Puteaux farfelu : quand Charles Ceccaldi-Raynaud voulait construire une tour Eiffel sur les quais de Seine
par Christophe Grébert
jeudi 2 février 2006
En janvier 2003, Charles Ceccaldi lance un appel d’offre pour « l’édification d’un signal mettant en valeur la vieille Eglise » dans le bas de Puteaux. « De forme élancée », ce signal devait mesurer 30 mètres de haut. Comme cette hauteur n’était pas autorisée par le POS, ce dernier devait être modifié. L’appel d’offre précisait que les matériaux employés devaient être le verre et le métal... Le tout « de première qualité afin d’en assurer la pérennité ». « Si des dessins ou des inscriptions sont portés sur l’oeuvre, ils pourront être réalisés ou réhaussés avec de la feuille d’or », indiquait encore la mairie ! « L’oeuvre » devait être étudiée pour que « de nuit, elle soit lumineuse, sans effacer l’édifice qu’elle doit mettre en valeur ». Coût estimé de ce « phare du futur » (l’expression est de Charles) : 500 000 euros. La société Eiffel était pressentie pour réaliser la flèche lumineuse.
Mais heureusement, en octobre de la même année, après les premières études réalisées par Eiffel, tout le monde se rend compte que le résultat est franchement horrible. Le maire renonce à la tour Eiffel putéolienne, au motif qu’elle est « trop futuriste »... On a eu chaud !
Comment la mairie a-t-elle pu envisager de construire une tour métallique de 30 mètres au pied d’un monument classé (la vieille église date du XVIe siècle) pour reconnaître ensuite que ce projet « contreviendrait aux exigences des architectes des bâtiments de France » ! Nous sommes dans la cinquième dimension !
La municipalité a payé des frais d’études pour ce projet qu’on savait d’avance irréalisable. Le montant de ces frais inutiles n’a pas été rendu public. La mairie n’a jamais communiqué non plus sur ce projet. En aurait-elle honte ?