L’école catholique face à ses élèves musulmans

par Catherine Segurane
mardi 5 octobre 2010

De nombreux parents musulmans préfèrent mettre leurs enfants à l’école catholique plutôt qu’à l’école laïque, ce qui représente un défi pour ces écoles et les oblige à faire face à des situations inédites et parfois incongrues. Pour leur permettre d’y faire face, l’Eglise a fait paraître un certaine nombre de fiches relatives à différentes situation vécues. Nous y prendrons quelques exemples de situations qui laissent perplexe.
 
Un parent musulman exige le retrait d’une crèche : cette situation est exposée en ces termes dans la fiche C5 :
 
" Une école primaire accueille plus de 200 élèves. Plus de 70% d’entre eux sont de confession musulmane. C’est le temps de l’Avent. Le chef d’établissement installe une crèche dans le hall. Un parent musulman exige que la crèche soit retirée car « un musulman ne peut pas entendre que Jésus est Fils de Dieu. »
 
Un musulman ne peut pas entendre ...
 
La fiche finit par conclure à la nécessité d’être clair et d’affirmer l’identité catholique de l’établissement.
 
Des élèves demandent un régime halal  : cette situation est traitée par la fiche B3., qui en souligne les inconvénients : surcoût, complication de gestion de la cantine et risque de tensions entre les élèves.
 
Là encore, tout en prônant le dialogue, la fiche conclut à la nécessité d’être clair dès l’inscription, et, en même temps d’éviter les situations de tout ou rien.
 
Des élèves s’emparent d’une salle pour leurs prières : c’est la fiche B4 qui explique la situation :
 
Au départ, les élèves musulmans faisaient leurs prières dans la cour ; un jour de pluie, la directrice leur propose une salle. Ce lieu devient la salle de prière où les élèves invitent parfois des personnes extérieures à l’établissement. La directrice ne peut plus disposer de cette salle pour d’autres activités.
 

La fiche, tout en distinguant plusieurs cas de figure, conclut plutôt à la nécessité de faire en général une réponse négative pour éviter de créer une situation irréversible.

Des élèves contestent l’autorité de la directrice et des professeurs femmes : ce cas est traité par la fiche A1, et là, c’est la souplesse d’échine qui est au programme. On va négocier, on ne va faire que ça. D’abord, hein ! faut pas stygmatiser ! Faut pas mélanger islam et réaction d’adolescent ! On va y aller doucement ... ne pas réagir immédiatement ...

On va faire intervenir des médiations, par exemple un expert, un responsable diocésain, un enseignant musulman, voire un responsable de mosquée voisine.

Euh ... est-on vraiment certain que le responsable de la mosquée voisine préconisera le strict respect de l’égalité des sexes ?

On va aussi "Se servir des programmes scolaires, organiser des visites de lieux de cultes différents."

Aïe aïe aïe ... dans quelles conditions vont se dérouler ces visites de lieux de cultes différents, probablement des mosquées ? Est-on certain que les fillettes ne risquent pas de se voir demander de porter un foulard, comme se fut le cas récemment dans l’affaire de Farébersviller, qui a fait scandale ? Ne risquent-elles pas d’être exposées à telle ou telle sorte d’humiliation sexiste sournoise telles qu’elles sont fréquentes dans les lieux de cultes, pas forcément musulmans (entrée par la petite porte, salle plus petite, plus basse, orientation moins prestigieuse) ?

Comme on aimerait lire la préconisation d’être clair et de rappeler que l’égalité homme/femme ne se négocie pas !

 

 

 
 

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