Si Burqa m’était contée...

par Mengneau Michel
mercredi 24 juin 2009

Si on parlait chiffons. Il parait que c’est à la mode. C’est vrai, de quoi discuter ? Du chômage, du réchauffement climatique, de la dictature en France, mais non, se sont des sujets trop importants pour que l’on s’y attarde. La burqa, voilà un épineux problème de société qui ne pouvait attendre, alors tout le monde y va de son appréciation. Naturellement, je fais partie du lot puisque je vais tenter d’écrire quelques lignes sur cet isoloir. Mais quelques mots qui essaieront de ne pas être consensuels.

 

Il est évident que vu de l’extérieur on peut considérer ce truc comme une prison. Une allégeance complète faite à l’homme sous le couvert de la religion, il s’agit donc d’un conditionnement venant d’un obscurantisme primaire et machiste que l’on ne peut que condamner. Mais c’est un choix religieux, voulu certes par un intégrisme réducteur mais qui est le lot de toute religion. C’est pour cette raison que la question d’interdire le port de cet accoutrement est à mettre en parallèle avec la cornette par exemple qui si elle n’est pas une prison vient bien aussi d’un conditionnement intellectuel que l’on peut contester. Que dire du machisme islamique, si se n’est que dans ce cas il peut paraître outrancier mais n’en n’est-il pas pareil du machisme de l’église romaine qui n’autorise pas la prêtrise féminine. Que l’on ne me dise pas que ce n’est pas pareil, où que les raisons sont différentes, vu de l’extérieur il s’agit dans les deux cas de ségrégation à l’encontre de la gent féminine. Déjà, j’entends les hurlements du fait que je me suis lancé dans un comparatif, qui pour beaucoup, imprégnés inconsciemment de dogmatisme judéo-chrétien n’est pas comparable. Pourtant dans les deux cas cités, il y en a d’autres, comme le bouddhisme, les mormons, etc., il s’agit de religion, et le véritable problème est là, la dogmatisation de la croyance. Si la croyance n’est pas discutable pour la liberté individuelle de chacun, on croit ou on ne croit pas, on peut en parler, émettre des arguments pour ou contre mais l’on ne peut remettre en question la liberté individuel sur ce sujet et cela doit rester inaliénable. Par contre, on peut remettre en question la dogmatisation de la croyance car cela mène au conditionnement intellectuel, et ceci souvent à l’aide d’un obscurantisme des plus pervers et prosélyte. Doit-on alors interdire les religions, car là est le véritable débat…

 

Si l’on n’interdit pas les religions, même celles faussement prétendues : reconnues, a contrario de certaines autres sectes déjà mises à l’index, il paraît difficile alors de s’immiscer dans le fonctionnement de celle-ci pour en interdire certaines coutumes. Par conséquence, si cela reste en un premier temps dans le domaine privé doit-on, dès que les manifestations d’appartenance s’étalent en public, interdire de façon sélective telle où telle coutume. Il est évident que la sélection des particularités ne peut que conduire à la discrimination. Est-ce le résultat voulu, certes pas, alors il faut interdire en public tout signe extérieur religieux. Il est évident que la tenue des juifs intégristes, des curés en soutane, des croix trop ostensibles font aussi parties du lot, etc. Faut-il en arriver à cela par équité et vraie Laïcité. Laïcité qui veut que l’Etat soit avant tout neutre, ce qui induit qu’elle ne peut être prétendue positive comme l’a récemment proclamé une sorte de chanoine fantaisiste.

 

Comme le débat pourrait être houleux, j’emprunterai la conclusion à Damien Perrotin qui termine son article, « La burqa et les réactionnaires », sur cet axiome ouvrant la discussion : « Cela signifie refuser que l’on voile les femmes de force. Cela signifie aussi refuser qu’on les dévoile d’autorité ».

 

A partir de cette vérité que vont décréter nos hommes politiques ?
http://le-ragondin-furieux.blog4ever.com

Lire l'article complet, et les commentaires