L’idéologie de Daech
par Céphale
lundi 9 février 2015
Le Coran justifie-t-il les violences commises au nom de l’islam ?
Depuis quelque temps déjà, des psychologues s’interrogent sur ce qui peut inciter de jeunes Français, garçons et filles nés en France, à rejoindre les djihadistes de l'Etat islamique en Syrie. Les événements de janvier ont mis le problème au premier plan. De nombreux musulmans disent que leur religion n’est pas en cause mais qu’elle sert de prétexte à des individus en rupture avec la société pour manifester leur hostilité à la République. Il est tout de même étrange qu’une quinzaine de jeunes musulmans de la ville de Lunel soient partis combattre en Syrie depuis octobre 2014. Ceci s’explique, semble-t-il, par la présence de réseaux de recrutement que la DGSI s’efforce de démasquer.
« Les terroristes ont sali l'islam, c'est pas ça l'islam », a déclaré une mère de famille au ministre de l’Intérieur en visite à Lunel samedi. Et un professeur de philosophie du lycée Averroès, le lycée musulman de Lille, vient de démissionner. « Les responsables de ce lycée jouent un double jeu avec notre République laïque : d’un côté montrer patte blanche dans les medias pour bénéficier d’une bonne image dans l’opinion publique et ainsi continuer à profiter des gros avantages de son contrat avec l’Etat, et d’un autre côté, diffuser de manière sournoise et pernicieuse une conception de l’islam qui n’est autre que l’islamisme, c’est-à-dire un mélange malsain et dangereux de religion et de politique » écrit-il. Mais une religion peut-elle rester indépendante de la politique ? L’histoire montre que c’est impossible.
En France, on estime généralement à près d’un million le nombre de musulmans pratiquants. Plus nombreux sont les Français qui sont considérés comme musulmans parce qu’ils ont conservé quelques coutumes familiales mais qui ne sont pas pratiquants. C’est dans leur très grande majorité que les uns et les autres rejettent l’islamisme, mouvement politique.
Ces musulmans sont parfaitement sincères quand ils disent que l’islam est une religion de paix. Ils le pensent sincèrement. Le problème, pour la plupart, c’est qu’ils n’ont pas lu le Coran. Pas plus que les chrétiens n’ont lu l’Evangile. Examinons donc les choses posément.
Les musulmans que j’ai l’occasion de lire ou d’entendre dans les medias disent tous que le texte du Coran est la parole même de Dieu, dictée au prophète Mahomet par l’archange Gabriel lors de ses nombreuses apparitions. Par conséquent, il est interdit d’en supprimer ou d’en modifier un seul mot. Le texte est strictement verrouillé. En outre, seule la version arabe est validée par les autorités religieuses, ce qui complique la discussion avec des personnes ne lisant pas l’arabe.
On peut acheter le Coran en librairie ; les ventes, paraît-il, ont beaucoup augmenté. On le trouve aussi en ligne sur Internet ; on peut donc facilement le regarder en arabe ou en français. Il se compose de 114 sourates, classées par ordre de longueur décroissante, à l’exception d’une courte prière en ouverture. Pour en comprendre l’esprit, il suffit de regarder les neuf premières sourates, ce qui ne prend que quelques heures. Lecture impressionnante. Les juifs y sont traités d’impies et les chrétiens de menteurs. Ordre est donné de les tuer s’ils ne se convertissent pas à l’islam. Ordre aussi est donné d’exécuter les musulmans apostats. Un verset sur sept incite les musulmans à la haine des juifs et des chrétiens. Trois versets sont des appels au meurtre.
On trouve en revanche dans ces neuf sourates de nombreuses normes de vie, concernant par exemple l’héritage, le mariage et le divorce. Sur le plan religieux, le paradis est promis aux musulmans qui craignent Dieu, observent ses commandements et lui demandent de les guider dans le droit chemin. Chacun sera récompensé pour le bien qu’il a fait et puni pour le mal qu’il a fait. Le Coran peut donc être présenté par un prédicateur musulman comme un livre de paix, à la seule condition de ne pas citer quelques versets violents, qui sont fort heureusement en minorité.
Mais les versets violents existent ; tout le monde peut les lire. Circonstance aggravante : aux yeux des musulmans le texte est fixé pour toujours. Le Coran offre donc une base solide à l’idéologie de Daech. C’est là le principal problème de l’islam ; il n’est pas près d’être résolu.