Le harcèlement des chrétiens à l’église Saint-Jean d’Avignon

par Catherine Segurane
mardi 16 novembre 2010

 On commence à en savoir un peu plus sur le harcèlement des chrétiens qui dure depuis des mois à l’église Saint-Jean d’Avignon. Il y a quelques jours, l’abbé Gabriel, prêtre de la paroisse, avait fait appel à la presse sans véritablement réussir à briser l’omertà. Il n’obtint qu’un article dans un journal en ligne local . On apprit tout de même que l’église était régulièrement couverte de tags insultants et même d’excréments, et même de faits plus grave : un "jeune", urinant sur le parvis de l’église, et fit irruption en pleine messe, hurlant "On va tous vous griller, vous et votre église". Le feu fut mis à un cyprès jouxtant le bâtiment religieux, et ce n’était pas la première tentative d’incendie.
 
Sans langue de bois, le prêtre indiqua cette analyse : "Ces actes ont un lien direct avec ce qui se passe en Irak où des Chrétiens ont été agressés". Il mentionna des tensions inter-communautaires et dénonça un "climat de plus en plus agressif et violent entretenu par un petit groupe de jeunes de 12/13 ans jusqu’à 16 ans". 
 
Malgré la gravité et la récurrence des faits, un silence médiatique assourdissant fit suite à son appel au secours.
 
Pour en savoir plus sur ces mois de harcèlement, il faut aller lire le bulletin paroissial. Un article intitulé Juste prier en paix y fait le point de la situation.
 
Nous y apprenons que ceux qui se rendent à la messe ou viennent entretenir l’église font l’objet de jets de pierre et de pétards depuis des mois. Quant au bâtiment, voici comment il est traité. Nous citons le bulletin paroissial  :
 
"Des tags et autres graffitis dessinés à la peinture rouge sur toute une façade. Des inscriptions vantant les mérites de telle ou telle communauté. Des jets de bouteille d’alcool divers contre les murs et, après chaque week end, le ramassage des débris en espérant que personne ne sera tombé et blessé sur un tesson.
Une entrée d’église prise pour un urinoir et qu’il faut nettoyer chaque matin. Des jets d’excréments contre les murs de l’église et ce régulièrement, une fois par semaine environ, avec ce que cela représente en tant que symbole, mais aussi en tant que difficulté pour faire disparaître une telle souillure.

Un porche d’église maculé de tout ce qui peut se manger, emballages de nourriture de Fast Food ou biscuits apéritifs, paquets de cigarettes vides etc. Des jets de pierre dans les vitres sans doute avec l’espoir de finir par arriver à en achever une.

Des tirs de ballon au moment de l’office mais aussi des jets de bâton, sans s’inquiéter du fait que cela puisse blesser physiquement quelqu’un.

Des rodéos avec des voitures volées sur le parking, au début uniquement la nuit mais maintenant aussi en plein jour. D’ailleurs, un petit bébé a failli être blessé avec sa nounou il y a quelques jours, frôlé par une voiture conduite par deux personnes manifestement pas en âge d’avoir le permis. C’est un miracle qu’il n’y ait pas eu de victimes.

Des barreaux aux fenêtres tordus, un robinet d’arrosage volé, des bloque-portes disparus, des boites aux lettres forcées dernièrement. Deux voitures flambées tout contre l’église depuis le début de l’année, une première tentative d’incendie volontaire en s’en prenant au tableau d’affichage extérieur, et cette nuit une deuxième tentative en incendiant un cyprès de 10 mètres situé tout près de la porte du presbytère.

Voilà en quelques lignes le quotidien de notre paroisse St Jean Baptiste à Avignon."
 
Et un tel harcèlement n’est pas isolé. A Carcassonne, les fidèles de l’église Saint-Jacques du Viguier doivent depuis des mois sortir de l’église sous protection policière et ont été l’objet d’un caillassage en pleine messe lors de l’office du jour des morts. Agoravox en avait fait état.

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