Monothéisme (2/2) : Au voleur ! Ils ont volé notre Livre !

par j-p. bédol
jeudi 30 septembre 2010

Dans mon article précédent je posais la question, un peu naïve, du plagiat par le Coran de la Sainte Bible. Pour le Coran, rien de honteux à cela. C’était la tradition de l’époque. Tradition par laquelle le Dieu de chacun révèle un texte résumé et final de sa doctrine définitive, dont il charge un homme – surtout jamais une femme, car pécheresse de l’Humanité −, de sa publication. Texte résumé, qui émane d’un Dieu unique, donc forcément un peu identique aux textes précédemment publiés.
 
 
Bien que la tolérance de l’islam n’ait échappé à personne, je m’étonnais dans cet article, comme beaucoup de lecteurs, du silence assourdissant de l’Eglise chrétienne à propos du plagiat de ses textes.
 
La raison de ce silence apparaît clairement quand on lit la Sainte Bible, comme je l’ai fait, en la lisant dans la foulée de la Torah − livre central de la croyance mosaïque. On est immédiatement frappé par la ressemblance des versets. Ressemblance est d’ailleurs un faible mot ! Ce sont les mêmes phrases. Les mêmes mots, écrits dans deux livres au titre différent et porteurs de croyances totalement elles-mêmes différentes. Surprenant !
 
En fait, je m’aperçois vite que, ce que la Sainte Bible a baptisé Ancien testament, n’est ni plus ni moins, le copié / collé de la Bible hébraïque, le Livre publié par les Hébreux vers 2 600 ans avant l’an zéro de l’ère commune.
 
Quels sont les faits textuels ?
 
Sur les 1 951 pages de la Sainte Bible dont je dispose (Bible d’études, version Semeur 2000), la Bible hébraïque représente les 1 395 premières pages, soit 71,5 % du livre total.
 
Le reste, nommé Nouveau testament, comprend les 4 livres centraux de la chrétienté, les Evangiles, sur seulement 170 pages. Soit 8,7 % de toute la Sainte Bible et 12,2 % de l’Ancien testament.
 
Surprenant, n’est-ce pas ! On comprend mieux le silence de l’Eglise chrétienne face aux quelques ressemblances trouvées dans le Saint Coran avec leur Sainte Bible.
 
Imaginons que quelqu’un vole les Misérables de Victor Hugo. Puis, rebaptise ce chef-d’œuvre sous le nom d’Ancien testament. Puis, y ajoute un livre, de 40 ou 50 pages, qu’il nomme Nouveau testament. Il colle le tout ! Puis écrit en gros sur la première de couverture du livre qu’il vient de former par collage : "Les Misérables" ou "les saints Misérables".
 
Le tour est joué. Les "nouveaux" Misérables − en fait la Sainte Bible − apparaissent, éclipsant durant près de 15 siècles les vrais Misérables de V. Hugo − en fait la Bible hébraïque.
 
Jusqu’à l’imprimerie de Gutenberg (en 1450 : publication de 1ère Sainte Bible dite "à 42 lignes") l’histoire du Dieu chrétien est uniquement orale. Comment quelqu’un pouvait-il imaginer un tel copié / collé, une telle supercherie ? Sauf les Juifs bien sûr ! Les descendants de celui qui a écrit leur texte, la Bible hébraïque, aujourd’hui reconnue par le monde entier comme étant la vraie et la seule Bible.
 
Mais, bien que sachant cela, comment les Juifs pouvaient-ils prouver que l’histoire racontée par les Chrétiens dans leurs églises, durant 15 siècles, était en fait la leur  ? Celle de leurs Patriarches. Celle que leur Dieu, celui d’Abraham, a révélée à Moïse, leur grand prophète ?
 
Aujourd’hui encore, paradoxalement, quel chrétien sait que sa Sainte Bible est aux 4/5 composée de la Bible hébraïque ? Plus généralement, qui sait dans notre population, majoritairement catholique, que la Bible dont tout le monde parle est en grande partie la Bible des Juifs ? Faites le test ?
 
Si le Coran a eu le respect et l’intelligence de citer de nombreuses fois ses sources (voir mon article précédent), jamais dans le Nouveau testament, il n’est dit que l’Ancien testament est en fait la Bible des Hébreux.
 
Pourquoi l’Eglise d’aujourd’hui ne dit-elle pas cela à ses fidèles ? Ils pourraient comprendre sans pour autant ne plus croire à leur Messie, Jésus de Nazareth ! 
 
Mais cela est-il possible ? Comment leur faire avaler la chose, quand durant près de 2 000 ans on leur a raconté que les Hébreux étaient responsables de la mort du Christ ? Le Messie annoncé dans Isaïe 7-14. On aurait accusé son chien de la rage pour mieux de tuer qu’on ne s’y serait pas pris autrement.
 
Pour la Sainte Bible, les faits éclairés par les connaissances d’aujourd’hui, sont terriblement cruels.
 
On comprend mieux le silence assourdissant de l’Eglise chrétienne. Comment montrer du doigt le Coran pour plagiat, alors qu’elle-même a fait beaucoup plus qu’un simple plagiat ? La subtilisation pure et simple de textes fondamentaux, propriété d’autres croyants par ailleurs inventeurs du Dieu unique !
 
Ce qui demeure quand même incompressible, c’est pourquoi les Juifs n’ont pas crié durant des siècles et des siècles : Au voleur ! Au voleur… ils nous ont volé notre Livre !
 
La réponse à cette question est peut-être donnée par le fameux Juif errant. Celui qui, pourchassé, voire exterminé, de ville en ville, de pays en pays, depuis que son Livre a changé de mains, a vu l’histoire de sa croyance se résumer en quelques mots, désormais devenus chrétiens : Jésus est amour et il est bien le fils de Dieu. Du Dieu qui a créé les cieux et la Terre, tel que cela est écrit de manière authentique et véridique dans la Genèse 1-1 de la Sainte Bible. Bible que Dieu nous a révélée, à nous Chrétiens, par l’intermédiaire d’un Juif nommé Moïse.
 
On croit rêver ! Cela est pourtant proche de la vérité, n’est-ce pas ?
 
Alors, face aux faits maintenant avérés et connus du monde entier, quel théologien aura le courage de publier toutes ces supercheries ?
 
Pourquoi attendre une nouvelle guerre de religions pour informer le monde occidental et moyen-oriental, sur la vérité des textes déclarés comme Saints par les uns et par les autres ? La tâche va cependant s’avérer dure si on pense au fait que même des éditeurs de renom comme Larousse, falsifient la vérité, tel que le dénonce Olivier Bach dans son dernier et excellent article.
 
 
 
Crédit photo : Pirot & Clamer
 
 

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