Qui fera sauter le Vatican, qui estime le viol « moins grave que l’avortement » ?
par barf84
mercredi 11 mars 2009
On sait bien que l’Eglise catholique, surtout en ce moment, ferait mieux de faire profil bas. Entre les délires de Williamson, et malgré quelques amendes honorables, sur les victimes de viols perpétrés par des prêtres aux Etats-Unis, le Vatican ne rate pas une occasion de rappeler qu’il est l’un des Etats les plus rétrogrades qui soient.
Dernière boulette en date : une fillette de 9 ans a avorté au Brésil, à 15 semaines, alors qu’elle était enceinte de jumeaux. Sa mère et les médecins ont été excommuniés pour cela. Le beau-père de la fillette, qui l’avait violé, lui, n’a pas eu droit à des remontrances de la part de l’Eglise, "car le viol est moins grave que l’avortement". Même si c’est sur une gosse de neuf ans, notez bien.
Explications du cardinal Giovanni Battista Re, préfet de la congrégation pour les évêques au Vatican : "Ces jumeaux avaient le droit de vivre. C’est un triste cas, mais le vrai problème est que les jumeaux conçus étaient deux personnes innocentes, qui avaient le droit de vivre et qui ne pouvaient pas être supprimées. Il faut toujours protéger la vie, l’attaque contre l’Eglise brésilienne est injustifiée, et l’excommunication pour ceux qui ont provoqué l’avortement est juste".
C’est vrai que la pauvre enfant violée, elle, n’était pas innocente.
Evidemment, tout le monde n’était pas de l’avis de l’Eglise. Vendredi, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a vivement critiqué l’excommunication de l’archevêque de Recife, "déplorant profondément en tant que chrétien et catholique qu’un évêque de l’Eglise catholique ait un comportement aussi conservateur".
A préciser que la grossesse de la fillette comportait de hauts risques et mettait la vie de l’enfant en danger (à un âge pareil, tu m’étonnes). L’interruption volontaire de grossesse est toujours interdite au Brésil, sauf en cas de viol ou de danger pour la vie de la mère.
Dernier détail, sur le beau-père de... 23 ans : il a reconnu les faits, a avoué violer la petite fille depuis qu’elle a six ans, et abuser également de sa soeur aînée, handicapée, âgée de 14 ans. Un joli coco. Qui risque 15 ans de prison... Mais aux yeux de l’Eglise, il reste un fidèle. "Certes, ce qu’il a fait est horrible, mais il y a tant de péchés graves, et le plus grave est l’élimination d’une vie innocente", justifiait le cardinal brésilien Sobrinho, qui a prononcé l’excommunication.
Mais bon, l’Eglise s’est quand même crue autorisée à mettre son grain de sel. Notez bien qu’à mon humble avis, entre une excommunication et la vie de son enfant, toute mère censée choisirait la première solution. Mais que peut-on attendre d’une institution qui porte l’hyocrisie en étendard (l’homosexualité de ses membres alors qu’on la fustige ailleurs, le viol, etc...) ?
L’Eglise n’a qu’à continuer son processus d’autodestruction. Avec une politique "interventionniste" aussi désuète et décalée que celle-ci, à notre époque, elle est sur le bon chemin.