Religolo : la dérision contre la déraison et l’obscurantisme !
par docdory
jeudi 29 janvier 2009
En ce début de siècle au cours duquel le déferlement d’un tsunami sans précédent de bondieuseries , de bigoterie et de radotages obscurantistes submerge le monde entier , y compris, malheureusement, la France, il faut saluer le timide retour des Lumières sous la forme d’un film hilarant et décapant : Religolo ( en anglais : " religulous " , sorte de fusion entre les mots " religious " et " ridiculous " ) .
Réalisé par Larry Charles ( à qui l’on devait déjà la réalisation du film provocateur d’un goût douteux, l’innénarable " Borat " ) , ce film met en scène l’humoriste et animateur télévisuel américain Bill Maher, dans une série d’entretiens philosophiques avec un grand nombre de responsables et d’adeptes de religions. Utilisant les techniques de la maïeutique et de l’ironie socratique, il déstabilise ses interlocuteurs et contradicteurs en les amenant à constater, ne serait-ce que brièvement, l’étendue de l’absurdité de leurs idées, ainsi que de leurs contradictions, à laquelle il oppose un scepticisme amusé et parfois provocateur.
Bill Maher y parle également de son enfance entre un père catholique et une mère juive , et explique comment toute sa famille à cessé de fréquenter les lieux de culte.
Ce film fait un tour du monde des religions monothéistes, en commençant par le protestantisme américain, il se penche ensuite sur le cas du Vatican, met en boite le mormonisme et la scientologie, se penche sur les bizarreries des juifs ultra orthodoxes et termine enfin par l’hallucinante démonstration de la double-pensée orwellienne des musulmans.
En compagnie d’un spécialiste en " neurothéologie " il se demande quel est le lien entre religion et pathologie mentale. Durant tout le film, il n’ a de cesse que de démontrer que les adeptes des religions, la plupart du temps sains d’esprit et rationnels dans le reste de leur existence, croient à d’invraisemblables billevesées qu’ils jugeraient immédiatement comme totalement ridicules s’il ne s’agissait pas de dogmes religieux.
Une galerie de personnages allant de la naïveté la plus totale à la roublardise la plus éhontée est interviewée. On assiste à un entretien avec un pasteur aux bottes de lézard et au costume de luxe , un autre qui se prend ( ou plutot feint de se prendre ) pour la réapparition de Jésus , les deux gagnant manifestement des sommes plus que confortables .
On assiste aux élucubrations d’ un inquiétant directeur d’un parc d’attraction consacré à la théorie créationniste , dans lequel sont représentés des hommes préhistoriques qui côtoient , il y a 5000 ans, des dinosaures , chose que l’on ne voit que dans les dessins animés de " la famille Pierrafeu " ou dans le fameux film avec Raquel Welch !
Un sénateur , à qui Bill Maher demande s’il ne trouve pas inquiétant que dans les hautes sphères de la politique américaine dont ce sénateur fait partie , des hautes personnalités censées être intelligentes semblent croire à l’existence de serpents qui parlent , ce sénateur a cette réponse effarante : " vous savez , il n’y a pas de test de QI pour devenr sénateur ..." ( la caméra s’attarde ensuite sur son visage décomposé, on perçoit qu’il se rend compte trop tard qu’il vient de dire une énormité ! )
L’acteur jouant le rôle de Jesus dans un kitchissime et très commercial parc d’attraction consacré à la " terre sainte " se prend les pieds dans son argumentation, à la grande contrariété de la directrice de ce parc .
On assiste aussi aux déclarations de certains juifs ultra-orthodoxes pour lesquels la création de l’etat d’Israël est une abomination en raison des pêchés des juifs qui y résident , on les voit ensuite , invités en grande pompe, semble t-il dans un forum négationniste, par le président iranien Ahmadinedjad à qui ils font l’accolade !
On visite une sorte de centre de recherche tenu par une sorte de Professeur Tournesol juif ultra-orthodoxe, lequel passe son temps à inventer d’abracadabrantes machines à respecter le sabbat ( ne nécessitant aucun bouton pour être mises en route le samedi ! )
Le film se déroule ensuite à Jérusalem, quelques interviews suffisant à démontrer que les religions sont pour beaucoup dans la perennité du conflit israëlo palestinien, et à faire craindre que celui-ci perdurera presque autant de temps que les diverses religions monothéistes en présence.
Enfin , le film se penche sur le cas de l’islam , avec deux surréalistes " activistes musulmans gays " qui tiennent un bar aux Pays-Bas . Egalement aux Pays-Bas , un rappeur musulman illuminé, d’apparence faussement joviale et sympathique mais réellement dangereux dans son discours, une espèce de " féministe " miusulmane en plein déni, et un imam tiennet un effarant double langage sur l’assassinat de Théo Van Gogh. Geert Wilders, brièvement interrogé, analyse la dangerosité extrême pour la démocratie de l’expansionnisme musulman.
A plusieurs moments du tournage de ce film sans concessions, on voit Bill Maher se faire prendre à partie de façon menaçante, en particulier à côté du temple mormon à Salt Lake City, et également dans la grande mosquée de Jérusalem.
Le film conclut sur l’étroite interdépendance entre la guerre et la religion, la religion se révélant être un catalyseur redoutable pour les conflits.
Film à voir donc d’urgence ( car il ne sera probablement pas programmé longtemeps en salle ) par tous ceux qui s’opposent à l’immixion des religions dans la vie publique, et qui s’opposent aux nouveaux bigots obscurantistes qui voudraient instituer l’enseignement du prétendu " fait religieux " dans les écoles.
Ce film apporte à ces nouveaux bigots une réponse cinglante en y opposant , avec un humour jubilatoire, le fait rationnaliste !
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bill_Maher
http://www.premiere.fr/Bandes-annonces/Video/Religolo-VOST