Selon Hortefeux, il est discriminant d’étiqueter comme telle de la viande non sacrificielle

par Catherine Segurane
mardi 14 septembre 2010

Rappelons la règle et rappelons l’exception :
 
En principe, toute bête d’abattoir doit être étourdie avant d’être tuée. Il y a des exception pour les viandes sacrificielles (halal ou casher) mais, en principe, ce sont des exceptions.
 
On sait qu’elles tendent à devenir la règle, et que des viandes halal ou casher (sous cet angle, la problématique est la même) sont écoulées auprès du consommateur ordinaire sans qu’il en soit prévenu.
 
Ne pourrait-on au moins (ce serait quand même la moindre des choses !) informer le consommateur de ce qu’il achète : une viande halal, une viande casher ou une viande non sacrificielle ?
 
Le Parlement européen pourrait être disposé à nous consentir cette faveur. Il a pris un vote en ce sens, vote qui doit encore suivre quelques circuits avant de se traduire en règle effective.
 
Les lobbys communautaristes sont donc à la manoeuvre.
 
Ils ont obtenu le soutien de Brice Hortefeux, qui, à l’occasion d’une fête juive, a déclaré :
 
"Je pense, enfin, aux avancées obtenues en matière d’abattage rituel. 

Je me réjouis, d’abord, que ces avancées aient été obtenues en partenariat avec les représentants du culte musulman. C’est, à mes yeux, un signe fort du dialogue des religions rendu possible par notre modèle de laïcité

Comme vous le savez, nous avions obtenu ensemble, à l’automne 2009, la publication d’un nouveau règlement européen relatif à l’abattage rituel qui assurait une stabilité pour la shehita. 

Aujourd’hui, alors qu’un vote au Parlement européen pourrait remettre ce travail en question en imposant un étiquetage discriminant pour l’abattage rituel, nous restons particulièrement vigilants. Vous pouvez compter sur ma mobilisation et celle des députés français au Parlement européen pour que le projet n’aboutisse pas."
 
Oui, vous avez bien lu : le pouvoir d’Etat va se faire le complice des religieux pour tromper le consommateur.
 
Et, si jamais vous exigiez trop fermement d’être certain que la viande que vous achetez est non sacrificielle, vous feriez acte de discrimination.
 
A quand la convocation devant les tribunaux de consommateurs ayant exigé une viande conforme au droit commun de la loi (c’est à dire non sacrificielle) ? étant rappelé que les autorisations de non étourdissement pour raisons rituelles sont, en théorie, l’exception à l’intérieur de la loi, une tolérance et non la règle.
 
 
 

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