2007 : pourquoi pas vous ?
par Chem ASSAYAG
mardi 27 septembre 2005
Si loin des élections présidentielles de 2007 l’inflation de candidats a quelque chose d’un peu irréel.
Après Ségolène Royal qui faisait le week-end dernier son coming-out présidentiel dans Paris Match, sur le mode « si on veut de moi pourquoi pas », c’est Michèle Alliot-Marie, le ministre de la défense, qui s’y colle en affirmant vouloir jouer " un rôle de premier plan " en 2007, à l’occasion de la parution de son livre « Le Chêne qu’on relève ». Ainsi chaque jour la liste des candidats à la candidature, à l’investiture ou à un destin national s’allonge - le futur Président aura bien besoin d’un Premier ministre ?- à tel point qu’un décompte exhaustif devient compliqué : de Olivier Besancenot à l’extrême-gauche, à Jean-Marie Le Pen, à l’extrême-droite, on doit déjà compter une quinzaine de prétendants autoproclamés à l’élection présidentielle, la palme revenant il est vrai au PS, où la guerre des éléphants et autres courants fait rage.
Aujourd’hui tout se passe comme si l’élection présidentielle était devenue finalement quelque chose d’assez banal, et qu’il suffisait, pour une personnalité politique, syndicale ou associative, de disposer d’un sondage où l’on était cité par nos concitoyens, ou de passer chez Michel Drucker ou Marc-Olivier Fogiel un dimanche pour considérer que le pays avait vraiment d’elle. Les idées ? les programmes ? tout cela devient presque secondaire, accessoire, ce qui compte c’est cet appel invisible que semblent entendre tous nos prétendants. Alors, bien sûr, me dira-t-on, les élections sont encore loin - printemps 2007 - et les choses vont se décanter, les projets s’affirmer, mais justement, s’il reste tant de temps, pourquoi ne pas différer un peu et continuer son travail de ministre, de responsable de parti, de leader associatif, en attendant les échéances ; en somme « faire simplement son job », ce pour quoi on a été désigné, élu, appelé. Pas assez glamour, pailleté, grisant sans doute, car apparemment tous pensent « qu’ils le valent bien ».