Eternelle résurrection. Un Paques trinitaire, création, rédemption, révélation
par Bernard Dugué
lundi 25 avril 2011
Le moment de la résurrection est riche de symboles pour les Chrétiens. L’occasion de délivrer une libre interprétation de cet événement offert à tous pour être accueilli ou rejeté. Chacun sa liberté. Ne condamnons pas les mécréants, ils sont souvent plus justes que les dévots. J’ai le souhait de faire simple et d’aller à l’essentiel en ce lundi de Paques. La résurrection s’interprète comme le nœud central de l’expérience chrétienne, avec l’entrelacs d’une trinité riche de sens, la création, la révélation, la rédemption, peu importe l’ordre.
La création est implicitement contenue dans la résurrection puisque le corps physique et temporel du christ étant détruit, il faut bien qu’un corps de résurrection soit créé pour passer dans l’autre monde. Transgression des lois de l’évolution. Dieu. La rédemption offerte au Christ par Dieu comme salut dans l’au-delà, juste rétribution d’une existence assez chaotique achevée par le mal humain. La révélation comme moment de vérité. Enfin, Jésus se voit révélé son incroyable destin. C’est simple et évident. La révélation comme moment de vérité. Une vie résumée en un clin d’œil de Dieu. Que dire de plus ? Transfiguration des formes en une parabole du temps inscrit comme un miroir dans l’horizon d’un trou noir qui diffuse une lumière divine tamisée et par un subtil jeu d’irradiation holographique, montre le passé et l’avenir.
Mon interprétation sauvage propose que Dieu a pris Jésus comme modèle pour lui créer son corps de résurrection. C’est le côté esthète de Dieu qui, en bon Seigneur, offrit une place de choix pour celui qu’il considère en partie comme son œuvre, co-réalisée avec la nature et son évolution. Dieu est rédempteur et se moque bien de l’ADN. Le Paraclet (Esprit-Saint) est souvent pris pour un consolateur, un rédempteur, alors qu’il représente un avocat auprès de la juridiction supérieure et en ce sens, le Paraclet participe de la révélation. Un avocat est un puit de science. Il explique les actes, les fautes, les justes rétributions.
La résurrection conçue comme une trinité presque platonicienne concerne le royaume de Dieu. Cet événement concerne l’autre monde mais comme les deux cités communiquent, n’en déplaise à saint Augustin, la création a aussi lieu sur terre, même avec ses imperfections. Ainsi fut bâtie l’Eglise. Avec quelques œuvres aux formes abouties et pourvues de sens. La symbolique du génie du christianisme est riche de son sens, de sa révélation, de son esthétique, parfois dans une impasse car la création doit se renouveler. L’Eglise a malheureusement trop insisté sur le côté rédempteur, la rémission des péchés, la confession. Elle a occulté bien souvent la révélation, la science théologique, la création divine, l’esprit de feu de Dieu parmi les plus allumés des humains, témoins s’il en est que la lumière d’en haut traverse les fêlés pour en faire des personnages hauts en couleur.
La théologie est comme toutes les sciences, une œuvre à compléter. A l’époque où certains campent une nuit pour être les premiers à s’acheter la nouvelle tablette de chez Apple, le serpent du marché a ensorcelé les âmes. Croque Apple, cher fidèle, et tu te verras non pas nu mais nul, inapte à comprendre le bien et le mal. Les faux prophètes sont légion. Un fou s’est pris à bombarder la Libye comme si les rebelles étaient des Sudètes devant passer sous la protection de la France. Laissons à Dieu le soin de délivrer la rédemption au président et la révélation à BHL. Le rock gothique et métallique se présente comme une œuvre divinement esthétique. La création se poursuit, après Debussy. La révélation a lieu en tous temps. Les philosophes se succèdent. Les artistes communiquent avec la création divine, les justes et le pardon entretiennent la rédemption. Le monde est une éternelle résurrection. Et c’est une bonne nouvelle après l’accident de Fukushima et avant la sortie du prochain disque de Carla Bruni.