Covid en Absurdie

par J. Serisier
vendredi 2 avril 2021

 

Le commissaire européen au marché intérieur, Thierry Breton, invité du journal télévisé de TF1 dimanche 21 mars, prédisait, à contre-courant de l’opinion commune, que l’immunité collective face à la Covid-19 serait atteinte en Europe aux environs du 14 juillet grâce à l’accélération de la campagne vaccinale. Nombreux ont été les commentateurs à exprimer des doutes à la suite de cette assertion, mettant en exergue les ratés successifs de la vaccination et l’apparition de plusieurs variants peut-être moins sensibles aux thérapies actuelles. Un membre du comité scientifique français a néanmoins apporté son soutien à cette hypothèse en mentionnant un élément habituellement passé sous silence : 15 à 20 % de la population européenne bénéficient actuellement d’une protection naturelle acquise à la suite d’une contamination, chiffre qui ne peut qu’augmenter. Ce pourcentage de personnes immunisées naturellement malgré les mesures de freinage mises en place dans tous les pays interpelle. Depuis le début de cette pandémie, la thèse de l’immunité collective acquise naturellement a été vouée aux gémonies par les autorités sanitaires mondiales. Comme de bons petits soldats à la solde des autorités médicales, les dirigeants politiques de tous bords dans la plupart des pays, bien secondés par le monde médiatique, ont servilement banni de leur communication l’hypothèse de cette immunité de groupe. Pourquoi ? Avec quels arguments ? Où en serions-nous si au lieu d’éviter les infections nous les avions favorisées, évidemment avec quelques précautions ?

 

Jamais une épidémie n’a été uniformément répartie. Des particularités géographiques, climatiques, démographiques, culturelles, voire génétiques peuvent expliquer des différences dans la diffusion d’un virus, mais parfois des pays ou des contrées comparables sont diversement affectés ou épargnés sans que les spécialistes en saisissent les raisons. Par ailleurs, les moyens financiers, logistiques, scientifiques, médicaux, humains… ne sont guère semblables d’un pays à l’autre. Tout cela implique des stratégies de lutte contre les épidémies adaptées à la réalité du terrain et aux moyens aisément mis en œuvre localement. C’est exactement le contraire qui a été réalisé sur l’ensemble de la planète puisque, peu ou prou, tous les pays ont adopté la même politique érigée en dogme intangible : stopper à tout prix la diffusion du virus ‒ stratégie baptisée zéro Covid. Pour cautionner cette stratégie, un leitmotiv imparable nous a été asséné : « sauver des vies », ce qui est loin de constituer un argument, tout au plus une belle idée, un vœu pieux, mais peut-être aussi un moyen de se fourvoyer en laissant l’émotion prendre l’ascendant et la garantie de « pourrir la vie » de tous.

 

L’épidémie apparaît à Wuhan, en Chine, à la fin de l’année 2019. Comme le virus se répand très rapidement en faisant de nombreuses victimes, le 22 janvier 2020 les autorités chinoises décident de confiner les habitants de Wuhan et de deux autres grandes villes de la région du Hubei, soit environ 20 millions de personnes. Des règles sanitaires extrêmement contraignantes sont rapidement imposées (interdiction totale de sortir de chez soi) et des tests de dépistage sont réalisés à grande échelle pour repérer les foyers infectieux. Un traçage rigoureux des déplacements et des contacts des personnels chargés de ravitailler ces incarcérés à domicile, de les contrôler ou de les soigner est instauré. Quelques jours plus tard, toute la région du Hubei est confinée, soit 56 millions de séquestrés. Rapidement s’y ajoutent les mégapoles Shanghai et Pékin. Pour bien comprendre la suite de cet exposé, il faut souligner un fait essentiel : toutes les dispositions prises par les dirigeants chinois ont été infiniment plus strictes, plus sévères, plus longues, plus contrôlées et plus difficiles à supporter que celles instaurées partout ailleurs.

Comment la population a-t-elle réagi ? La Chine reste une dictature ‒ un régime autoritaire en langue de bois ‒, qui s’est même renforcée sous le règne de Xi Jimping (potentiellement président à vie depuis 2018), où toute entorse à la ligne du parti est sévèrement réprimée, ce qui explique que très peu de protestations aient émergé de cet océan de mutisme imposé. Par la force des choses, les consignes, qualifiées d’inhumaines par quelques voix dissidentes, ont donc été scrupuleusement respectées. Même si les chiffres communiqués par la Chine ont été largement contestés ‒ la transparence n’est généralement pas la première qualité d’une dictature ‒, il semble que leur stratégie tyrannique face à cette pandémie leur ait réussi. Malgré l’apparition sporadique de nouveaux foyers infectieux, parfois importants, circonscrits à l’aide des mêmes mesures draconiennes, de façon étonnante peu de décès dus à la Covid-19 sont venus s’ajouter aux 4 600 morts (sur 1 393 millions d’habitants) de la première vague (4 636 aujourd’hui). En regard du bilan dans le reste du monde, les mesures prises par les autorités chinoises ne permettent pas d’expliquer ces chiffres étonnamment bas. Inutile de polémiquer, nous ne disposons actuellement d’aucun argument sérieux pouvant les justifier ou les invalider, mais il faut constater que des pays d’Extrême-Orient, Japon et Corée du Sud notamment, annoncent également des chiffres très bas proportionnellement à leur population, moins stupéfiants toutefois que ceux de la Chine. Outre les mesures extrêmes imposées par le pouvoir chinois et sa capacité de coercition, certaines particularités régionales sont sans doute à l’origine de cette relative modération de l’épidémie dans cette partie du monde et cela exclut d’établir des comparaisons à l’aide de chiffres qui ne reflètent pas toujours les mêmes réalités.

Là où le bât blesse, c’est dans le rôle de modèle attribué à la Chine par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour sa stratégie de lutte contre le coronavirus. Modèle quasiment imposé au reste du globe, les conseils et directives de l’OMS étant respectées et largement suivies. Cependant, il est impossible de passer sous silence que Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur de l’OMS depuis 2017, a été élu grâce au soutien de la Chine et qu’il s’est depuis lors fait le fidèle porte-voix du pouvoir chinois. L’Empire du Milieu, pour conforter sa vocation à devenir la première puissance mondiale, avait tout intérêt à montrer qu’il disposait des moyens de faire face intelligemment à toutes les calamités et à s’ériger en modèle insurpassable, notamment dans sa stratégie anti-Covid. En dévoué serviteur, le patron de l’OMS a ainsi propagé l’idée que seules les mesures drastiques de confinement et de contrôle permettraient de juguler cette pandémie, oubliant ‒ volontairement ? ‒ que le programme chinois avait peu de chances d’être transposable à l’identique dans le reste du monde et surtout de fonctionner dans les démocraties où les libertés ne s’amputent pas aisément. La majorité des pays étant adhérents à l’OMS, tous ont adopté le modèle chinois, ou pour le moins son principe, seule solution admise officiellement dans la lutte anti-Covid. Dans ce contexte sanitaire, les dirigeants politiques se sont sentis tenus de se référer aux préconisations du monde médical, mais si le principe était admis, une multitude de solutions différentes furent proposées, chaque mandarin ayant son opinion. On imagine l’angoisse des décideurs politiques devant cette cacophonie. Dans tous les pays, ils ont été vilipendés, alors que ce sont les autorités médicales qui ont semé la zizanie, situation inévitable en l’occurrence, car quand on s’égare, il est difficile d’arriver à un consensus.

 

Quoi qu’il en soit, l’immunité collective acquise naturellement était désormais frappée d’anathème, mais comme certains ne se laissent pas convaincre sans preuve, quelques exemples controuvés ont été donnés en pâture aux ignares ou à ceux qui ne se donnent pas la peine de vérifier les sources.

La Suède d’abord. Contrairement à ce qui a été dit et rabâché, jamais ce pays n’a recherché l’immunité collective. Pour éviter de trop restreindre les libertés, de fermer les commerces et d’interdire certaines activités, seules des consignes de distanciation ont été édictées avec l’espoir que les citoyens les respecteraient spontanément, ce qui était cohérent avec la doctrine officielle dans la mesure où l’épidémie se propageait à bas bruit dans ce pays. Mais à partir de novembre 2020 le nombre de décès a explosé, et les mesures de freinage de l’épidémie ont été renforcées.

Les États-Unis et le Brésil ensuite. Leurs présidents respectifs en 2020, MM. Trump et Bolsonaro, dans le prolongement des déclarations de l’oracle Didier Raoult, ont qualifié la Covid-19 de grippette qui ne méritait pas qu’on s’y attarde. Ces deux pays sont des fédérations d’états et en dépit des allégations de leurs présidents, chaque état a pris des dispositions pour enrayer ce fléau. Même dans les états qui n’ont pris des mesures qu’a minima, de nombreuses villes ont instauré des règles et des interdictions plus strictes.

Au final, nulle part l’immunité collective naturelle n’a été recherchée et aucun exemple ne peut être avancé pour en invalider la pertinence, ce qui n’empêche pas le monde médico-médiatique de la rejeter sans autre forme de procès et de continuer à s’étriper sur la meilleure méthode pour enrayer la dissémination du virus, ce qui de toute façon ne marche pas. En effet, toutes nos mesures (confinement, couvre-feu, distanciation, etc.), imparfaitement suivies et souvent contournées, ne font que freiner l’épidémie et comme les restrictions ne peuvent pas être éternelles, quand elles sont supprimées, le virus reprend ses droits, ce que chacun a pu constater en une année d’errances aux conséquences gravissimes. On prétend sauver des vies, mais on se contente d’étaler les décès sur une plus longue période. Heureusement, plusieurs vaccins sont aujourd’hui disponibles, c’était impensable au début 2020, ce qui nous permet d’entrevoir le bout du tunnel, mais nous aurions sans doute pu aller beaucoup plus vite et éviter les désastres économiques, éducatifs, sociaux… ‒ dont nous mesurerons l’ampleur dans les années à venir ‒ en adoptant des mesures différentes.

 

Revenons donc aux premiers mois de l’année 2020.

Un constat s’établit très vite : seuls les vieillards et les personnes dont la santé est très dégradée développent des formes graves. Les autres contaminés sont asymptomatiques ou atteints d’une affection de type grippal sans conséquences, mais parfois le rétablissement complet s’avère très long. Tous ces gens produisent des anticorps qui les protègent d’une réinfection. Cependant, dès le mois de février 2020 le dogme « zéro Covid » et ses déclinaisons se sont déjà imposés. Dès lors, les communicants, qui se présentent comme des scientifiques ‒ ce qui aurait dû exclure toute assertion tenant de l’opinion, de la divination, voire de la manipulation, dont on a pourtant constaté la fréquence ‒, vont tout faire pour démontrer la justesse de leur choix pourtant arbitraire. Premier argument fallacieux : la protection fournie par les anticorps naturels est probablement de courte durée. Ce « probablement » est tout sauf scientifique, car, le temps passant, on ne constate pas de réinfection chez les contaminés, les quelques cas signalés étant anecdotiques. La protection apportée par l’infection est donc largement supérieure à tous les vaccins existants à ce jour.

Second constat : ce coronavirus est très contagieux. Vouloir empêcher sa propagation sans employer les mesures tyranniques de la Chine est une gageure, ce qui peut s’observer partout dans le monde. A contrario, favoriser sa diffusion au sein de la population relativement jeune et en bonne santé ‒ nous disons bien favoriser, et non laisser-faire, afin d’aller vite ‒ aurait permis d’atteindre l’immunité collective dans ce groupe en quelques petits mois. Quant aux personnes dites « à risque », il suffisait, sur la base du volontariat, de les isoler, d’assurer leur subsistance et leurs soins en évitant de les contaminer, ce que nous savons très bien faire, puis de relâcher progressivement leur confinement afin de ne pas engorger les hôpitaux. Dans les lieux de vie commune, maisons de retraite, EHPAD… séparer les volontaires au confinement des réfractaires afin d’éviter les contaminations mutuelles n’était nullement insurmontable. Néanmoins, compte tenu de la difficulté à convaincre les individus fragiles qu’ils constituent des cibles particulièrement vulnérables, il est probable que de nombreuses personnes sensibles ne se soient pas senties concernées et aient provoqué un afflux important de malades dans les services hospitaliers, limité tout de même grâce à l’auto-confinement d’une grande partie des plus exposés. D’ailleurs, aujourd’hui, alors que les vaccins sont utilisés depuis trois mois, de nombreux hôpitaux sont dans des situations semblables, voire pires, que celle évoquée ci-dessus, ce qui tend à démontrer deux choses. D’abord l’incapacité des autorités sanitaire, engoncées dans leur confort quotidien, d’anticiper et de gérer une situation de crise. D’autre part l’inanité de la stratégie actuelle, ce qui n’empêche néanmoins pas les ayatollahs du zéro Covid de vouloir l’amplifier avec un confinement total de trois à quatre mois. Créer un marasme économique, une misère sociale, un déficit d’éducation, voire une révolution ne les gêne pas ; ces gens-là n’ont aucune conscience politique. Heureusement, depuis quelque temps Emmanuel Macron ne leur accorde plus qu’une oreille circonspecte, ce qui nous a valu, aujourd’hui 31 mars, un durcissant des mesures de freinage, mais nous a évité un confinement strict. Ce n’est tout de même pas de gaîté de cœur que nous avons appris ces nouvelles mesures qui n’accordent toujours aucune place à l’immunité naturelle.

En cette fin mars 2021, la France approche des 95 000 décès. Combien d’ici la fin de l’épidémie ? Et à quel nombre serions-nous arrivés sans le secours des vaccins, inenvisageables avant plusieurs années au début 2020 ‒ cinq à dix ans disaient les spécialistes ‒, en maintenant la même stratégie ? Cela étant, à ce jour, 8 % des Français sont totalement vaccinés et un peu moins de 8 % ont reçu une dose qui les immunise partiellement. Ajoutés aux quelque 15 à 20 % d’immunisés naturellement, nous sommes très loin de l’immunité collective. Au début de cette pandémie, les épidémiologistes évoquaient le chiffre de 60 à 70 % de la population immunisée pour obtenir l’immunité collective, qui apparaît quand un contaminé en contamine moins d’un autre. Avec les variants ce serait 90 % ; nous ne sommes pas au bout de nos peines, d’autant que les réfractaires au vaccin sont nombreux. N’oublions pas non plus que la vaccination n’est pas totalement efficace ; les scores des différents vaccins vont de 76 % à 95 %. Ne serait-il pas judicieux d’accélérer vers cette immunité de groupe en déployant aujourd’hui la stratégie qui a arbitrairement été abandonnée hier ? D’autant que les variants, le britannique notamment, plus contagieux que la souche d’origine, permettraient d’aller encore plus vite pour atteindre le seuil de l’immunité collective. Rien ne semble pouvoir s’y opposer si ce n’est l’obstination du corps médical, OMS en tête, qui défend mordicus sa stratégie à l’aide d’arguments fantaisistes. Le dernier en date : « plus le virus circule, plus les variants apparaissent » auquel il est facile d’opposer « plus longtemps le virus circule, plus les variants apparaissent ». Aller vite est évidemment crucial ; les restrictions de liberté ne peuvent pas s’éterniser et en écourtant la durée de la Covid-19 on est certain de causer moins de dégâts collatéraux et peut-être moins de morts.

 

La promesse du monde médical de nous guérir d’à peu près tout et même d’éloigner la perspective de la mort infantilise une grande partie des populations qui s’en remet totalement à ses thérapeutes pour guider sa vie. D’autant plus en ce moment, car la gent médicale s’est appliquée à effrayer les gens avec sa communication morbide. Voilà la source de l’acceptation passive des contraintes qui nous accablent depuis plus d’un an et de leurs conséquences à plus long terme. Toutefois, tous les citoyens ne s’inscrivent pas dans ce schéma de l’acceptation ; les opposants à la politique sanitaire actuelle sont nombreux, une grande partie des forces vives de la nation même s’ils n’osent pas tous le formuler clairement, mais ces contempteurs des décisions de l’autorité publique sont le plus souvent des gens qui défendent leurs libertés, ce qui est tout de même un pilier de la démocratie et ne saurait leur valoir l’opprobre de la bien-pensance populaire. Attention à la colère qui monte ! Aujourd’hui contestataires, demain émeutiers et ensuite… révolutionnaires ? La défense des libertés n’est toutefois pas l’idée défendue par cet article même si certaines convergences sont évidentes. L’objectif est de mettre en lumière une possibilité logique d’en terminer avec l’épidémie de façon rapide, beaucoup moins traumatisante que celle adoptée jusqu’ici et aux conséquences nettement plus acceptables. Néanmoins, il ne s’agit pas comme l’ont fait les mandarins de tout bord d’imposer une vision, mais d’enfin ouvrir le débat sur les différents moyens d’obtenir l’immunité collective. Pour compléter l’immunisation liée à la vaccination ‒ si Thierry Breton voit l’immunité collective au milieu de l’été, de nombreux épidémiologistes l’envisagent pour 2022 ‒, ne serait-il pas judicieux aujourd’hui de changer notre fusil d’épaule et de favoriser la dissémination du virus dans la frange de population la moins vulnérable afin d’arriver au but plus rapidement ? Sans un pourcentage important d’immunisés de façon naturelle, l’immunité collective risque d’être reportée aux calendes grecques. À chacun, sensibilisé par cette proposition de la relayer pour que ce débat ne nous soit plus confisqué. Peut-être comporte-t-elle des failles ; alors, il faut nous le démontrer, discuter de leur éventuelle remédiation et non nous opposer les diktats assénés par quelques mandarins qui se croient omniscients.

 

Allons plus loin. Le SARS-CoV-2, coronavirus responsable de la Covid-19, ne sera pas le dernier microbe ou autre agent pathogène à nous infecter. Faudra-t-il à chaque nouvelle épidémie en passer par les mesures actuelles ? Et si un vaccin ou un traitement n’est pas rapidement trouvé, devrons-nous nous confiner à vie ? La découverte rapide d’un vaccin pour le SARS-CoV-2 est un petit miracle qui ne se renouvellera peut-être pas de sitôt. Aucun vaccin n’existe pour combattre le virus du SIDA par exemple. On voit bien que s’entêter dans la forme actuelle de lutte contre une épidémie est absurde ; c’est pourtant ce qu’a suggéré le directeur de l’OMS dans un discours où il préconise de se servir du modèle de lutte contre ce coronavirus pour entraver la prochaine épidémie. Aujourd’hui, un traité international sur les pandémies est envisagé. S’il s’agit d’éviter qu’une frontière soit fermée dans un sens et ouverte dans l’autre, fort bien, mais de grâce n’imposons pas un modèle rigide comme celui qui nous accable actuellement. Chaque virus, chaque individu, chaque contrée… ont leurs caractéristiques propres. La logique veut que l’on s’adapte à celles-ci de façon pragmatique et non dogmatique, en tenant compte de la réalité et des spécificités du terrain. Or, depuis le début de cette pandémie, nous disposons de renseignements qui ont été négligés, car incompatibles avec le dogme zéro Covid et ses déclinaisons. En considérant les faits sans ostracisme, en évitant de construire des chimères nous aurions peut-être pu envisager une autre stratégie. Il n’est sans doute pas trop tard pour rectifier le tir.

Espérons que certains éminents personnages responsables des choix actuels reviennent à un peu plus d’humilité ou réussissent à se libérer du joug sous lequel ils se sont imprudemment installés, que la logique et la discussion permettent d’arriver à des décisions plus consensuelles. Souhaitons également que la politique s’émancipe du corps médical. Qu’elle l’écoute, soit ; qu’elle lui laisse le pouvoir, non !

C’est en toute conscience que je présente cette proposition qui n’est en rien une panacée. La mettre en place imposerait des reniements douloureux, provoquerait certainement un afflux de malades dans les services hospitaliers, sans doute une saturation, mais pour une courte période. Grâce à la conjonction de la vaccination et de la contamination, l’immunité collective serait effective avant le mois de juillet et surtout, nous pourrions dès aujourd’hui reprendre une vie normale. Voilà sans doute l’argument le plus important aux yeux d’une population qui n’en peut plus de subir les brimades absurdes de la théorie zéro Covid.

 

J. Serisier


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