela fait naturellement enrager le commerçant qui ne vend plus rien. L'amour comme respiritualisation ne fait pas les affaires du capitaliste. Il faudrait pas que ça dure trop longtemps. "Heureusement" le bombardement publicitaire ne laisse que peu de chance. 

Prendre Roméo et Juliette, le multiplier par un million et se produit un changement radical : le mur de la mort est crevé et on rentre dans un état totalement différent, aux propriétés physiques, psychologiques et vibratoires nouvelles appelé en grec Anastasis / ἀνά—στασ--ις.. Le gouffre obscur, l'univers morne, la froide cruauté de ce soleil de glace sont abolis.

Instantanément ? On n'en sait rien. Jesus demande à Marie-Madeleine de ne pas le toucher (Jean 20.17) "Ne me retiens pas, car je ne suis pas encore monté vers mon Père ..."

Comment expimer clairement ce qui relève d'un autre espace-temps. Quel poète n'a pas été confronté à ce mur de l'indicible ! "je suis d'en haut et vous êtes d'en bas" "avant qu'Elie fut je suis" : Différence manifeste d'espace-temps que la physique moderne apréhende bien mieux qu'à cette époque. 

Un texte de Luther parle d'une mort qui en chasse une autre et en fait un sujet de dérision.

Comme un papillon fraichement sorti de sa chrysalide, Jésus se pose au delà de la mort. Comme la fable du renard et des raisins, la mort n'a plus qu'à se retirer en se disant que les raisins étaient trop verts. 

La tragédie du dernier homme pressenti par Nietsche est qu'il n'a plus aucune chance d'anastasis.

 

 

La "bonne nouvelle" de la tradition orthodoxe : paix et sainteté données par contact de l'icône et contemplation de la croix.

L'article ayant dépassé plus que largement les 5000 mots, on en est réduit à donner à qui voudrait mieux connaître les nourritures spirituelles que l'orthodoxie peut apporter à suivre ce lien 

Crédits : Le site officiel de Jean-Yves Leloup. Sa page wikipedia

L'article de Benoît Goetz sur le site "le portiQue", revue de philosophie et de sciences humaines

 

 

i Le “ dernier homme ” de Nietzsche : quelques aspects d’un “ personnage conceptuel ” par Benoît Goetz http://journals.openedition.org/leportique/349

 

Benoît Goetz : Le “ dernier homme ” de Nietzsche : quelques aspects d’un “ personnage conceptuel ”
Plan
“ Petits et grands ” Une modernité décatie Les prêtres masqués La honte d’être un homme Actualité du spectacle Paradoxes de l’inactuel En finir avec le “ dernier homme ” ?
Jean de la Croix : La monté au Carmel. Chapitre 18
Dommage causés à l’âme par la joie puisée dans les biens temporels

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