LE NAZARÉEN : Ses lointaines Racines Spirituelles

par JPCiron
samedi 3 septembre 2022

L'idée du Dieu Unique Universel n'est pas arrivée ''d'un coup'' ; la Bible le confirme. Aussi, le caractère sacré du Divin n'est en rien affecté par nos recherches visant à comprendre comment, au cours des siècles, plusieurs peuples ont pu contribuer à appréhender cette idée du Dieu universel unique. Car cela s'est passé progressivement, en différents lieux, et est le produit du long processus humain 'd'apprentissage' suggéré même par la Bible (Hébreux 1 :1), (Josué 24:2), etc.

L'objet de cet Article est d'essayer de décrire à grands traits les spécificités véritablement extra-ordinaires du long processus de 'construction' de l'idée de ce Dieu-là, si particulier, en s'appuyant aussi sur la Bible.

La Bible est l'oeuvre magistrale d'une quarantaine d'auteurs dont les plus anciens (A.T.) s'étalent principalement sur une poignée de siècles. Elle contient des informations et aussi des silences. Elle est spirituelle par certains aspects, et sa naissance a été liée au monde politique.

(En tête de chaque section se trouve un résumé de la section.)

Figure de l'Agneau immolé – Chapelle du Saint-Sacrement - Cathédrale Notre-Dame de Rouen – (photo JPCiron) - « (…) vous avez été rachetés (…) par le sang précieux de Christ, comme d'un agneau sans défaut et sans tache  » (1Pierre 1 : 18-19) - «  Les chrétiens ont vu dans cet agneau mis à mort une annonce de la mort du Christ.(...) [qui], tel un agneau immolé, donne librement sa vie pour les hommes et les femmes de tous les temps. (...). » 

''L’Épreuve'' de Genèse 22:1-19 : « C'est cette histoire horrible que le croyants glorifient encore et qui de nos jours est responsable du carnage des moutons ; qui se doivent d'être des victimes consentantes d'ailleurs. » (44) (T. Römer)

 

Toute recherche 'généalogique' implique des choix entre différents types de filiation, lesquels ne sont pas toujours 'scientifiques'. La recherche de filiations spirituelles et de racines est un Art bien plus intéressant et constructif.

 

Tous les Textes de la Bible sont le résultat d'un mélange de récits 'historiques' (encore bien présents en mémoires à l'époque de leurs rédactions), de ''traces de mémoire'' (de diverses natures/ origines/ sources/ époques), de silences, et d'inventions ou intuitions pures et simples. Tout cela étant mélangé dans des proportions probablement fort variables selon les textes.

Dieu nous a dotés de Bon Sens. Il nous guide ici... et, comme on l'a appris, une absence de preuve ne constituera jamais une preuve de l'absence de ce qui est avancé...

Comment de plusieurs faire un  ? Quand des dieux sont fusionnés, leurs attributs, fonctions, épithètes et exploits sont généralement repris par le dieu issu de leur fusion. Dans la région-carrefour de Palestine, se rencontrèrent des Cultures & Croyances venant de tous les horizons.

Les mécanismes de fusion-absorption-élimination des divinités y sont alors bien plus complexes/ originaux. Les Chrétiens se disent monothéistes, mais leurs conceptions du divin sont bien différentes selon les branches, et valent bien l'unité du divin Egyptien antique : 

https://www.agoravox.fr/commentaire6359961

 

Je propose ici de procéder de manière à peu près chronologique, et de renvoyer en Annexe pour quelques développements.

Voici le Plan de l'Article, en six sections :

>> MIGRATIONS ANTIQUES AU MOYEN-ORIENT

>> LES RACINES DRAVIDIENNES DE LA BIBLE

>> ABRAM ÉTAIT BIEN DRAVIDIEN

>> YHWH DIEU CANANÉEN ?

>> RECONNAÎTRE YHWH N'EST PAS SI SIMPLE

>> AUTRES 'APPORTS' PRÉPARANT JÉSUS

 

>> MIGRATIONS ANTIQUES AU MOYEN-ORIENT

Voici deux types de migrations liées plus particulièrement à notre propos (parmi de nombreuses autres)

 

> Résumé de cette section <

A partir du VII millénaire avant JC, les changements climatiques au Sahara induisent la migration progressive des populations principalement Berbères. Ils s'installent en Égypte d'où ils s'étendent dans le Croissant Fertile, portant avec eux le proto-sémitique. A partir d'à peu près les mêmes époques, des groupes commencent à migrer progressivement de l'Indus-Sumer, via la Mésopotamie, vers l'Anatolie et l'Europe. La Bible souligne que, vers le XXI s av JC, Abraham et sa famille émigrent de Ur vers Canaan.

 

Berbères (Amazigh/ Lybien), Nubien, 'Asiatique' (Syrie-Palestine-Hijaz/Asir), Égyptien (vers 1300 av JC)

Domaine Public - https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Races2.jpg

 

> Migration des langues sémitiques

Après bien des millénaires de conditions écologiques favorables au Sahara (dont les céramiques ont précédé d'un millénaire celles du Proche-Orient), l'aridification progressive a repoussé ses populations, aux VIIe et VIe millénaires avant JC, vers la vallée du Nil, où ils se sont installés et d'où ils ont essaimé à la fin du néolithique.

Ces populations principalement Berbères sont identifiées comme étant la source du Proto-Sémitique, lequel est donc venu d'Afrique saharienne, 5 ou 6000 ans avant JC. 

Les écrits des Sémites Akkadiens (vers 2500 av. JC) sont les plus anciens écrits connus de Sémites (rédigés en Sumérien). Sans doute ces Akkadiens sont-ils issus d'une première 'vague' d'immigration venue d'Afrique. L'antique langue Akkadienne montre d'ailleurs une parenté avec l'Ancien Égyptien et avec le Berbère. L’Éblaïte est l'autre plus ancienne langue sémitique.

https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/etonnant/article/l-enigme-des-hebreux-sont-ils-un-225148

 

> Migration des langues dravidiennes

La zone ''vallée Indus-Saraswati/ Elam /Sumer'' a été le foyer de départ de plusieurs vagues de migration de populations nomades Dravidiennes vers l'Ouest : via la Mésopotamie, l'Anatolie puis l'Europe. Ces migrations de nomades ont commencé avant la période d'Obeïd, dès 7500 ans avant JC, et se sont poursuivies durant plusieurs millénaires. (2) Ces migrations ont même laissé leurs traces dans nombre de langues européennes, dont les langues gauloises : voir (3).

 

> Abraham et sa famille partent d'Ur, en Sumer

Sans doute les rédacteurs de la Bible avaient-ils en mémoire des récits sur de très anciennes migrations de populations issues de Sumer, qu'ils auraient 'personnalisé' dans leurs écrits. Les récits du ''groupe d'Abraham'' évoquent un très ancien et important processus migratoire qui ne peut que laisser des traces de mémoire.

« C'est toi, Éternel Dieu, qui as choisi Abram, qui l'as fait sortir d'Ur en Chaldée, et qui lui as donné le nom d'Abraham. » (Néhémie 9:7)

Au XXI s. av. JC, Ur était la capitale d'un puissant empire (III ième dynastie d'Ur)

La Bible suggère que Abraham aurait vécu au XX ou XXI s avant JC. Mais on sait par l'archéologie que les Chaldéens étaient un groupe ethnique de Babylonie, durant une période faste, entre les IX et VII siècles av. JC. Bien plus récent donc. Pour les rédacteurs de la Bible, la Chaldée était la bonne zone géographique, mais ils avaient des ''traces de mémoire'' bien plus anciennes, qui ne pouvaient être que de Sumer. C'est un nom de pays que les rédacteurs ne connaissaient peut-être pas, tandis que le nom de la prospère ''Chaldée'' était bien présente dans les esprits des rédacteurs.

Note JPCiron : Ceci suggère une période de rédaction de la Genèse ''assez récente''. D'ailleurs, les Assyriens distinguaient nettement les Chaldéens des Araméens.

 

Migration des populations Dravidiennes de la « Civilisation de la Vallée de l' Indus » (IVC)

https://medium.com/@hinduindia20/where-did-indian-people-originate-from-f1c392d054a9

 

>> LES RACINES DRAVIDIENNES DE LA BIBLE

Les racines de la Bible peuvent avoir été 'adoptées' (et enregistrées dans les textes) ou 'rejetées' (et seront absentes ou modifiées). « Ainsi parle l'Éternel, le Dieu d'Israël : Vos pères, Térach, père d'Abraham et père de Nachor, habitaient anciennement de l'autre côté du fleuve, et ils servaient d'autres dieux. » (Josué 24:2)

 

> Résumé de cette section <

Nombre d'auteurs font un lien entre plusieurs divinités Sumériennes qu'ils retracent jusque dans dans les Textes Chrétiens : Inanna-Ishtar-Ashéra-Astarté et Marie en sont un bon exemple. Le dieu El et Yahvé en feraient aussi partie. Par ailleurs, le nom du dieu lunaire Sin, bien connu en Sumer et en Arabie, est mentionné indirectement dans la Bible Hébraïque.

En outre, le nombre d'apports Sumériens 'adoptés' dans la Bible est impressionnant, et est depuis longtemps largement connu/ commenté. Je n'y reviens pas. Par contre, un exemple illustratif est donné de l'impact des changements environnementaux sur l'évolution des mythes et de divinités qui se trouvent ainsi 'promues' ou 'délaissées' dans le cœur des gens.

 

> Les divinités du Pays de Sumer

Un résumé des principales divinités sumériennes est proposé en « ANNEXE ». L'importance de ces divinités (pour nous autres) tient au fait que le rayonnement culturel de Sumer, prolongé par les migrations, a 'fait connaître' ces divinités très en-dehors de Sumer.

Le terme ''ilu'' est le nom Akkadien du signe cunéiforme Sumérien qui signale le ''déterminatif'' générique pour 'dieu'. Cette même racine ''ilu'' a été adoptée par les Cananéens de Ugarit, puis s'étendra en Canaan. Similairement, ce terme générique 'dieu' donna l'Araméen elah, l'Arabe ilah, et eloah / elohim des Israélites.

 

> Les divinités de Sumer ont laissé leur trace dans la Bible :

Inanna, mère des dieux, symbolisée par l'Arbre de Vie, est la ''Reine du Ciel'' sumérienne. Elle devient Ishtar l'akkadienne, puis Ashéra la cananéenne, et enfin notre contemporaine Vierge Marie. Cette ''continuité théologique'' est explicitée dans le Livre de Mormon 1Néphi 11. Voir plus ici :

https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/la-femme-victime-du-patriarcat-de-228795

 

Enlil, fils ''bien-aimé'' de An (An = Maître Universel sumérien), devint Ellil en akkad puis le El cananéen. Cependant, certains chercheurs associent aussi Enlil à Yahvé, du fait du titre sumérien de ''seigneur des vents et de l'orage'' d'Enlil.

 

Enki, fils aîné de An et dieu des eaux douces, est nommé Ea en Akkad. Certains chercheurs voient en lui le 'visage' de Yahvé, du fait de la proximité-identité des vocalisations supposées des deux noms.

 

Su'en, dieu lunaire sumérien est traduit par Sin en Akkadien. Il était vénéré à Ur, et dans nombre de cités de Mésopotamie. Il était très diffusé dans la péninsule arabique, du Sud au Nord, au désert de Sin, jusqu'au mont Sinaï, et au-delà.

 

> Un exemple d'apport Sumérien à la Bible

On sait depuis longtemps que la Bible s'est ''approprié'' les histoires sumériennes de la création du monde, du déluge, de la tour de Babel, etc

L'Article dont le lien est indiqué ci-après souligne aussi que les 'apports' ont été non seulement Sumériens, mais aussi Babyloniens, Égyptiens, Cananéens et Hittites. Voir en particulier les paragraphes ''Les liens avec la Bible'', et ''Plagiats des textes sumériens dans la Bible'', etc Note : pour ma part, je pense que le mot ''adoption'' serait probablement le plus souvent mieux adapté que plagiat. https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3980

 

Je propose ici un exemple moins connu, accompagné d'une explication :

«  Caïn fit à l'Éternel une offrande des fruits de la terre ; et Abel, de son côté, en fit une des premiers-nés de son troupeau et de leur graisse. L'Éternel porta un regard favorable sur Abel et sur son offrande, mais il ne porta pas un regard favorable sur Caïn et sur son offrande. » (Genèse 4 : 3-5)

Dans son dernier livre (4) Boris Cyrulnik a bien illustré le fait que «  L' éthos, la hiérarchie des valeurs morales qui caractérise une culture, dépend, plus qu'on le croit, de la structure du milieu. » En effet, en Sumer comme partout ailleurs, les changements dans l'environnement vont eux aussi contribuer à nous ''orienter'' collectivement. C'est ainsi que, sur ce territoire sumérien, le dieu le plus important (et les valeurs, attributs & exploits qui lui sont attachés) a pu être amené à être 'déclassé' ou même remplacé dans les cœurs. Note : j''ai essayé d'explorer ce dernier aspect dans l'Article ci-après :

https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/etonnant/article/le-fermier-et-le-pasteur-209113

Ainsi, les lents changements hydrologiques en Sumer, décrits dans l'Article ci-dessus, vont s'accélérer vers la moitié du XXV s av. JC et défavoriser l'agriculture au profit de l'élevage. Enki, le très ancien et incontournable dieu de l'irrigation et des cultures se voit progressivement supplanté au premier rang des cœurs par An, alors dieu du Ciel et des gras pâturages. Le joli récit de la tradition sumérienne « Les fiançailles d' Inini  » est explicite : les dieux cherchent à influencer Inini dans son choix entre le Pasteur et le Fermier. Elle choisira le Pasteur. La Bible reprendra cette logique à son compte : entre l'offrande du laboureur Abel et du berger Caïn, l' Éternel choisira celle du berger.

De la sorte, au fil du temps, «  les dieux suivant la piste des hommes  », les divinités sumériennes ont tracé chacune leur propre chemin géographique, ont éventuellement changé de nom ici ou là, et ont vu leurs attributs et exploits 'ajustés' selon les époques et les lieux. Certains chercheurs disent clairement que le dieu Enki/ Ea et le Dieu de la Bible expriment le même système astral-théologique. (5)

 

Les Sumériens avaient des centaines de divinités. Un peu plus haut, j'en mentionnais quelques unes de celles qui ont fait du chemin.

Certains mots importants ont aussi migré depuis Sumer. Ainsi, parmi les noms qui désignent les prêtres, relevons celui d'afkal [apkal], qu'on retrouve en lihyanite, en palmyrénien, en nabatéen, et qui n'est autre que le sumérien apkal, babylonien apkallu ''magicien, sage, expert, etc.'' (6)

Ces mots, tout comme les noms des dieux de ces contrées ont sans doute suivi des migrations de nomades dont on trouve des ''traces de mémoire'' chez les peuples rencontrés, ou dans lesquels ils se sont fondus.

 

Brahman – L'étoile est le symbole du Brahman. En Sanskrit, Brahman est l'âme universelle. Le mot Brahma désigne une manifestation du Brahman. Le mot Brahmane désigne un prêtre hindou.

https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Brahman.gif

 

La ''Shatkona" (l'étoile à six branches de l' Hindouisme) ( @ishasacredwa )

https://www.britannica.com/topic/Hinduism

 

Shiva un des trois dieux primordiaux (avec Brahma et Vishnou)

https://hive.blog/shiva/@charutyagi/is-shiva-the-god-particle-and-vishnu-the-gravity

https://www.worldhistory.org/hinduism/

 

L'étoile à six branche était connue des Sumériens

https://www.babintheworld.com/post/planete-x-nibiru

 

Il apparaît que l'étoile à six branches provient très probablement de l'Antique Civilisation de l'Indus. C'est la Shatkona. Beaucoup se la seront ensuite appropriée. Y compris les zoroastriens de l'Avesta. Pour eux, les six branches de cette étoile représentent les six attributs de Dieu. Et, de la partie centrale émane la lumière spirituelle de Dieu. L'ensemble est appelé le Xvarnah, qui est aussi représenté sous différentes autres formes, selon les époques.

 

>> ABRAM ÉTAIT BIEN DRAVIDIEN

«  Térach prit Abram, son fils, et Lot, fils d'Haran, fils de son fils, et Saraï, sa belle-fille, femme d'Abram, son fils. Ils sortirent ensemble d'Ur en Chaldée, pour aller au pays de Canaan.  » (Genèse 11:31)

 

> Résumé de cette section <

Tant l'époque à laquelle la Tradition place Abraham que les lieux qui sont attachés à sa famille portent une 'signature' clairement Dravidienne. En outre, le nom ''Abram'' est un mot Sumérien courant dans les familles. Ces 'traces de mémoire' sont complétées par certains antiques mythes du Pays de l'Indus, qui sont passés, via Sumer, dans la Bible.

 

> Les Sumériens étaient des Noirs Dravidiens

Sargon d'Akkad (vers XXII s av. JC) se vanta d'avoir soumis militairement les Sumériens (Ces derniers s'appelaient eux-même ''sag gig ga'', ce qui donne 'nizi zalmat qaqqadu' en akkadien, c'est-à-dire la ''race à tête noire'')

Le teint noir de ce peuple dravidien de Sumer tranchait avec leurs voisins, les sémites d' Akkad. Rappelons que l'élément intellectuellement dominant était alors clairement le Sumérien. Avec les siècles, le métissage fit son œuvre. Voici quelques recherches sur les Sumériens (origine ; écriture, etc) :

https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/etonnant/article/les-sumeriens-d-ou-donc-ces-genies-222539

https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/etonnant/article/qui-sont-les-veritables-inventeurs-222120

 

> Les racines dravidiennes de la famille d'Abram

Pourquoi donc avoir changé le nom du Patriarche ? En Sumérien, le nom de ''Abram'' (en Sumérien ''ibru'um'' ou ''ib.ru.um'') signifie ''Père Bien-Aimé''. L'expression ''Bien-aimé'' est courante en sumérien entre membres de la famille.

Le passage de ''Abram'' à ''Abraham'' est intéressant car, en sémite Akkadien, la signification change : « On ne t'appellera plus Abram ; mais ton nom sera Abraham, car je te rends père d'une multitude de nations. » (Genèse 17:5)

 

La ''sémitisation'' du récit n'efface cependant pas les indices qui révèlent les origines dravidiennes de la famille de Abram. En effet, les noms de ses proches évoquent irrésistiblement la Vallée de l'Indus (1).

Ainsi, Abram / Abraham et sa femme Sarah/ Saraï font miroir à Brahma et sa femme Saraswati.

De même, dans la Bible, Hagar/ Agar est la servante de Sarah/ Saraï, tandis qu'en vallée de l'Indus, Ghaggar est un affluent de la rivière Saraswati.

 

Par ailleurs, il y a d'intéressantes similarités entre les très anciens récits de l'Hindouisme et ceux, bien plus récents, de la Bible (1) :

Les Hindous ont ainsi -entre autres- un mythe similaire à notre "Adam et Eve'', celui de "Adhama et Havyavati". Après la visite d'un démon qui apparut sous la forme d'un serpent, Adhama mangea du fruit de l'Arbre du Péché. Les descendants du couple devinrent tous ''impurs''.

 

> Le Commerce maritime international d' Ur

Le commerce maritime d'Ur était florissant avec Meluhha (Civilisation de la vallée de l'Indus) et particulièrement pour la cornaline, l'ivoire, l'argent et le lapis-lazuli. Des centaines de tablettes d' Ur ainsi que des sceaux personnels de la vallée de l'Indus, retrouvés à Ur, en témoignent (XXV à XVIII s av. JC) . Notons que l’Égypte d'alors se fournissait aussi là pour le lapis-lazuli.

 

Par ailleurs des écrits Sumériens les plus anciens mentionnent que le Grand Dieu Enki est presque aussi bien disposé envers Meluhha qu'envers le Pays de Sumer lui-même :

https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/etonnant/article/les-sumeriens-d-ou-donc-ces-genies-222539

 

>> YHWH DIEU CANANÉEN ?

Rappelons tout d'abord qu'il n'y a pas équivalence entre les termes ''Israélite'' et les termes ''Shasou'' ou ''Habirou'' :

https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/etonnant/article/l-enigme-des-hebreux-sont-ils-un-225148

 

> Résumé de cette section < 

On peut dire que l'on ne trouve pas de référence topographique à YHWH dans le second millénaire avant JC. Au XIV s av. JC, le dieu Baal était déjà incontournable au Levant. Les plus anciennes inscriptions de YHWH en Pays de Canaan sont fort rares (mentionnées ci-dessous) et n’apparaissent que vers l'an 800 av. JC. On peut dire cependant que le nom de ''YHW3'' qui apparaît sur quelques inscriptions égyptiennes du XIV s av JC est généralement associé à des groupes nomades ou semi-nomades rencontrés en zones arides, localisées plutôt 'au sud' de Canaan. Rappelons qu'en ces temps-là, les troupes Égyptiennes circulaient ''chez elles'' aussi à l'Est de la Mer Rouge. Le nom de YHWH ne circulera plus activement en Canaan que bien des siècles plus tard.

 

> Jésus-Christ correspond en fait à Yahvé

On croyait que Yahvé, l’Éternel, avait donné la Loi à Moïse (Ex. 34:27-28)), mais on apprend (Jean 1:17-18) que c'est Jésus-Christ qui la lui a fait connaître. Par ailleurs, la Genèse (1:1) dit que Dieu créa l'univers, mais en fait, il l'avait fait faire à Jésus-Christ (Colossiens 1 : 15-16) (32)

 

> Yahvé : un Dieu autochtone de Canaan ?

Nombre d'auteurs considèrent que Yahweh ne vient pas de l'extérieur (c-a-d n'est pas un apport ''étranger'') mais vient de l'intérieur d'Israël. (17) A support de cette thèse, un argument 'logique' revient souvent : on n'imagine pas réaliste de supposer qu'un roi irait chercher un dieu étranger, et l'imposerait à sa population.

Certes. Mais pourquoi ne pas supposer l'inverse ?

En effet « l'archéologie place Yahweh en dehors des divinités ouest-sémitiques. » (19)

Et on sait que les noms de lieux sont très souvent associés à des divinités. Or « Yhwh n’est pas attesté dans des toponymes judéens ou israélites du IIe millénaire avant notre ère. » (…) « Ces toponymes attestent des divinités telles que anat (anatot), baal (baal-Perazim ), dagan (beth-dagan : dans le territoire de Juda), el (beth-el), Yariḥu (Jéricho), shalimu (Jérusalem), shemesh (beth-shemesh). Ces noms attestent la vénération de toute une série de divinités qui sont liées à la fertilité, aux moissons et aux récoltes. » (18) (Thomas Römer)

 

> Ougarit (20) – Son Panthéon correspond à celui Cananéen :

El est le Roi des Dieux. Il a 70 enfants divins, qui sont ''les étoiles de El et de Ashera''. Parmi eux : Baal (dieu de l'orage, principal héros des légendes), Anat (sœur de Baal), Shapash (déesse du soleil), Yerak (dieu de la lune), Athart-Astarté (déesse de l'amour et de la guerre, parèdre de Baal), Khasis (dieu de la magie), Dagan (protecteur et pourvoyeur de richesses et de céréales), Sahar et Salem, l'aube et le crépuscule, Cothar, divinité de l'artisanat et des arts, etc etc.

Les chercheurs considèrent aujourd'hui que la fameuse inscription ougaritique ''sm.bny.yw.ilt'' ne se mentionne pas Yahweh.

 

Le Dieu de l' Orage Araméen – Au II millénaire av. JC, il était connu sous différents noms : Teshub (Hittites et Hourrites), Tarhunza (Karkemish), Baal (Côte Levantine), Adad (Cités Araméennes) – Cette stèle mélange les traditions et styles de Syrie, du Levant, Hittite, et Assyrien - (vers 750 av. JC) Ref. : Musée du Louvre AO13092 – (image JPCiron)

 

> L' incontournable dieu Baal (tablettes du XIV s av JC) (22)

Particulièrement intéressants sont les poèmes mythiques sur tablettes liés à l'agriculture, retrouvés dans la bibliothèque de l'acropole de Ougarit, et étudiés en profondeur par Marguerite Yon. (21) Ces tablettes sont du XIVe siècle av. JC, mais nous racontent les temps plus anciens, vers le VI ou VII millénaire av. JC, où la sédentarisation de populations provenant de la Syrie intérieure était encore en cours au Levant.

Ces poèmes sont la mémoire du moment du passage d'une société de nomades chasseurs-cueilleurs se nourrissant de prélèvements dans « la sainte steppe » à une société passant par une économie de production (agriculture et élevage). De la sorte, la nourriture des dieux est d'abord cultivée, puis apportée aux dieux : institution du rituel de l’offrande.

Ces poèmes racontent la multiplication des ''dieux gracieux'' ; dieux gloutons et insatiables, apparus avec la sédentarisation. Car à l'augmentation de la population humaine correspond un accroissement du nombre de divinités « les jeunes dieux sont ceux qui établissent une cité dit le poème, et organisent les cultures (rôle du ''gardien des cultures'') » et améliorent les rendements, développent les techniques et les arts,...

Mais tout cela serait vain si les conditions météorologiques n'étaient pas favorables ; « or les forces météorologiques sont dans la main de Baal, (…) le dieu syrien de l'orage et de la pluie. » (21) Son influence est donc devenue primordiale dans cette région côtière du Levant, par rapport à sa région aride d'origine, ou par rapport à une région de culture par irrigation (Mésopotamie).

La demeure de Baal est ''le ciel'' où il ''chevauche les nues'', et son ''trône'' est au sommet du Mont Sapon (Jebel al-Aqra alt. 1700 m au nord de Ugarit/ Lattaquié). Baal, symbole de la pluie fécondante, devient aussi le symbole du cycle des saisons pour l'agriculture : un dieu très ancien, puissant, essentiel, incontournable.

Notons en passant que le poème raconte aussi la péripétie de l'impuissance momentanée du Grand Dieu El (qui est le père de tous les dieux/ déesses).(21) Ce qui préparait-expliquait, peut-être, le futur passage de Baal sur la première marche... Ou bien le poème a-t-il été écrit à posteriori pour 'justifier' un état de fait ? C'est un truc qui marche aussi fort bien...

 

> Les inscriptions de Soleb – Égypte (vers 1400 av JC)

La partie préservée du Temple d'Amenhotep III (1410 – 1350) à Soleb comporte plusieurs inscriptions mentionnant les ''Shasu''. Une étude (25) des inscriptions mentionnant aussi ''yhw3'' (équivalant au Yhwh sémitique) a mis en évidence l'absence de déterminatif de 'pays' : il ne s'agit donc pas du nom d'un endroit précis. En outre ce ''yhw3'' ne comporte aucun déterminatif de divinité vénérée en Égypte, ni titre honorifique ou autre : Yahweh n'était pas une divinité vénérée pour les égyptiens d'alors. La traduction de l'inscription doit donc être « pays des shasu (=nomades) de Yahweh ». Cela ne signifie pas que ces shasu étaient Israélites : ils pouvaient fort bien être Madianites ou autres. La Bible nous dit en effet que YHWH était un dieu (ou Dieu) des Madianites avant que Moïse ne fasse sa connaissance...

Notons que les prisonniers des égyptiens sont décrits/représentés selon leur caractéristique dominante d'un point de vue égyptien : Nubien, Cananéen, Syrien, Shasu, Habiru,... Le contexte des inscriptions permet parfois de savoir où ils ont été soumis. Les zones les plus fréquentes mentionnées pour ces ''nomades'' sont : Sud-Levant, Sinaï, Edom, Moab, Transjordanie, Canaan.

Quelques informations sur les Shasu (et les Habiru) :

https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/etonnant/article/l-enigme-des-hebreux-sont-ils-un-225148

 

> Les deux dieux El et Elyon de la stèle de Sfiré

https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/el-et-elyon-deux-dieux-distincts-213350

Avec le temps, certains aspects de la Bible sont retouchés. Ainsi, le Ps. 82:6 de Louis Segond 1910 nous parle des Fils de Dieu : « Vous êtes tous des fils du Très Haut. » - Les anciennes Bibles en Anglais disaient « Vous êtes tous des fils de El Elyon. » El Elyon était alors considéré être un Dieu, alors qu'il s'agit de la fusion de deux dieux.

Le mode de rédaction de la stèle Araméenne de Sfiré (VIII s av. JC) met d'ailleurs en évidence le fait qu'à cette époque-là, les dieux El et Elyon étaient encore des entités distinctes. (23)

https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/el-et-elyon-deux-dieux-distincts-213350

 

El et Elyon étaient deux divinités importantes du panthéon nord-sémitique :

El était le Seigneur de la Terre et de la Mer. Elyon quant à lui était le Seigneur du ciel astral, le siège du soleil, de la lune et des étoiles.

Les fusionner créait un Seigneur Universel. ( G. Levi Della Vida) (24)

C'est ce qui a été fait. Ensuite, toutes les divinités du coin ont été bien plus tard phagocytée par Yahvé, dieu clanique de tribus issues du désert arabique.

Rappelons que le mot "Israël" est construit avec l'élément théophore ''El" du nom du grand dieu Cananéen, et non de l'élément Yahvé. C'est une des raisons pour laquelle la tradition Jacob-Israël est probablement la plus ancienne, et de source Cananéenne.

Quand des dieux sont fusionnés, leurs attributs et leurs exploits sont repris au compte du dieu issu du processus de fusion-absorption-élimination. Au VIII s avant JC, le processus de 'fabrication' du monothéisme était donc encore bien loin d'être finalisé.

 

Le dieu Égyptien Bès et sa parèdre Beset – Dieu protecteur de la famille - Jarre de Kuntillet Ajrud – vers 800 av. JC – Public Domain - https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Ajrud.jpg

 

> Le pithos/ jarre de Kuntillet Ajrud (vers 800 av JC)

Le nom Arabe de « Kuntillet Ajrud » signifie ''La colline solitaire près de la source''. Il s'agit d'un relais d'étape de caravanes sur la route allant de Gaza à la Mer Rouge , et éventuellement jusqu'au Sud Arabique. A l'époque, les populations du sud du Levant (Nabatéens, Edomites, Médianites) utilisaient aussi de désert du Negev pour circuler. Le site de Kuntillet Ajrud est daté de vers 800 av. JC et a été occupé par des religieux israélites.

Une bénédiction (ou prière ?) est inscrite à l'encre, en phénicien/ ancien hébreu, sur le plâtre mural d'une petite salle à bancs. On y mentionne deux fois le dieu de Teman (localité Edomite du Sud, proche de Madian) et sa parèdre : « YHWH de Teman et ASHERA [sa parèdre] »

 

La jarre/pithos présente deux zones intéressantes :

Une inscription « que vous soyez béni par YHWH de Shomron [lieu en Samarie] et ASHERA [sa parèdre] »

Un dessin du pithos montre le dieu égyptien Bès (reconnaissable à sa coiffe et à son look) et sa parèdre Beset. (ne pas se méprendre sur le vêtement avec queue de lion qui descend au niveau des genoux des deux personnages)

 

Ce pithos a fait l'objet d'un NAA (Neutron Activation Analysis), qui a permis de déterminer son origine de production : Jérusalem !!! (ref . la formation géologique crayeuse de 'Motza') (24)

Ce qui nous permet d'avancer l'idée que, vers l'an 800 avant JC, à Jérusalem, on pouvait tranquillement évoquer le dieu égyptien protecteur de la famille, Bès, tout en demandant la bénédiction du dieu YHWH de Samarie (et de sa parèdre ASHERA). Et tout en sachant qu'un autre YHWH, celui de Teman, et sa parèdre Ashéra, veillaient en pays Edomite.

 

Le monothéisme était donc encore bien lointain. Car BAAL et El étaient alors eux aussi, et depuis bien plus longtemps, installés sur leurs trônes en 'Palestine', parmi tant d'autres divinités vénérées. En ces temps-là, la loi du dieu du lieu était aussi la loi du politique.

 

> Trois autres inscriptions intéressante

La Stèle de Merenptah (dite ''stèle d'Israël'') date de vers 1210 av JC. Le mot ''ysr3r'' apparaît, qui peut être lu de différentes manières. Certains ont voulu y voir la première mention d'Israël. Mais le déterminatif utilisé clarifie qu'il ne s'agit pas d'un lieu géographique. Sans doute est-ce un petit groupe humain rencontré sur le chemin du retour d'expédition, et qui a été massacré par le groupe armé égyptien.

https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/la-stele-de-merenptah-minephtah-213459

La Stèle de Mesha (vers 820 av JC) est la plus ancienne mention extra-biblique du YHWH de la Bible.

https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/la-stele-de-mesha-moabite-stone-et-213429

Inscription de Khirbet el-Qom (Hébron) (VIII e s.) mention sur tombeau « Béni soit Ouriyahou par Yhwh »

 

> La Bible est aussi une source à considérer. Dans leur livre, Thomas Römer & Frédéric Boyer rapportent que le culte du fameux Moloch (dont la vocalisation originelle était Melekh) était lié aux sacrifices d'enfants. Ils précisent aussi que, dans de nombreux textes bibliques, le terme Melekh est une désignation de Yhwh. « On peut donc penser que l'on a sacrifié des enfants à Yhwh melech. Le récit de Genèse 22 en serait une réminiscence » (42)

 

> Les Papyrus d’Éléphantine

Ces papyrus racontent avec détails la vie de tous les jours. Ainsi, vers l'an 400 av. JC, les israélites locaux continuaient toujours à vénérer tranquillement leur triade : Yahô, sa parèdre Anat-Béthel et leur fils Ashim-Béthel. (Béthel est un antique dieu Cananéen syncrétisé avec Yahô.)

 

André Dupont-Sommer explique aussi que, «  En Juda, sous le roi Josias, les cultes de Baal et d'Astarté, du Soleil et de la Lune et de ''l'armée du ciel'' se sont propagés jusque dans le temple de Yahwé, à Jérusalem. » (43)

Clairement, vers l'an 600 avant JC, le monothéisme était encore bien loin, dans les pratiques des Israélites.

 

>> RECONNAÎTRE le NOM DIVIN N'EST PAS SI SIMPLE

 

> Résumé de la section <

Les mots pouvant correspondre à Yahvé peuvent être écrits en formes longues ou courtes, et peuvent désigner un patronyme, un lieu, …, une divinité, …, mais pas toujours.

Les chercheurs de tous horizons considèrent que le dieu Yahvé est une sorte de 'synthèse' d'une multitude de divinités qui ont été selon le cas fusionnées- absorbées- remplacées- éliminées au fil des siècles.

La multitude de noms attribués à Yahvé est sans doute la raison qui a poussé à le nommer par un mot très différent : Seigneur, Éternel,... D'autant plus que la prononciation ''normale'' du Tétragramme serait ''Yahwah'', ce qui est gênant car c'est la vocalisation Arabe, prononciation qui correspond à celle retenue par certaines sectes Chrétiennes... La bienséance a tranché : on le vocalisera Yahweh.

 

> Introduction - De multiples formes voisines-différentes d'écriture de mots pouvant correspondre à YHWH (long ou court) peuvent être trouvées en Akkadien, en Sumérien, Eblaïte, Égyptien, Phénicien, Madianite, Arabe, Amorite, Edomite, ou en langages Indo-Européens. Tous ayant eu des liens avec le Moyen Orient. Ledit mot pouvant correspondre à un dieu, mais aussi à un patronyme, une ville, un lieu géographique, …

Les mots évoquant Yahweh sous Amenhotep III (v. 1350) et Ramsès II (v. 1250) semblent se référer à Yahweh, mais pourraient correspondre à une autre divinité portant un nom similaire. Divinité qui ne serait pas nécessairement à associer aux Israélites.

Ainsi, il est notoire que Friedrich Delitzsch était convaincu de l'origine akkadienne de Yahweh. Sa lecture de tablettes remontant au temps de Sin-Mullabit, père de Hammurabi (vers 1740 av. JC, bien des siècles donc avant que Moïse ne fasse la connaissance de YHWH), lui a fait identifier des mots lus ''iau'' (prononcé i a ou ) à YHWH. Stéphanie Dalley (ref. ''Cuneiform Material and Historical Deductions'' 1990) soulignait que notre lecture du Nom Divin associé à un patronyme ne signifie pas nécessairement que l'individu portant ce patronyme soit Judéen ou Israélite ! Nous devons donc éviter ce travers attribué à Delitzsch car tout nom Ancien semblant correspondre à YHWH n'est pas à rattacher nécessairement aux Israélites.

Note JPCiron : Sur la transcription de l'une des petites tablettes de Friedrich Delitzsch je peux lire deux phonogrammes correspondant à « ya - wa », que je retrouve exactement dans la table des Phonogrammes Sumériens notés par les Hittites (bas de la colonne de gauche) :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Cun%C3%A9iforme#/media/Fichier:Hitite_cuneiform_kv.png

Cependant, considérer que Dieu ait été adoré (sous un nom ou sous un autre) longtemps avant les Israélites, n'a rien de choquant : la Génèse 4 ne dit-elle pas que l’Éternel était adoré dès les origines de l'humanité ?

 

> Petit 'survol' sur le thème Yahvé 

Rappelons que « le nom Israël (…) est construit avec l'élément théophore El, le grand dieu cananéen, et non avec le nom YHWH. (...)  Il s'ensuit que Yhwh n'est pas un Dieu ''autochtone'' en Syrie-Palestine » (44) (T. Römer)

«  Les titres et attributs de beaucoup d'autres divinités du Proche Orient ont été successivement attribués à Yahvé Elohim... » (Prof. R. Patai & R. Graves) (12) Au final, il faut se rendre à l'évidence, que nous explicite Walter MATTFELD (13) : « Yahvé résulte de l'amalgame de nombreux dieux et déesses : Mésopotamiennes, Hittite, Syrienne, Phénicienne, Égyptienne, et Cananéenne ». Mattfeld nomme quelques-uns des « dieux qui ont fusionné avec Yahvé : le Sumérien Enki, l'Akkadien/ Babylonien Ea, Enlil (Ellil), An (Anu) Utu (Shamash) Baal Saphon (Baal Hadad), Seth ( Set/ Baal Saphon), Égyptien Sopdu, etc » Et même Astarté !

Plus tard, le même phénomène se poursuivit : dans le Nouveau Testament, Jésus Christ a remplacé le Yahweh-Elohim de l'Ancien Testament (ref. : Jean 1 : 1 à 18). C'est Jésus qui a pris les attributs et qui réalise les exploits de Yahweh : il a connu (créé) Adam et Eve, a donné les 10 commandements à Moïse (Jean 14:15 & 21 - Jean 15:10) plus l'Amour (Jean 13:34)... 

 

> Les multiples noms de Yahvé

YHWH, c'est aussi JHVH : Yahweh, Yahvé, Yahu, Yah, Yahoh, Yehu, Yeho, Ywh, Yhh, Iahvé, Iao, Jehovah, Ehyeh asher Ehyeh … EA ?

Et autant de prononciations différentes, selon les endroits et selon les époques... Pour maintenir un sentiment d'unité pour cette divinité, il convenait donc d'utiliser un mot très différent pour la nommer, comme par exemple : Éternel, ou même Seigneur (qui était précédemment le nom-titre du dieu Baal). En même temps, on recommandera d'abandonner les vocalisations d'autrefois, pour une raison ''ou pour une autre''.

 

> Quelle prononciation pour le Nom Divin ?

L'étymologie et la prononciation de ''Yahweh'' sont incertaines et discutées depuis toujours. Yahweh étant vraisemblablement une divinité issue du panthéon sud-sémitique, un dieu des steppes, aurait un lien avec la racine arabe ''hwy''. En effet, à la forme causative, Yahweh serait celui ''qui tombe'' sur sa proie, ou encore ''celui qui fait tomber la pluie'' ou ''les éclairs'', ou ''celui qui fait souffler le vent''. Cette étymologie va dans le sens de considérer Yahweh comme un dieu de l'orage. Il présenterait donc un caractère proche du dieu cananéen Baal. (19) En outre, 'YHWH' se prononcerait ''yahwah'' en arabe.

La transcription ''Yahweh'' est une convention basée sur des textes grecs tardifs. https://fr.wikipedia.org/wiki/Yahweh

Le dominicain Raimond Martin (1278) retint l'orthographe Iehoua. (Doc. Pugio fidei) (19). Le « Yahweh's Restauration Ministry  » est une église Américaine (rameau Adventiste). Elle explique pourquoi la prononciation correcte est « Yahwah  ». https://yrm.org/qa3-3/

 

***En 'Palestine', l'ouvrage de S. Ortlepp (14) souligne les différences dialectales et de prononciation, entre les langages parlés au nord, influencés [entre autres] par le Phénicien, et ceux su sud, marqués [entre autres] par l'Araméen. L'auteur développe une argumentation technique sur 200 pages... sans pouvoir conclure de manière certaine pour la prononciation du Tétragramme. Cependant, au nord, l'option Arabe ''Yahwah'' (ou Samaritaine ''Yabaï'') semble courir en tête. Par ailleurs, Albert T. Clay, linguiste et historien considère qu'au temps babylonien tardif, la forme judéenne de prononcer le Nom Divin devait être ''Jâwa''. D'autres érudits avançaient ''Jahuah'' (Reisel), ''Jahva'' (Brinton), ''Jahjah'' (Aquila).

 

Josef Tropper, théologien, et spécialiste des langues sémites de l' Orient Ancien soutient -avec force arguments techniques- que la vocalisation ancienne de YHWH était « Yahwa  ». Le final ''wa'' étant identifié dans le sémitique ancien, dont l'Akkadien. J. Tropper fait remarquer que, sur la stèle Moabite de Mesha, sont mentionnées deux divinités : ''dwdh'' et ''yhwh'. La premiere se prononce ''Dawda'', et la seconde est donc ''Yahwa''...

Par ailleurs, J. Tropper souligne que l’étymologie du nom Yahweh reste ouverte, et ''qu'une origine non-sémitique ne peut être exclue.'' (39)

 

***En Égypte, l'étude de G. Gertoux (15) rappelle que, à la transcription conventionnelle « yhw3 » des hiéroglyphes correspond la prononciation ''yehua''. Et il arrive à la conclusion que la verbalisation du tétragramme YHWH est ''Jehovah'', ce qui est le véritable nom de Dieu (et non Yahweh). Il note que le respect strict de l'utilisation conventionnelle du terme Yahweh évite cependant que l'on puisse imaginer une proximité avec les Témoins de Jehovah...

 

***En Babylonie, le Hebrew Union College Annual report 1960 considère que la plus ancienne forme est yahwa, attestée dans les transcripions de noms Juifs en Babylonie. Nombre d'auteurs considèrent valide la prononciation ''Yahwa'' ou similaire attachée à certaines autres hypothèses/ lieux. Voir (16)

 

Au final, la tradition a retenu ''Yahweh''.

 

Symbole actuel du Zoroastrisme - Ce symbole très peu zoroastrien (style Mazdéen) est resté celui du zoroastrisme, qui est pourtant une religion dématérialisée, abstraite, philosophique, sans statues.

image= extrait de la couverture du livre Les GATHAS, le livre sublime de ZARATHOUSTRA, par Khosro Khazai PARDIS – Albin Michel / Spiritualités vivantes - 2011

https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/extraits-d-ouvrages/article/les-gathas-le-livre-sublime-de-225521

 

>> AUTRES 'APPORTS' PRÉPARANT JÉSUS

« A mesure que s'agrandit le champ de nos connaissances, des ''passages'' apparaissent entre divers ''îlots'' qui mettent en évidence la continuité de l'évolution. (…) Nous savons à présent que ce Livre (…) n'a pas surgi tout-à-fait du néant, comme une fleur artificielle émergeant d'un vase vide. Cette œuvre a des racines qui plongent dans un lointain passé et s'étendent jusqu'aux pays voisins de celui où elle est apparue. » (37) p. 191

 

> ''Seigneur Sagesse'' se dit « Ahura Mazda'' en vieux Perse. Le Zoriastrisme originel des Gathas est le premier monothéisme explicite.

https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/extraits-d-ouvrages/article/les-gathas-le-livre-sublime-de-225521

D'autres écrits ont été, avec les siècles, agrégés aux Gathas, pour former l'Avesta... dénaturant par endroits le message originel. Cependant, les traits principaux de la religion Perse ont été reçus par les élites israélites exilées à Babylone, qui ont pu s'approprier et ramener des concepts Zoroastriens en 'Palestine'. Les Mages (polythéistes) ont aussi été un vecteur important : la Bible en témoigne.

https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/zoroastre-les-mages-et-les-211383

 

Ces concepts sont passés dans l'eschatologie Chrétienne (après avoir parfois été déformées). Ce sont par exemple : le libre arbitre, le sens moral, le Jugement dernier, l'âme immortelle, le paradis, le purgatoire, l'enfer, la vie éternelle, les six étapes de la Création, le Sauveur, l'Apocalypse, la résurrection des corps, la transfiguration du monde, le royaume de Dieu.

https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/zoroastre-son-credo-et-son-210639

 « Chaque religion entendant affirmer son entière originalité due à sa révélation exclusive, on méconnut longtemps cette influence bienheureuse de l' IRAN religieux sur le judaïsme et de la gnose zoroastrienne sur le crypto-judaïsme et sur l'esprit des prophètes post-exiliques. Le christianisme, qui lui doit tant, s'efforcera de l'oublier jusqu'à nos jours. » (38) p. 236

Pourtant, « Quiconque désire comprendre Jésus doit partir de l'univers spirituel de Zoroastre.  » (Citation du Cardinal Catholique Franz KÖNIG, archevêque de Vienne.) (33)

La Bible (Josué 24:2) rapporte que l’Éternel disait que les pères d'Abraham « servaient d'autres dieux », sans que cela ne semble le choquer. En effet, Depuis Adam et Eve, Dieu guidait l'humanité : « Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes, Dieu, dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils » (Hébreux 1) L'antériorité de Zoroastre sur ces points ne devrait donc pas être dérangeante. C'est une antériorité 'Biblique'.

https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/zoroastre-une-anteriorite-bien-211845

 

« Le Cosmos de l'Ancien Testament  » - Ralph V. Chamberlin. "The Early Hebrew Conception of the Universe". The White and Blue. Vol XIII no. 11, Dec. 24 1909. pp. 84-88 - 01 jan. 1909

Notons que les ''ombres'' de Sumer sont la première manifestation connue de la croyance, pour un individu défunt, de l'existence d'une entité distincte du corps laissé dans la tombe. L'homme est le serviteur des dieux. A sa mort, son corps, enfoui dans la terre «  s'en retournait à son argile. » Et son ''ombre'' gagnait la noire caverne de l'En-Bas, le ''Kur'', l'Enfer aux sept portes. Là, dans ce lieu de séjour sans fin, ''pays sans retour'', on ne subsistait qu'en s'alimentant d'humus et de terre.

L'Ancien Testament est clair : c'est sur terre que Dieu punit les méchants et récompense les justes par la prospérité et la descendance. Cette ''théologie de la rétribution'' ne considérait que la vie terrestre, durant laquelle Dieu attribuait les récompenses et punitions. La Cosmologie de l'Ancien Testament correspond structurellement à celle des Anciens Sumériens. Pour l'Ancien Testament, cependant, le shéol était la simple tombe, et il n'y avait donc pas 'encore' d'Enfer (=pas d'au-delà) à proprement parler. Bien plus tard, le schéma s'est ensuite progressivement rapproché de celui de Sumer, peu avant (et un peu après JC). 

Notons que l'Egypte avait aussi, de son côté, 'inventé' l'au-delà déjà trois millénaires avant JC, avec aussi la résurrection et le Jugement des âmes. Ledit jugement étant directement lié au respect des règles morales de son vivant. Tout Egyptien minimement éduqué savait cela parfaitement. [à l'évidence, Moïse ne l'a pas su]

https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/l-au-dela-et-la-cosmologie-de-nos-218440
 

> L'Au-delà est un concept très ancien pour plusieurs civilisations : les Sumériens, les Égyptiens et les Perses. Ces peuples étaient voisins des Cananéens ; civilisations dont se sont inspités les Israélites. Elles avaient chacune leur propre idée de l'Au-delà, qui imprégnait leurs Croyances fondamentales. Ceci plusieurs millénaires avant JC. Pour les Perses et les Égyptiens, le concept d'au-delà était rattaché à la résurrection et à la vie éternelle, ainsi qu'au respect de lois morales.

« Contrairement à certaines idées répandues, la croyance en un Au-delà n'est pas une ''invention'' des grands monothéismes [abrahamiques]. Il semble au contraire qu’Israël a été bien plus lente que d'autres peuples à élaborer une théologie de l'Au-delà. » (34) « Il en va de même pour la résurrection qui est une croyance relativement récente. Elle s’enracine dans l’histoire juive et apparaît seulement 150 ans av. J.-C. » (35)

L'idée d'au-delà a progressé tardivement et lentement chez les Israélites : en pratique ce n'est qu'après la destruction de Jérusalem, vers l'an 70 de notre ère, que cette idée d'au-delà s'est installée plus amplement chez eux. Les Chrétiens en ont profité, étant à l'époque une sorte 'd'excroissance'' issue d'un judaïsme alors multi-formes.

https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/l-au-dela-et-la-cosmologie-de-nos-218440

 

> L'Arbre de Vie a symbolisé toutes les Grandes déesses-mères durant ces cinq derniers millénaires : de la Sumérienne Inanna à l'Akkadienne Ishtar, à Ashtar d' Ebla, à Anat en Ougarit, à Ashéra/ Astarté en Canaan, à Qudshu Egyptienne, à Shaushga Hourrite, à Aphrodite Grecque, à Vénus Romaine, … à Marie, mère de Jésus. (Note : la continuité théologique et le lien Marie – Vierge – Arbre de Vie est très bien explicité dans (1Néphi 11) du Livre de Mormon).

https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/l-arbre-de-vie-son-extra-ordinaire-214692

 

Arbre de Vie  : Détail de Buire/ Cruche Décorée - Lachish, Israel. 1550-1200 avant J. C. - L'Arbre de Vie représente ici la Déesse Ashéra épouse de El (plus tard parèdre de Baal)

https://wiki.geekwu.org/wiki/Fichier:Lachish_1.gif – 

Rapportées de leur demeure d'origine du sud de la Mésopotamie, la légende de l'Arbre de Vie, mais aussi celles de l'Arbre de la Connaissance et de l'Arbre de la Vérité du bien et du mal, ont été ultérieurement insérés dans le livre de la Genèse. La conception de cet Arbre de Vie qui touche le ciel et forme lui-même le firmament, et dont les fruits procurent l'immortalité, est à rechercher dans la religion Iranienne préhistorique. Apparu dès le IVe millénaire en Mésopotamie, l’Arbre de Vie était l’arbre sacré cosmiquehttps://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/l-arbre-de-vie-son-extra-ordinaire-214692

 

> Ethique et métaphysique. « Si les écrivains de Jérusalem ou de Samarie empruntèrent à BABYLONE toute une imagerie immédiatement apparente, les impressions qu'ils reçurent de l’ ÉGYPTE, moins repérables au premier abord, sont peut-être plus importantes parce que d'ordre éthique ou métaphysique. » (36) p. 185

Le livre de la ''Sagesse d'Aménemopé'' (vers 990 av. JC) a certainement été connu des Israélites. Les ''Paroles des Sages'' d’Égypte se retrouvent dans le ''Livre des Proverbes'' : les similitudes ont été signalées par Ernest A. Wallis Budge (1924) ainsi que par Adolf Erman (1924) et Paul Humbert (1929). Etc.

 

>> CONCLUSION PRÉLIMINAIRE

La situation du Pays de Canaan, au centre du Croissant Fertile, a été, durant des millénaires, un lieu de passage linguistique, artistique, économique, militaire, ethnique, culturel, spirituel,... : un lieu de brassage unique. Au long des millénaires, Canaan a été successivement dominé et/ou influencé par les Sumériens, Akkadiens, Assyriens, Babyloniens, Perses, Hittites, Égyptiens, Phéniciens, Philistins, Arabes,...

Et les prophètes confirment que tout cela s'est retrouvé dans la variété des croyances et traditions des Cananéens. (Jérémie 11:13) C'était un casse-tête pour les tandems politico-religieux de Canaan. Comment unifier ce petit bout de territoire qui a été longtemps bousculé par les mastodontes de la région, menés par leurs dieux puissants.

Il a fallu plusieurs siècles pour avancer dans cette voie. La diversité en place a permis d'avoir accès à plus de variété de mythes, traditions et croyances, qu'il a fallu assembler. Le tandem politico-religieux a dû 'trier' en mettant certains points en avant, et en en oubliant d'autres, et en inventant là où c'était nécessaire.

Le Prof. Lambert considère que « Les auteurs des cosmologies antiques ont été essentiellement des compilateurs. Leur originalité s’exprimait dans de nouvelles combinaisons de thèmes anciens, et dans de nouvelles 'torsions' de vieilles idées. » (40)

En ces temps reculés, la Loi divine du lieu était la Loi politique. Aussi, dans un environnement d'une telle riche variété, « les auteurs bibliques, tout au long de l’histoire de la composition de la Bible hébraïque, ont utilisé nombre d' éléments mythiques dans leurs écrits, et les ont consciemment manipulés pour servir leurs fins politico-religieuses spécifiques. » p.171 (Bernard F. Batto) (41)

Le Christianisme, comme le Judaïsme, comme toutes les Religions, ont des racines spirituelles lointaines qui plongent profondément dans les mondes Païens qui les ont précédé ou avec lesquels elles cohabitent, et dont ils s'inspirent.

 

JPCiron

                              

 :: :: :: :: :: :: :: :: : ANNEXE :: :: :: :: :: :: :: ::

PRINCIPALES DIVINITÉS SUMÉRIENNES

 

> An / Anu Dieu du Ciel et maître universel. Dieu bienveillant. Garant de l'ordre moral. Préside l'assemblée des dieux. (symbole = étoile)

 

> Inanna Mère des dieux, des hommes, animaux et plantes. (symbole = Arbre de Vie)

Inanna est la «  Dame du Ciel  » Sumérienne. En pays d'Akkad, elle est Ishtar, la « Reine du Ciel  ». Elle a ensuite connu un succès 'planétaire' :

En Pays de Canaan (vers 800 av. JC, Ashéra était « Reine des Cieux  ».

Depuis le début de notre ère, la Vierge Marie est l'éternelle « Reine du Ciel ».

 

> Enlil Fils ''bien-aimé'' du dieu sumérien An – Seigneur des vents et de l'orage –

Pour beaucoup de chercheurs, l''origine du nom du dieu ''El'' cananéen vient du dieu Ellil, « roi des dieux  » des sémites d'Akkad. Nom dérivé par sémitisation du dieu sumérien Enlil intermédiaire entre An et les humains. Il fait respecter ses prescriptions, ordonnances et commandements.

Le mythe de la séparation du Ciel et de la Terre est attribué à Enlil, mais aussi à Yahvé (Gen. 1) Certains chercheurs assimilent donc Enlil à Yahvé.

 

> Enki / Ea Fils de An. Dieu des eaux douces.

« Vers la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle, des chercheurs avançaient déjà l'idée que le Dieu israélite Yahvé [et son incarnation en Jésus] soit une forme du dieu suméro-akkadien Enki/Ea. Cette idée repose sur la congruence considérable entre les traditions théologiques de ces dieux, qui englobe les noms divins, les fonctions, les valeurs et les traits de caractère, les thèmes littéraires, les images mythiques, les idéologies, les formes cultuelles et les circonstances socio-historiques.

La tâche de combler le fossé entre le polythéisme [Suméro – Akkadien] et le monothéisme [de la Bible] étant facilitée par nombre de résidus de polythéisme dans la tradition biblique, ainsi que du caractère de monolâtrie de la tradition Enki / Ea » (5)

Note : Selon Samuel Noah Kramer, c'est vers 2500 av JC que les Akkadiens ont 'adopté' Enki sous le nom de Ea. (Myths of Enki the Crafty God)

 

> Nanna / Su'en / Sin

Le dieu sumérien Nanna(r) est aussi appelé Su'en en vieux sumérien. C'est cette appellation qui a été adoptée & sémitisée par les voisins Akkadiens qui l'appellent Sin.

« Le siège principal du culte de Nanna - Su'en était la ville d'Ur où il avait deux temples : (l'ekisnugal et l'é-dnanna). Le dieu avait probablement été tenu pour le souverain de cette région dès la période présargonique au temps de la première dynastie d'Ur (2600-2425 av. J.-C.). Sa popularité, à l'époque d'Ur III et paléo babylonienne, s'était probablement répandue aussi dans toute la région de la Mésopotamie du Sud et on l'y vénérait en plus d'une ville. Il existait çà et là des lieux sacrés et des offrandes qui lui étaient spécialement consacrés ; parmi ces villes Uruk, Larsa, Kutalla, Lagas, Isin, Kissura, puzurisDagan, Nippur, Dilbat, Bablyone, Lagaba, Urum, Sippar, Aksak, Tutub, Esnunna, Umma et Suse. »

 

 :: :: :: :: :: :: :: :: :: NOTES :: :: :: :: :: :: :: ::

..... (1) - Ouvrage «  Essential Hinduism » par Steven J. Rosen - Rowman & Littlefield - 2008

.. (2) – Article Sciences Faits Histoire « L'Odyssée des Gaulois et Slaves de l'Inde/ Pakistan en Europe » par Yves Herbo – mai 2021

https://www.sciences-faits-histoires.com/blog/archeologie/l-odyssee-des-gaulois-et-slaves-de-l-inde-a-l-europe.html

..... (3) – Article ResearchGate « Nos ancêtres les Gaulois, les Slaves et les Dravidiens  » par Xavier Rouard – jan. 2021

https://www.researchgate.net/publication/348732549_Nos_ancetres_les_Gaulois_les_Slaves_et_les_Dravidiens_par_Xavier_ROUARD

C'est en recherchant les correspondances linguistiques avec les anciennes langues gauloises que Xavier Rouard identifia de fortes correspondances avec le Dravidien. Cette hypothèse s'appuie tant sur la linguistique que sur la génétique s'inscrit dans la logique des thèses de linguistes reconnus comme Michael Meier-Brugger, K-H. Schmidt, Norman Bird, Eric Hamp ou Christopher Beckwith.

.. (4) - Ouvrage « Des âmes et des saisons » par Boris Cyrulnik – Odile Jacob - 2021

.. (5) - Nugent, Tony Ormond, « Star-god : Enki/Ea and the biblical god as expressions of a common ancient Near Eastern astral-theological symbol system » (1993). Religion - Dissertations. 52. https://surface.syr.edu/rel_etd/52

..... (6) - Dhorme Édouard. « Les religions arabes préislamiques d'après une publication récente. » In : Revue de l'histoire des religions, tome 133, n°1-3, 1947. pp. 34-48 ; doi : https://doi.org/10.3406/rhr.1947.5565

https://www.persee.fr/docAsPDF/rhr_0035-1423_1947_num_133_1_5565.pdf

..... (7) - El Kott Ramadan. «  Recherches sur le culte de Nanna-Su'En. » In : École pratique des hautes études. 4e section, Sciences historiques et philologiques. Annuaire 1978-1979. 1982. pp. 137-140 ;

https://www.persee.fr/docAsPDF/ephe_0000-0001_1978_num_1_1_13703.pdf

.. (8) – Divinités du Proche-Orient Ancien

www.mathieu-colas.fr/michel/Classes/Divinites_du_Proche-Orient.pdf

..... (9) - Dhorme Édouard. « Les religions arabes préislamiques d'après une publication récente.  » In : Revue de l'histoire des religions, tome 133, n°1-3, 1947. pp. 34-48 ; doi : https://doi.org/10.3406/rhr.1947.5565

https://www.persee.fr/docAsPDF/rhr_0035-1423_1947_num_133_1_5565.pdf

.. (10) - Marie-Jeanne Roche, « Introduction aux religions préislamiques d’Arabie du Nord. Recherches sur les divinités du paganisme arabe, à travers l’épigraphie et l’iconographie  », Annuaire de l'École pratique des hautes études (EPHE), Section des sciences religieuses [Online], 121 | 2014, Online since 13 January 2015, connection on 06 July 2021. URL : http://journals.openedition.org/asr/1231 ; DOI : https://doi.org/10.4000/asr.1231

..... (11) - Ryckmans Jacques. « Le panthéon de l'Arabie du sud préislamique : état des problèmes et brève synthèse ». In : Revue de l'histoire des religions, tome 206, n°2, 1989. pp. 151-169 ; doi : https://doi.org/10.3406/rhr.1989.1830

https://www.persee.fr/docAsPDF/rhr_0035-1423_1989_num_206_2_1830.pdf

.. (12) - Hebrew Myths : The Book of Genesis. Robert GRAVES & Raphael PATAI - New York. Greewich House. 1983 reprint of 1963, 1964 editions) (p. 28) « The titles and attributes of many other Near Eastern deities were successively awarded to Yahweh Elohim...Prophets and Psalmists were as careless about the pagan origins of the religious imagery they borrowed, as priests were about the adaptation of heathen sacrifical rites to God's service. »

.. (13) - Article de Walter Reinhold Warttig MATTFELD y de la Torre - ( http://www.bibleorigins.net/YahwehYawUgarit.html )

.. (14) – Ouvrage «  Pronunciation of the Tetragrammaton : A Historico-Linguistic Approach » par Steven Ortlepp Ed. - 2010

https://books.google.fr/books/about/Pronunciation_of_the_Tetragrammaton_A_Hi.html?id=k9JEAgAAQBAJ&redir_esc=y

..... (15) – Ouvrage « Did Jesus “Je[HoVaH]- salvation” know God’s name ? » par Gerard Gertoux - Lulu ED. -2017

.. (16) – Diverses autres opinions sur la prononciation du Nom Divin :

> La International Association of Egyptology (1960) mentionne la liste des toponymes de Ramsès II comprenant six mentions de ''Yahwa'' en Edom. Ce pourrait être une ville selon J. M. A. Jannsen.

> Daniel E. Fleming (ref. livre Yahweh before Israel – 2020) pense que Yhw3 était vocalisé yahwa bien que yahwe puisse aussi être considéré.

> Ralph K. Hawkins cite Josef Tropper (The divine name 'Yahwa' dans The Origins of Yahwism - 2017)

> Uriel Uriyah (livre The Elyon – 2014) considère Yahweh/ Yah = Yahwa

> Le Hebrew Union College Annual report 1960 considère que la plus ancienne forme est yahwa, attestée dans les transcripions de noms Juifs en Babylonie.

..... (17) – Ouvrage « Yahweh before Israel  » par Daniel E. Fleming – Cambridge Univ. Press - 2020

.. (18) – Article « Milieux bibliques  » par Thomas RÖMER ''Le dieu Yhwh : ses origines, ses cultes, sa transformation en dieu unique, P1'' - L’annuaire du Collège de France [En ligne], 111 | 2012, mis en ligne le 22 novembre 2013 - URL : http://journals.openedition.org/annuaire-cdf/1506 ; DOI : https://doi.org/10.4000/annuaire-cdf.1506

.. (19) - https://fr.wikipedia.org/wiki/Yahweh

.. (20) - https://fr.wikipedia.org/wiki/Ougarit

.. (21) – Article « Réalités agraires et mythologie d'Ougarit. » par Marguerite YON - In : Rites et rythmes agraires. Séminaire de recherche sous la direction de Marie-Claire Cauvin. Lyon : Maison de l'Orient et de la Méditerranée Jean Pouilloux, 1991. pp. 53-68. (Travaux de la Maison de l'Orient, 20) ; https://www.persee.fr/doc/mom_0766-0510_1991_sem_20_1_1775

.. (22) - https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/etonnant/article/la-bible-masque-les-traits-arabes-227344

.. (23) – Article « EL et ELYON = deux Dieux distincts du Panthéon Ouest-Sémique que l’on retrouve dans la BIBLE - ( Stèle de SFIRÉ ) »

https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/el-et-elyon-deux-dieux-distincts-213350

.. (24) – Article « El Elyon in Genesis 14:18-20 » par Giogio Levi Della Vida – in Journal of Biblical Literature Vol. 63, N° 1, - mars 1944 pp 1-9

.. (25) – Article 'Journal of Nubian Studies' « The Land of the Shasu (Nomads) of Yhwh at Soleb » par Kennedy & Titus – University of California/ Santa Barbara – 2017

.. (26) – Article Comprendre l'Islam « Qui était Allah avant l'islam et pendant le tout début de la "révélation" Mahométane ? » - Déc. 2018

https://www.comprendreislam.com/blog/2019/1/4/allah

.. (27) - Pirenne Jacqueline. « Première mission archéologique française au Hadramout (Yémen du Sud) » et Conclusion de André Dupont-Sommer. In : Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 119ᵉ année, N. 2, 1975. pp. 261-279 ; doi : https://doi.org/10.3406/crai.1975.13123 https://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1975_num_119_2_13123

. (28) – Livre La forge de Dieu de Gérard-Nissim Amzallag – Ed. Du Cerf – 2020

..... (29) – Ouvrage « Yahweh and the Gods and Goddesses of Canaan » par John Day - Sheffield Academic Press - 2002

.. (30) – Étude Harvard Semitic Studies « You Shall Have No Other Gods. Israelite Religion in the Light of Hebrew Inscriptions » par Jeffrey H. Tigay (Harvard Semitic Studies. Vol. 31) - Scholars Press – Atlanta - 1986 –

«  Les croyances et les attitudes exprimées dans les noms personnels sémitiques du Nord-Ouest sont simples et élémentaires. Ils expriment leur gratitude pour la bienveillance du dieu, l’espoir pour sa bénédiction et sa protection, la soumission à son autorité, et ainsi de suite. »

.. (30a) – Analyse de André Jacquot de l'Ouvrage ci-dessus de J. H. Tigay – ref. Syria. Tome 65 facsicule 3-4, 1988. pp. 465-466 – Persee.fr

.. (31) – Dissertation de 547 pages de Allen, Spencer L., « The Splintered Divine : A Study of Ištar, Baal, and Yahweh Divine Names and Divine Multiplicity in the Ancient Near East » (2011). Publicly Accessible Penn Dissertations. 309. https://repository.upenn.edu/edissertations/309

.. (32) – Citations Bible Louis Segond 1910

« Dieu dit à Moïse : Je suis celui qui suis. Et il ajouta : C'est ainsi que tu répondras aux enfants d'Israël : Celui qui s'appelle 'je suis' m'a envoyé vers vous. » (Exode 3:14)

.. (33) – Citation du Cardinal Franz KÖNIG - Conférence intitulée « L'influence de Zoroastre dans le monde » qu'il donna dans le Grand Amphithéâtre de Téhéran, le 24 oct. 1976. (Cité par K. PARDIS dans son livre, p. 101)

https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/extraits-d-ouvrages/article/les-gathas-le-livre-sublime-de-225521

.. (34) - « Apprivoiser la mort et naître au Ciel  » – Yahan Picquart - Saint-Léger Éditions – 2019

.. (35) - « La mort et l’au-delà dans la bible » par Patrice Bergeron, Sébastien Doane et Yves Guillemette – Centre Biblique de Montréal – 2008

.. (36) – Ouvrage « La Civilisation de Égypte Pharaonique  » par François DAUMAS – Arthaud – 1965

.. (37) – Ouvrage « L'histoire commence à Sumer  » par Samuel Noah KRAMER – Flammarion – 2017 

.. (38) – Ouvrage « Zarathoustra et la transfiguration du monde » par Paul du BREUIL – Payot – 1978

. (39) – Analyse « The Divine Name ''Yahwa'' » par Josef Tropper – in « The Origins of Tahwism » eds Jürgen van Oorschot, Markus Witte – De Gruyter – 2017

.. (40) - W. G. Lambert. "A New Look at the Babylonian Background of Genesis." [1965], in Richard S. Hess & David T. Tsumra, Editors. I Studied Inscriptions From Before the Flood. Winona Lake, Indiana, Eisenbrauns, 1994)

"The authors of ancient cosmologies were essentially compilers. Their originality was expressed in new combinations of old themes, and in new twists to old ideas." (p.107).

.. (41) – Ouvrage « Slaying the Dragon, Mythmaking in the Biblical Tradition » par Bernard F. Batto – Westminster/ John Knox Press – Louisville/ Kentucky - 1992

.. (42) – Ouvrage «  Une Bible peut en cacher une autre, le conflit des récits  » par Thomas Römer & Frédéric Boyer – Bayard 2021

.. (43) - Dupont-Sommer André. « Les dieux et les hommes en l'île d'Éléphantine, près d'Assouan, au temps de l'empire des Perses. » In : Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 122ᵉ année, N. 4, 1978. pp. 756-772 ; doi : https://doi.org/10.3406/crai.1978.13537

https://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1978_num_122_4_1353

.. (44) - Ouvrage « DIEU OBSCUR. Le sexe, la cruauté et la violence dans l'Ancien Testament  » par Thomas Römer – Labor et Fides - 1998

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(photo JPCiron)


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