Cancers des enfants : une loi pour stopper l’hécatombe

par koryneva
mercredi 19 juin 2013

"Un proverbe dit : les femmes et les enfants d'abord. Alors pourquoi laisse-t-on tomber les enfants victimes de cancers ?". Ces mots prononcés par Jean-Christophe Lagarde, député-maire UDI de Drancy, résument bien la situation. 500 enfants décèdent chaque année en France d'un cancer, faute de traitement curatif. 2 500 cas sont diagnostiqués chaque année, et ce nombre ne fait qu'augmenter. Malgré cette situation des plus préoccupantes, seuls 2% des fonds anti-cancer vont à la recherche sur les cancers des enfants. En cause, le désintérêt des pouvoirs publics et des laboratoires pharmaceutiques, qui jugent les cancers des enfants "non rentables". Après tout, que sont 2 500 enfants malades face à 70 000 adultes souffrant d'un cancer de la prostate ? Alerté par des associations de parents endeuillés, le député UDI a décidé de faire de la lutte contre le cancer des enfants son cheval de bataille. Et pour défendre les droits des enfants à une meilleure prise en charge et à des traitements efficaces, il a récemment proposé une loi pour booster la recherche sur les cancers pédiatriques et permettre l'individualisation des traitements quand les "protocoles standards" sont inadaptés. Et ce qu'il préconise est des plus pertinent...

Le cancer constitue la 1ère cause de mortalité par maladie des enfants. L’espérance de survie des enfants atteints du cancer ne progresse plus depuis 15 ans, faute de moyens alloués à une recherche dédiée. D'ailleurs, il faut remonter aux années... 1980 pour recenser les dernières découvertes qui ont vraiment amélioré la survie des jeunes patients souffrant d'un cancer ! En effet, les cancers des enfants sont différents de ceux des adultes. Il est donc fort rare (excepté dans le cas de certaines leucémies) que des traitements efficaces sur les adultes fonctionnent sur les enfants.
Alors me direz-vous, ourquoi la recherche sur les cancers pédiatriques est-elle au point mort ? C'est simple : les pouvoirs publics s'en désintéressent... ainsi que les industriels du médicament : en France, seuls 2% des fonds de recherche anti-cancer sont alloués aux cancers pédiatriques ! Pourtant, des pistes thérapeutiques prometteuses (ex : l'immunothérapie) pourraient être développées mais elles sont ignorées, faute de rentabilité. Or, il existe plus de 60 cancers pédiatriques différents.

Une association « Eva pour la Vie », créée par les parents d’Eva (décédée à 8 ans d’une tumeur cérébrale) dénonce depuis plusieurs mois les insuffisances en termes de recherche et de conditions de traitement des cancers pédiatriques.


Elle a recueilli, par le biais d’une pétition, des témoignages poignants et le soutien de plus de 70 000 citoyens, dont de nombreux chercheurs, médecins, ssociations et politiciens.

Parmi eux, le député UDI Jean-Christophe Lagarde a été particulièrement touché et révolté par la situation. Il a donc décidé de s'impliquer activement sur le sujet, en soumettant
une proposition de loi qui permettrait de faire avancer la recherche tout en améliorant les conditions de traitement des petits patients victimes de cancers. Sa proposition de loi (visible ici : http://www.assemblee-nationale.fr/14/propositions/pion1033.asp) comporte deux articles importants :

- Le premier article définit l’établissement d’une taxe mineure (de 0,15 % du C.A) sur la vente des médicaments aux fins de financer la recherche indépendante sur les cancers pédiatriques. Cette taxe serait intégralement prise en charge par les industriels du médicament et ne serait pas répercutée sur le consommateur. Près de 50 millions d'euros pourraient ainsi être levés en faveur de la recherche fondamentale et clinique.

- Le second article permettrait aux médecins d'individualiser le traitement des patients atteints de cancers pédiatriques ne répondant pas aux traitements conventionnels. 

Le député de Seine-Saint-Denis tient tant à cette loi qu'il est prêt à en céder la paternité, du moment qu'elle soit votée. Rapidement. En effet, il a à ce jour reçu la co-signature de 50 députés, essentiellement UMP et UDI. Quid de la gauche, dite "social(iste)" ? Elle est pour cette loi, mais certains députés ont avoué en "off" ne pas pouvoir la signer, à cause d'une charte interne qui soi-disant leur interdit de soutenir tout projet de loi issu d'un parti adverse. Le cancer des enfants aurait-il une couleur politique ? S'arrêterait-il aux portes de la gauche ? Malheureusement, non... Et rappelons à la gauche que J. Christophe Lagarde a su, à diverses reprises, soutenir des lois socialistes. Le dernier exemple en date est de taille : la loi pour "le mariage pour tous".

Jean-Christophe Lagarde reçoit le soutien de nombreuses associations de parents, qui ont perdu leur enfant d'un cancer ou qui sont actuellement en plein combat.

« Avant de perdre notre fille Eva, nous pensions naïvement que les enfants étaient les premiers servis. Or sur certains cancers, la recherche n’a pas évolué depuis 30 ans », dénonce Corinne Vedrenne, présidente de l'association Eva pour la vie. « Ce drame peut arriver à tout le monde car 95 % des cancers pédiatriques ne sont pas héréditaires. S'il est bien une cause qui doit fédérer la totalité de la classe politique, c'est bien celle-ci ! »

La défense des enfants atteints d'un cancer n'ayant rien de politique, on peut souhaiter que l'ensemble des partis politiques représentés à l'Assemblée Nationale se mobiliseront pour les enfants, l'Avenir de la France. Et soutenir une telle loi redorerait le blason de la gauche, qui en a bien besoin par les temps qui courent...

Plus d'infos : www.evapourlavie.com


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