Les recettes du couple à trois

par Lisa SION 2
samedi 26 septembre 2009

Parmi les milliers de possibilités aléatoire et spontanées, trois cas précis où sont mis en drapeau les règles de base, la confiance mutuelle mais pas unilatérale. En effet, j’ai noté, dans la dernière émission de Frédéric Lopez cette leçon donnée par les les cinq bergères népalaises qui vivent seules dans les sommets avec le bétail tout l’été : « ce que vous confie l’une doit rester secret pour les autres. C’est la raison de leur entente malgré la promiscuité durant la longue période concernée. »

Ne confier que son propre avis sur ses constatations personnelles vis à vis des autres pour échanger les points de vue, et déceler les différents regards, mais considérer ces informations comme des secrets est preuve que l’on gagne la confiance et les tenir secrètes déclare qu’on la mérite, car les répéter à l’intéressé est une trahison. De cette façon, votre collègue qui vous renseigne sur ce que pense de vous votre supérieur, lui répètera ce que vous direz de lui. Il n’installe pas de confiance en vous mais vous trahira comme il trahit son supérieur avec lequel il affiche déjà une complicité flagrante. Deux cas de confiance et un dernier de défiance par complicité secrète et accords implicites avec une des parties. Cet article n’est pas seulement un appel contre la dénonciation mais un rappel à la règle immuable de la confiance, et même immutable devrais-je dire.

L’Hydre à deux têtes et une queue : Deux femmes libres vivent ensembles dans l’harmonie chez elles et rencontrent un homme qu’elles invitent à diner un beau soir. Elles le trouvent élégant et séduisant tout au long de la soirée et cèdent d’un commun accord tacite à l’idée de se le partager. Tout se passe très bien jusqu’au matin où celui ci repart directement au boulot. En souvenir de ce petit bonheur, il les invite chez lui la semaine suivante et ils vivent le même bonheur parfait, mais elles rentrent au petit matin. La conjoncture aidant, il se trouve en difficulté de logement et l’apprenant de sa bouche lui accordent l’hospitalité, ayant deux appartements distincts mais mitoyens et reliés, et avec plaisir.

Le triangle isosexe : Un couple secrètement libertin est invité chez une femme seule qui croit recevoir des avis favorables à ses avances subtiles de la part de madame qui y répond et décide d’en profiter pour séduire monsieur et cela fonctionne, bien évidemment. Dès que les femmes ouvrent la porte sur n’importe quel terrain à ces parties, aucun homme ne peut durablement refuser, car la religion de la femme est de féconder la vie. La semaine suivante, le couple invite la femme seule et tout se passe à merveille jusqu’au matin où ils la réveillent si bien qu’elle vient à exprimer le désir de rester et ils l’acceptent, c’est naturel chez les libertins quand en plus le lieu le permet.

Le Coucou la complice et la victime : Deux femmes libres et bisexuelles vivent ensembles en location et l’une d’elle est la maitresse d’un homme marié. Ces derniers décident tous les deux de vivre ensemble mais sans que ne le sache la troisième. L’homme rencontre cette dernière en ville, innocemment, et l’invite, enfin les invitent chez lui. Tout se passe comme convenu et la semaine suivante elles l’invitent chez elles. Il y prend goût et les séances se répètent, et, puisqu’il a les moyens, sans les en informer, achète leur logement par l’intermédiaire d’une société immobilière dont il tait qu’il est le patron. Elles le reçoivent chez elles, enfin chez lui puisqu’elles versent le loyer dans sa poche, mais la suspicion nait du déséquilibre entre les confiances mutuelles et de par le voile qu’il entretient par des silences successifs. Dès qu’il comprend que cela s’envenime et s’alourdit, il peut très bien manipuler les parties entre elles et intervertir sa confiance première vers la seconde. Dès qu’il sent que cela va mal tourner, il peut répandre chez chacune ce qu’elles lui ont confié pour les déstabiliser afin de focaliser la tension entre elles et les désunir jusqu’à la guerre pure et la séparation, non sans les avoir habilement dressées l’une contre l’autre et dans ce cas, la plus faible contre la plus forte, c’est encore mieux pour le spectacle. Au final, lorsqu’elles se sont crêpé le chignon et qu’elles auront fui plus loin, il est l’heureux propriétaire des lieux qu’il peut très bien louer à deux autres femmes libres et qui cherchent à vivre en harmonie, et se livrer à nouveau à ce qui est un jeu pour lui. La collocation gratuite pour jeune étudiante contre services n’est elle pas à la mode...Dans ce dernier cas, l’amour a laissé place au calcul, d’ailleurs, dans un certain milieu plutôt bas, on ne dit pas « je ne l’avais pas pressenti », mais « je l’avais pas calculé ». Pour ceux qui ont tenu jusque là, cet article n’a encore aucun intérêt si ce n’est peut-être ce qui vient, l’objet de mon texte :

Ne seraient ce pas les conditions exactes qui affectent actuellement les trois principales religions monothéistes malmenées ? La montée en puissance des armes de la première au détriment de la troisième affaiblie contre l’autre, cousine... La manipulation par l’ainée, la plus historiquement ancienne, par sa faculté acquise avec l’age et l’expérience, à affaiblir la plus fragile et l’encourager face à ses retranchements à tomber sur le paletot de la seconde en lui fournissant les arguments ? Miner les fondamentaux et falsifier le message de base d’une des deux pour les remplacer par des déclarations radicales et engager envers la seconde les actes en résonance avec les paroles prodiguées contre la première ?

Le couple à trois doit être contre nature et, en dehors de règles spécifiques et communautaristes, c’est à dire, internes et non universelles, qui ne peuvent s’appliquer pour l’humanité entière, ne marche jamais, y compris entre religions. L’afflux de lois compliquées sont la preuve que ce n’est pas la liberté qui en est le moteur mais l’asservilissement. Ne me demandez pas ce que cela veut dire, je viens de l’inventer pour l’occasion mais cela me semble clair. C’est un condensé de deux mots : l’asservissement et avilissement...

J’ai retenu cette phrase simple de Jésus Christ ; « dès que vous serez trois, je serai parmi vous », cela ne veut il pas dire que l’un des trois sera l’entité faible pour les deux autres ? Cela ne veut il pas dire qu’au delà de deux, le couple nécessite des lois internes prodiguées par le dominant à l’encontre du faible, et de lois inégalitaires entre les différents sujets par une hiérarchisation des rôles sachant que les deux derniers seront toujours dominés par le premier et autorisant chacun à se grandir en marchant sur les pieds d’un encore plus petit dernier ?

Il n’y a pas de place pour trois religions dans l’espace et ni la première en date, à l’origine du malaise perpétré, ni la plus ouverte ou riche, avec son cortège d’erreurs telles les croisades ou l’inquisition, ne sont aptes à faire office de religion phare. La mieux placée dans ce domaine l’est par sa géopolitique, c’est celle qui vivait sur le toit du monde depuis des lustres jusqu’à avoir été atteinte par nos civilisations dont le regard plane sous terre, à la recherche de tout ce qui brille par le feu ou le strass. Il n’y a pas sur terre de religion suprême en passe d’en détrôner une autre par le verbe, la splendeur de l’ostensoir ou le glaive, et d’un bout à l’autre de la planète, des milliards d’humains doués de simple bon sens pratiquent humblement les dix commandements envers leurs semblables, le monde animal et leur environnement sans l’aide d’aucune religion instituée.


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