Alzheimer vous inquiète ? Let’s speak a second language !
par Manuel M. Martin
lundi 29 janvier 2007
Une étude canadienne vient en effet de démontrer que le bilinguisme avait des effets protecteurs quant à l’apparition des maladies dégénératives du cerveau. Unbelievable, isn’t it ?
Des chercheurs du Rotman Research Institute se sont penchés sur un des sujets les plus intéressants du moment en terme de vieillissement : que faire pour conserver au cerveau sa plasticité, ou comment constituer de salutaires « réserves cognitives » ?
Cette recherche menée par le docteur Ellen Bialystok, assistée du psychologue Fergus Craik et du neurologue Morris Freedman, est parvenue à la conclusion que le fait de parler deux langues retardait l’apparition des symptômes.
Résultat suffisamment inattendu pour que le docteur Bialystok le commente de manière ingénue :
« Nous avons été stupéfaits par ce que nous avons trouvé ! »
184 patients ont constitué le champ d’investigation de cette étude. 93 étaient bilingues pour 91 qui ne l’étaient pas. Le groupe des bilingues s’exprimait dans 25 différentes langues, principalement le polonais, le yiddish, l’allemand, le roumain et le hongrois.
132 personnes étaient probablement atteintes de la maladie d’Alzheimer, les 52 autres souffrant d’autres affections dégénératives. Les chercheurs les ont soumis à une batterie de tests dont le MMSE (Mini-Mental State Examination), qui mesure la fonction cognitive générale. Ont été également pris en compte leur métier et leur formation.
La conclusion chiffrée de ce travail en profondeur est que les troubles apparaissent chez les monolingues à l’âge de 71,4 ans alors que les bilingues se voient « crédités » de quatre années pleines supplémentaires sans soucis puisque les troubles ne surviennent qu’à l’âge moyen de 75,5 ans !
Cette différence persistent après élimination des facteurs liés aux différences culturelles, aux études, voire au sexe.
Nous savons ce qu’il nous reste à faire, les auteurs ayant même pensé à nous aider à constituer nos « réserves cognitives », puisque leur publication n’est disponible qu’en anglais !
« L’étranger » aurait donc des vertus insoupçonnées ? Belle leçon de tolérance...mentale !
Have a good day !