Monseigneur Ravel : un prêtre va-t-en guerre ?
par Paul Moffen
lundi 12 septembre 2011
Luc Ravel fait partie de ces « nouveaux soldats. » Télégénique, prédicateur et vif d’esprit, l’évêque du diocèse aux Armées françaises fait l’apologie de la guerre, de l’armement. Décomplexé, il défend l’Empire et la politique étrangère de la France en Afghanistan. Dans la droite ligne de ces « prédécesseurs », l’aumônier justifie « le droit à l’ingérence », cautionne l’occupation, parle de « guerre juste » comme Saint Augustin. Mieux encore. Patriote, nourri au lait des Kouchner et consorts, il redéfinit l’identité d’un individu à la lumière d’une nation, son histoire, son génie : « elle s’enracine dans une terre qui s’appelle la patrie. »
Si Jésus a renversé des tables dans les synagogues et prêché « l’amour », lui, réhabilite les conquêtes, le fusil, les hélicoptères, les mortiers… Les laïcistes, pourtant promptes à l’antipapisme primaire, n’ont pas réagi. Invité le 15 août sur Europe1, jour de l’Assomption, l’invité de Thierry Guerrier s’est fait l’apôtre de la violence, d’un nouvel Évangile- L’ante-Christ-. Imaginons un instant, Dalil Boubakeur, Recteur de la Grande Mosquée de Paris, Gilles Bernheim, Grand rabbin de France, disserter sur les vertus du jihad en Europe ou l’art de la guerre à Gaza ! On devine le tollé… les contorsions pour rappeler la loi (la séparation de l’Eglise et l’Etat).
La morale ? Ce que l’on exige des « autres » : obéissance, intégration, loyauté, on s’en affranchit lorsque l’on appartient à la culture dominante. On rappelle la Respublica aux « indigènes » et dans le même temps, on fait de la politique dans les mosquées, on donne des consignes de vote aux fidèles…on les somme de s’encarter ! Quand on ne leur demande pas de faire du maintien de l’ordre dans les quartiers, de seconder les CRS.
Vous avez dit laïcité ? Comme c’est « Bigeard ! »
Voir la vidéo :