L’Apocalypse selon Arte (suite 3)

par Emile Mourey
lundi 22 décembre 2008

Rester dans le questionnement, mettre en avant les doutes et ne jamais conclure. Pour que tout reste en suspens et que le spectateur puisse lui-même prendre part à cette bataille d’idées, d’hypothèses et de propositions. Au fond, nous organisons des échanges qui ne pourraient pas avoir lieu si... (Gérard Mordillat, Le Monde.fr du 28.11.08).

Résumé de mes deux Histoire du Christ, tome I et II, publiés en 1996, dépôt légal ISBN 2-9507295-5-X et 6-8.

En l’an + 30, Jean-Baptiste reprend l’appel aux armes du Protévangile de Jacques en proposant à la grande communauté des Esséniens une profonde réforme.

Jean n’est pas le quatrième évangile, mais le premier. Contrairement à tout ce qu’on a dit, il n’est pas le résultat d’une longue gestation ; il a été écrit dans le feu de l’action. Il est l’évangile de Jean-Baptiste.

Dans son sens caché, comme dans son sens littéral, l’évangile de Jean (Jean-Baptiste) nous révèle un étonnant précurseur. Et voilà qu’à travers son texte s’ébauche le Jésus qui doit venir pour sauver le monde.


Un Homme se dresse sur la croix. L’évangéliste le dit "Fils de Dieu".

Ce "Fils de Dieu", est-ce la communauté essénienne rénovée par l’enseignement du Baptiste ? Est-ce un membre élu de cette communauté ?

Cette communauté de disciples qui proclame la toute puissance de sa foi, qui refuse les idoles et les lois romaines au risque du sacrifice inévitable, est-elle le sauveur annoncé par les prophètes ? Ce messie qui doit venir est-il un membre de cette communauté qui s’apprête à monter sur la croix comme l’agneau... comme l’agneau qui doit ouvrir à l’humanité la porte du ciel ?

Pourquoi Jean-Baptiste a-t-il été décapité et non crucifié comme l’exigeait la loi de Rome ? Salomé qui dansa sa valse hésitation devant Hérode ne serait-elle pas l’ancien salut de Yahwé dont se réclamait les communautés juives revenues de l’exil de Babylone ? Pourquoi la tête du Prophète fut-elle présentée à la pro-romaine Hérodiade sur un plat d’argent ?

Et voilà qu’une communauté des bords du lac de Tibériade reprend le flambeau tombé à terre. C’est cette communauté - ses oeuvres témoignent en sa faveur - c’est celle-là qui va tenter de construire le royaume de Dieu. L’évangile de Marc est un immense effort pour évangéliser les rives du lac de Galilée. La parole de Dieu se répand même jusqu’à Jérusalem. Mais l’échec subi devant Nazareth marque la fin de cette tentative ambitieuse de réforme et il ne reste plus au Fils de l’Homme qu’à mourir sur la croix à la face de son Dieu.

Trois ans après, la grande communauté essénienne récupère le mouvement populaire. C’est l’évangile de Luc. Luc se souvient. Il rappelle le grand combat et le sacrifice des martyrs. Mais, recherchant la conciliation avec le pouvoir en place, il tempère les critiques. Le calme succède à la tempête. La nouvelle voie étend son influence jusqu’à Antioche. Son succès dépasse toutes les espérances.

La crise éclate en l’an 48. Elle était prévisible. Forte de son nouveau pouvoir, la nouvelle église se dresse à Jérusalem avec une violence sans pareille contre les Pharisiens et les Sadducéens rassemblés pour la première fois dans le même sac de l’opprobe, ainsi que contre les villes qui ne se sont pas converties. C’est l’évangile de Mathieu. Conséquence inévitable, la répression s’abat sur les communautés saintes. Jésus qui vit dans l’esprit des disciples monte de nouveau sur la croix ; et pour la première fois, l’historien juif Flavius Josèphe confirme que cette crucifixion a bien eu lieu.

Oui, pour comprendre, il suffisait de remettre dans l’ordre les éléments de cette tragique odyssée qui nous est parvenue comme un puzzle dans son écriture cachée. Il fallait percer le vrai sens de certains récits qu’on a placés un peu vite sur les rayons poussiéreux des textes apocryphes. Mais il fallait surtout se remettre dans la tournure d’esprit de ces hommes qui, voilà bientôt deux mille ans, ont écrit cette Histoire avec leurs espoirs, leurs larmes et leur sang.

J’ai écrit mes deux "Histoire du Christ" de 1984 à 1988. Mes travaux ayant été contestés dès le début, je les ai publiés moi-même en auto-édition mais n’ai pas réussi à les faire connaître. J’ai écrit le résumé ci-dessus en 1996.


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