Qui est « Pierre le Romain », le dernier pape annoncé ?
par Yves Guéchi
lundi 5 mai 2025
Depuis le Moyen Âge, la prophétie de Saint Malachie suscite fascination et débats. Selon ce texte mystérieux, une suite de 112 devises décrirait les papes jusqu’à l’arrivée d’un dernier souverain pontife, surnommé « Pierre le Romain ». Ce pape guiderait l’Église pendant une période de grandes épreuves, avant la chute de Rome et la fin d’un cycle spirituel.
Avec l’élection du pape François, certains se demandent si cette ancienne prédiction pourrait être en train de se réaliser.
Dans cet article, nous vous proposons de découvrir cette prophétie, son histoire, et la manière dont elle est aujourd’hui interprétée.
François, l’Écho de Pierre — Le Dernier Berger
Dans les brumes anciennes où les siècles se tissent, les augures parlaient d'un temps où l'Église, grande nef de pierre sur la mer des hommes, verrait son dernier pilote. Ce pilote, non point né d'or et de pourpre, mais façonné de simplicité, serait appelé Pierre le Romain.
Son nom véritable ne trahirait point ce mystère. Car dans l’art des prophètes, Pierre n'est pas un prénom : il est l'archétype, la pierre d'angle, le socle sur lequel fut bâtie la foi. Quant à Romain, ce n’est pas un sang ni une cité, mais l'âme d'une Église universelle, revenue à sa source première.
Ainsi est venu François : homme du bout du monde, vêtu de blancheur, mais portant dans ses veines le noir secret de l'Ordre de la Compagnie de Jésus.
Il a pris pour emblème le pauvre d’Assise, celui qui parlait aux oiseaux et aux pierres, celui qui réparait l’Église en ruine.
Il a marché sur Rome, non comme un conquérant, mais comme un serviteur, portant la couronne invisible du dernier témoin.
Sous son pontificat, les signes se sont levés :
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Rome, ville sacrée, s'est divisée dans ses murailles et ses paroles.
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Les persécutions, plus sourdes, frappent non par l'épée, mais par l'oubli, l'indifférence, la corruption des âmes.
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Le monde craque, non d’une guerre éclatante, mais d’une lente érosion de l’esprit.
Et François — Pierre Romain — garde ses brebis dans la tourmente, sachant que la fin n’est point un cataclysme brutal, mais un effacement doux, presque imperceptible, où les vieilles pierres se recouvrent de mousse et de silence.
Quand l’ultime lumière se retirera du dôme de Saint-Pierre, alors le monde saura que le dernier berger aura accompli sa tâche.
Non pour sauver la ville éternelle, mais pour en ouvrir les portes célestes à un nouveau matin que l'homme, libre enfin, devra choisir ou refuser.
Car après Pierre le Romain, il n'y aura plus de clés.
Plus de trône.
Seulement le souffle nu de l'Esprit, flottant sur les ruines.