Se faire « débaptiser », une démarche simple et complexe
par pierre luton
mardi 28 juillet 2009
Les « malgré-eux » de l’église catholique ne peuvent plus dire qu’ils ne savaient pas ! Il est parfaitement possible de demander à être radié de cette communauté. Dix jours chrono peuvent suffire. Mais... il y a un mais...
Les sites ne manquent pas sur internet, notamment, pour s’informer sur la façon de procéder pour se faire "débaptiser", pour ceux qui rejettent l’institution catholique. Des milliers de raisons peuvent exister pour souhaiter sortir du giron de cette Eglise, mais bon nombre de gens pensent que c’est impossible : le baptême est indélébile du point de vue de l’Église. Ou bien ils n’accordent pas d’importance à ce geste qui leur a souvent été imposé quand ils étaient petits.
Pour se faire "débaptiser", les méthodes proposées sont légion, les motifs aussi. Encore récemment, de nombreuses personnes ont exprimé leur désaccord avec les positions du pape sur le préservatif sans oublier les menaces d’excommunication d’une petite fille brésilienne violée, pour cause d’avortement.Pour toutes ces raisons et d’autres, il est permis d’exprimer son souhait de renoncer à son baptême et de sortir de cette communauté. On croise sur la toile des tenants de la laïcité, des athées, des membres de sectes comme les Raéliens...
Parmi les solutions évoquées, certaines misent sur la provocation ( divorcer, voire se déclarer sodomite !...), nombre reposent plus ou moins sur le droit canon, mais une seule s’appuie sur le droit tout court. Ainsi, en brandissant la loi républicaine, on peut simplement réclamer de ne plus figurer sur les registres de baptême ! En effet, selon la Commission Informatique et Liberté (Cnil), instaurée par la loi à la fin des années 70, aucune organisation ne peut vous conserver dans ses fichiers contre votre avis. Les citoyens ont le droit de rectifier des données personnelles. Dans le cas des registres de baptême, cela peut prendre plus ou moins de temps, avec des interlocuteurs plus ou moins réactifs, mais cela semble imparable.
Dix jours chrono
Voulant vérifier que cela marchait, sans chercher à choquer ceux qui sont convaincus du contraire, je suis allé au bout de cette démarche qui consiste à mettre loyalement en conformité actes et opinion, selon moi. J’ai opté pour cette solution raisonnable, honnête intellectuellement, en adaptant pour moi un modèle de lettre type et en précisant, sous l’inspiration d’un conseil délivré par un site québécois, que j’avais conscience de signifier mon apostasie. L’apostasie étant la renonciation, l’abandon volontaire et public d’une religion au profit d’une autre, ou d’aucune. Et la signifiant, j’admettais et affirmais que « l’apostat de la foi, l’hérétique ou le schismatique encourent une excommunication latae sententiae. »
La réponse est parvenue en à peine dix jours. La lettre de l’archevêché de Paris fait bien état de ma volonté de ne plus appartenir à l’Église catholique, et en outre comprend la copie de mon baptême avec la mention « a renié son baptême en date du etc. » Je n’ai pas été excommunié pour autant, à ce jour.
Pour se faire "débaptiser", les méthodes proposées sont légion, les motifs aussi. Encore récemment, de nombreuses personnes ont exprimé leur désaccord avec les positions du pape sur le préservatif sans oublier les menaces d’excommunication d’une petite fille brésilienne violée, pour cause d’avortement.Pour toutes ces raisons et d’autres, il est permis d’exprimer son souhait de renoncer à son baptême et de sortir de cette communauté. On croise sur la toile des tenants de la laïcité, des athées, des membres de sectes comme les Raéliens...
Parmi les solutions évoquées, certaines misent sur la provocation ( divorcer, voire se déclarer sodomite !...), nombre reposent plus ou moins sur le droit canon, mais une seule s’appuie sur le droit tout court. Ainsi, en brandissant la loi républicaine, on peut simplement réclamer de ne plus figurer sur les registres de baptême ! En effet, selon la Commission Informatique et Liberté (Cnil), instaurée par la loi à la fin des années 70, aucune organisation ne peut vous conserver dans ses fichiers contre votre avis. Les citoyens ont le droit de rectifier des données personnelles. Dans le cas des registres de baptême, cela peut prendre plus ou moins de temps, avec des interlocuteurs plus ou moins réactifs, mais cela semble imparable.
Dix jours chrono
Voulant vérifier que cela marchait, sans chercher à choquer ceux qui sont convaincus du contraire, je suis allé au bout de cette démarche qui consiste à mettre loyalement en conformité actes et opinion, selon moi. J’ai opté pour cette solution raisonnable, honnête intellectuellement, en adaptant pour moi un modèle de lettre type et en précisant, sous l’inspiration d’un conseil délivré par un site québécois, que j’avais conscience de signifier mon apostasie. L’apostasie étant la renonciation, l’abandon volontaire et public d’une religion au profit d’une autre, ou d’aucune. Et la signifiant, j’admettais et affirmais que « l’apostat de la foi, l’hérétique ou le schismatique encourent une excommunication latae sententiae. »
La réponse est parvenue en à peine dix jours. La lettre de l’archevêché de Paris fait bien état de ma volonté de ne plus appartenir à l’Église catholique, et en outre comprend la copie de mon baptême avec la mention « a renié son baptême en date du etc. » Je n’ai pas été excommunié pour autant, à ce jour.
J’y suis, j’y reste !
Finalement, à y regarder de plus près, on sent vite que, du point de vue des Catholiques, l’acte du baptême reste une marque ineffaçable. La loi autorise bien à mentionner dans les registres des baptêmes que l’on ne souhaite plus être considéré comme faisant partie de cette Eglise, mais ne permet pas de voir son nom effacé à jamais. On peut affirmer son opinion, voir son certificat modifié, mais être au sens strict « débaptisé », que neni ! D’une certaine façon la porte est toujours ouverte. Reste l’excommunication qui peut-être un geste posé par soi-même et par l’Église. Or, de la part de l’Église, c’est devenu assez rare. Et là encore, on peut faire machine arrière.
Reste alors à vérifier à quel point bon sang vous donnez encore ou non du crédit à la doctrine catholique ! Le plus intéressant, au fond, serait de connaître exactement combien de personnes au bout de compte ont exprimé le désir de ne plus être catholiques (un millier chaque année en France officiellement selon Le Monde en août 2008). À rapprocher de ceux qui aujourd’hui continuent à baptiser indélébilement des innocents (env. 385 000 en France par an, en baisse constante, un peu moins que la moitié des naissances annuelles) !
Au fond, c’est votre opinion à vous, en conscience, qui comptera en dernier ressort, car en face, la dialectique demeure sacrement huilée.
Pierre LUTON*
http://atheisme.free.fr/
http://www.grosbs.com/?page_id=1164
http://www.liberation.fr/societe/0101557764-sonne-par-le-pape-il-se-fait-debaptiser
http://ermitage.ouvaton.org/spip.php?article455
http://lescalier.wordpress.com/2009/03/14/mais-quest-ce-donc-quune-excommunication/#comment-1176
http://www.eglise.catholique.fr
Au fond, c’est votre opinion à vous, en conscience, qui comptera en dernier ressort, car en face, la dialectique demeure sacrement huilée.
Pierre LUTON*
http://atheisme.free.fr/
http://www.grosbs.com/?page_id=1164
http://www.liberation.fr/societe/0101557764-sonne-par-le-pape-il-se-fait-debaptiser
http://ermitage.ouvaton.org/spip.php?article455
http://lescalier.wordpress.com/2009/03/14/mais-quest-ce-donc-quune-excommunication/#comment-1176
http://www.eglise.catholique.fr
* Une contribution journalistique et intellectuelle qui n’engage que moi... ! ;- )