Les phantasmes racistes du Pape

par Michel Koutouzis
mercredi 18 mars 2009

Le problème du sida « ne peut pas être réglé par la distribution de préservatifs Au contraire, (leur) utilisation aggrave le problème  » Benoît XVI

 Drôle d’introduction à son voyage en Afrique. Le « Pape intellectuel » émet désormais des opinions qu’en général on entend aux bords du comptoir éthylisé de Wolinski. La position de l’église catholique sur le préservatif est bien connue : le sperme est l’essence même de la vie, c’est un liquide sacré que l’on doit préserver en soi. Le déverser ailleurs que dans un utérus, dans les toilettes après une bonne branlette ou à l’intérieur d’un latex protecteur est un péché capital. Il ne faut pas la secouer : en s’éveillant elle gaspille dans un jet des milliers de vies qui se perdent dans la nature. Lorsque le catholique adorateur de la voix papale pense abstinence, il pense « pas touche », ne réveillons pas la bête qui dort. Il ne pense pas comme vous et moi, jeux et pipes de tout genre, drus orifices et courbes sublimes, sperme et sueur. Il pense frustration et prozac, drap de Kant, zone interdite. Voilà la position intellectuelle et scientifique du Vatican. On peut l’énoncer de manière plus prude en oubliant les orgies de l’ancien testament, on peut la masquer, la dématérialiser, mais elle est bien là, l’essence, la substantifique moelle, le noyau dur de cette pensée. Elle en vaut peut-être toute autre, mais le fait est là : l’Eglise catholique s’installe au bout de notre gland et nous observe. Elle nous contrôle.

Pour le Pape et ses copains fondamentalistes et négationnistes, l’Occident, c’est foutu. Le matérialisme scientifique, l’individualisme forcené qui y règnent rendent inaudibles ces paroles d’une grande sagesse. Restent l’Afrique, et surtout l’africain. Certes, c’est un sacré fornicateur, un enfant malappris, un naïf béat, un adorateur des arbres et des vents mais justement, il est encore malléable, influençable, simple d’esprit, intimidé par les habits flamboyants et les discours totalitaires. En conséquence, pour le Pape, c’est un continent d’espoir. Comme tout le monde sait que l’âme réside au sein du magma du sperme, le Pape s’en va sauver l’âme aux dépens de la vie d’ici bas. Elle n’est pas terrible la vie, en Afrique, voilà des gens qui pourraient bien la tronquer contre l’immortalité de leur âme. Si cette vision d’un continent et d’un peuple n’est pas fondamentalement raciste, je voudrais bien que l’on m’explique qu’est-ce que le racisme. 


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