La morale et la démocratie

par Candide2
mardi 12 janvier 2010

La votation suisse qui a abouti récemment à l’interdiction de nouvelles constructions de minarets dans la confédération, a mis en évidence dans notre société deux sortes de références, l’une et l’autre considérées comme incontestables, mais utilisées ici pour défendre des points de vue diamétralement opposés : La démocratie et la morale :

 - C’est au nom de la démocratie que les uns justifient comme irréprochable le choix des Suisses qui se sont exprimés au suffrage universel avec une large majorité pour interdire des constructions émanant d’une autre culture, l’islam, dont ils ne souhaitent pas voir se répandre les us et coutumes dans leur paysage quotidien.

 - C’est au nom de la morale que la majorité des responsables politiques, des faiseurs d’opinion et d’une façon générale la majorité des élites, critiquent ou même se disent « un peu scandalisé », par ce vote qu’ils jugent non conforme à leurs conceptions idéologiques.

Il est tout à fait remarquable, que même dans les journaux de gauche qui fustigent généralement le vote des Suisses, les forums approuvent majoritairement ce vote, et comme le POINT en a fait la synthèse, « expriment une furieuse envie d’accéder eux aussi à cette démocratie directe. »

Il existe donc indiscutablement une discordance entre l’idéologie officielle, dite « des droits de l’homme », et les aspirations profondes des citoyens.

Il faut pourtant bien reconnaître que la démocratie implique une gouvernance selon les aspirations du peuple, c’est-à-dire selon un égoïsme bien compris qui privilégie sa sécurité, sa tranquillité et ses coutumes, mettant au deuxième plan les préoccupations théoriques de l’humanisme ou des droits de l’homme, généralement rappelées dans le préambule des constitutions et proposées par les pères fondateurs pour servir de canevas moral à l’édification des lois.

Il en est des grandes idéologies comme des grandes religions. Elles ont une force de conviction qu’elles tirent de leurs prétentions a être universelles et à s’imposer par-dessus tout. C’est l’arme essentielle des pouvoirs qui ont besoin pour gouverner de l’assentiment craintif des peuples qui sont sommés de se soumettre à des arguments transcendants ou à des volontés divines.

La référence à Dieu n’a pas disparu de toutes les constitutions des pays occidentaux, loin s’en faut. Mais certains, dont la France, sont devenus laïcs, et la référence morale est ce qu’on pourrait appeler le « droit-de-l’hommisme », qui est une conception de l’homme hérité du christianisme présenté par les puissances dominantes comme un dénominateur commun imposable à toutes les cultures, mais qui n’engage dans les faits, que ceux qui la préconisent.

Chaque peuple, chaque nation, trouve les fondements de sa morale dans les croyances que lui a inculqué sa culture et qui constitue en principe les bases théoriques d’où sont extraites les règles et les lois.

 

 Le problème avec les idéologies ou religions à prétention universelle, c’est qu’elles n’ont pas le même champ d’application que les lois des états. Il est évident par exemple que le bien de l’humanité préconisée par les bonnes âmes, imposerait que chaque habitant du monde ait au moins le revenu que nous avons décrété minimum, ce qui serait insupportable dans certains pays et qui se heurte à une impossibilité absolue puisque la totalité des ressources de la planète n’y suffirait pas. On peut argumenter à perte de vue sur les sacrifices que devraient consentir les uns et les autre pour y parvenir, mais il y a loin de la coupe aux lèvres et nous sortirions du sujet…

Dans les faits, les divergences de vues et d’intérêt sont flagrants entre la population des nations et les gardiens du temple que sont les élites qui théorisent leur morale, les dirigeants qui s’appuient sur leur crédulité, les médias qui entretiennent et martèlent le credo dont ils ont fait leur fonds de commerce.

En pratique, la démocratie s’accorde plutôt mal avec les utopies à prétention universelle qui sont de fait totalitaires et mieux adaptées à l’édification des empires de par leurs objectifs d’expansion.

C’est là le paradoxe des démocraties occidentales qui ont reconnu le droit fondamental des peuples à disposer d’eux-mêmes, mais qui se sont empêtrés dans une idéologie vieille de plus de deux siècles, héritée des croyances religieuses chrétiennes du Moyen Âge revues et corrigées par des philosophes du XVIIIe siècle qui ignoraient à peu près tout de ce qu’on sait de l’homme depuis DARWIN.

 

Je sais combien ces propos vont entraîner de protestations tant il est vrai que si chacun convient volontiers que les idéologies des autres sont des utopies, il reste convaincu que la sienne ne l’est pas ! Pour autant, notre droit-de-l’hommisme possède bien ses chapelles et ses ayatollahs. Ainsi notre ministre Kouchner, qui préconise le droit d’ingérence, ne voit-il pas, le saint homme, qu’il propose rien de moins que de refaire des guerres de religion !

Le peuple est plus pragmatique. Il vit au quotidien les nuisances occasionnées par des délinquants qui contestent ses lois et à la moindre occasion le manifestent en cassant, en brûlant ou en détruisant avec de plus en plus de violence.

L’excuse que les enfants d’immigrés aient accumulé beaucoup de frustration n’est pas fausse mais ils ont encore bien d’autres excuses : Notamment que c’est folie que de vouloir donner à des enfants une autre culture que celle du pays où ils sont censés s’insérer. Une double culture, ça n’a pas de sens, sauf à créer des schizophrènes : ils sont amenés à choisir l’une ou l’autre.

Brûler des voitures ou siffler la marseillaise témoigne du même mal : La haine d’une civilisation qui les a accueilli mais dont ils perçoivent avec dépit qu’elle n’est pas la leur. Le rejet d’une culture étrangère vécue au quotidien comme une oppression .

 C’est ce que ne veulent pas voir les indécrottables utopistes des droits de l’homme qui distribuent à tout va des qualificatifs de racisme dès qu’on remarque que ces voyous sont des fils d’immigrés qui n’ont aucun désir d’intégrer notre culture et voudraient au contraire nous imposer la leur.

L’opinion du peuple, c’est ce qu’en disait ma grand-mère : « Il n’y a rien à faire, ils sont mal élevés ! ».

Certes, la tolérance est une vertu chrétienne et l’Evangile de Mathieu nous conseille même de tendre la joue gauche à qui nous frappe sur la joue droite. Mais il vaut mieux retenir les leçons de l’histoire que celles de l’évangile. La résistance des peuples a aussi ses vertus et la honte des accords de Munich devrait rappeler sans relâche aux peuples libres la lâcheté où peuvent se réfugier leurs élites et les dangers de croire qu’on peut pactiser avec le fascisme. L’islamisme est un fascisme. Si l’Islam ne l’est pas, il lui appartient de s’en démarquer mieux car il reste marqué hors des pays musulmans, par son incapacité à séparer le religieux du politique et à ce titre il suscite la méfiance : On nous dit que notre pays est une cible privilégiée du terrorisme islamique. Hors ces gens là ne vont pas à visage découvert et on sait qu’ils fréquentent beaucoup les mosquées. Ils sont minoritaires sans doute, mais une minorité agissante perçue comme aussi indissociable de l’islam que ne l’est le ver de son fruit.

 Il y a loin entre le professionnel de la politique qui choisit le prétexte des violences pour édifier des discours opportunistes et le travailleur de ces quartiers qui retrouve sa voiture brûlée par des voyous patentés qui continuent à le narguer chaque jour.

 Charité bien ordonnée commence par soi-même nous dit un proverbe populaire. Et c’est bien ainsi que l’entend le peuple. C’est bien ainsi que l’entendent tous les peuples. Ce n’est pas d’hier que des bonnes âmes veulent se mêler de refaire le monde. Bien des guerres viennent de là. Mais il serait préférable que chaque nation s’efforce de faire le bonheur de ses nationaux avant de se fixer des objectifs messianiques.

Comme disait la concierge de mon immeuble : « Si tout le monde balayait devant sa porte, ça serait propre partout ! ». Mais bien sûr, c’est là du populisme : On traite ça par le mépris… Jusqu’à ce que la marmite explose !

Il ne faudra pas longtemps avant que les insurrections de banlieue ne puissent plus être réglées par des opérations de simple police . Il faudra bien alors appeler par son vrai nom ce vers quoi nous conduit inexorablement le renoncement à notre identité culturelle au prétexte de droit du sol qui fabrique à la pelle de jeunes français qui ont la haine de la France : La guerre civile !


Lire l'article complet, et les commentaires