Le maire de Montluçon : pas de minaret, juste une « surélévation »

par Catherine Segurane
samedi 20 août 2011

Montluçon, c'est cette ville où il était prévu, non seulement une mosquée avec minaret, mais aussi le lancement de l'appel à la prière. La mobilisation a payé : le maire a reçu des dizaines de lettres, et il fait marche arrière : il affirme maintenant "avoir découvert avec stupéfaction" les déclarations de l'association qui construit la mosquée. Promis, juré, craché, il n'y aura pas d'appel à la prière ! 

Et il n'y aura même pas de minaret : juste une "surélévation".

Belle contribution à la novlangue !

La mobilisation a payé ! Ce fut un modèle d'action : pacifique, rapide, massive, efficace.

C'est le dimanche 14 août qu'un article du journal La Montagne révêle l'affaire : d'après Aziz Lamachi, président de l'association dédiée à une mosquée en construction, il y aura un minaret de 15 mètres (10,26 mètres sur le permis de construire), et qui plus est, on y entendra l'appel du muezzin. Les Montluçonnais, parait-il, sont d'accord. M. Lamachi les trouve "très ouverts". Si, si, si. Je vous en avais parlé sur Agoravox.

La mobilisation est immédiate sur les blogs habituels mais, comme d'habitude, la grande presse n'en parle pas.

Il est généralement difficile d'évaluer l'impact de telles mobilisations sur internet. Mais, cette fois-ci, nous apprenons par le maire lui-même, qu'il a reçu des dizaines de lettres. Des lettres d'insultes selon lui. De simples lettres de protestation pour la plupart, selon toute vraisemblance.

En tous cas, quelques jours auront suffi pour arrêter, au moins pour le moment, les projets d'appel du muezzin.

C'est dans son édition du 8 août que La Montagne, toujours lui, nous apprend que le maire réfute le projet d'un minaret. Il a, parait-il, découvert avec stupéfaction les déclarations de Lamachi. 

« Le projet porté par son association n'a jamais évoqué une mosquée avec un minaret de quinze mètres et appel à la prière »

En réalité, dans le dossier d'architecte, La Montagne a bien lu que :

« Le projet consistera à fermer l'auvent existant et à construire un minaret sur la façade principale ». 

Mais le maire persiste à nier :

« A aucun endroit dans l'arrêté du permis de construire, le mot "minaret" n'est mentionné. Il y aura une surélévation qui vise à donner une unité architecturale qui corresponde à ce que voulait l'association. Mais je ne veux pas qu'on emploie le mot "minaret" ».

C'est donc une question de vocabulaire.

Maintenant, en novlangue, un minaret s'appelle une surélévation !

Le maire déplore l'ébruitement de l'affaire :

« Si on n'en avait pas parlé, personne n'aurait rien vu »

On ne vous le fait pas dire, Monsieur le maire ! seulement voilà : la presse internet de ré-information, ça sert à ce "qu'on en parle" !

Le maire, autant que Lamachi, sont outrés d'un débat ait surgi. Le maire parle de lettres d'insultes, et de "mauvais débat national" :

« Alors que je me bats depuis 10 ans pour que tous vivent en bonne intelligence, et que Montluçon avait été épargné, on tombe dans ce mauvais débat national »

Belle idée de la démocratie ! Voilà que les débats sont une mauvaise chose, maintenant ! Le peuple est prié de se taire ! de laisser ses élus couvrir la France de mosquées avec minarets et appels à la prière !

Hé bien non, Monsieur le Maire ! Vous ne ferez pas taire les Français ! Ils entendent s'occuper de leurs affaires ! Cela s'appelle la démocratie, figurez-vous ! En tant quélu, vous êtes le serviteur du peuple. De TOUT le peuple, pas seulement des minorités les plus revendicatives !

Quant au sieur Lamachi, il n'oublie bien sur pas de crier au racisme :

 « Nous faisons face à des commentaires racistes. Notre but n'est pas de créer de débats ou une polémique »

Le bon apôtre ! Il prépare à ses concitoyens un enfer de nuisances sonores, et il ne veut pas "créer de polémiques" ! Ah ! Certes, si les voisins subissent sans se plaindre, il n'y aura pas de polémique. Juste une population étouffée et assourdie.

He bien, sachez, Monsieur Lamachi, que le chantage au racisme, ça eut marché, mais ça ne marche plus. L'islam n'est pas une race. La critique des religions, est permise. Toute idée, toute pratique, peut être librement critiquée. Il n'y a que les personnes qui méritent protection.

Les religions ne sont pas au dessus des autres courants de pensée. Elles n'ont pas cette supériorité intrinsèque qu'elles croient avoir, et qui fait que ce qui est normalement interdit devrait devenir autorisé quand un prétexte religieux est invoqué.

L'appel du muezzin, ce sont des décibels qui doivent être combattus comme tous les autres décibels !


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