Des ascètes vivraient des années sans boire ni manger. Même en France...

par JL ML
mardi 25 mai 2010

Un yogi indien a fait récemment sensation à la une des journaux pour son étrange don : il vit sans manger ni boire depuis plus de 70 ans. En France, cette pratique a aussi ses partisans, comme Henri Monfort, qui vivrait de la même façon depuis 6 ans.

Prahlad Jani, un ascète hindou de 83 ans, affirme avoir passé plus de 70 ans sans eau ni nourriture, et sans uriner ni déféquer, rapporte l’AFP dans une dépêche du 10 mai dernier. L’agence note la « stupéfaction » des trente médecins qui ont observé le yogi dans un hôpital à Ahmedabad (Inde). L´octogénaire était surveillé 24 heures sur 24, deux semaines durant, par des caméras pendant cette expérimentation lancée par l´Organisme de recherche et de développement du ministère de la Défense (DRDO). Il affirme « qu’une déesse l’a béni à l’âge de 8 ans, lui permettant de vivre sans nourriture ».

En attendant les résultats détaillés des tests qui devraient être connus prochainement, les scientifiques supposent que Jani tire son énergie d´autres sources que les aliments et l’eau, le soleil étant l’une d’elles probables : « En tant que praticiens du champ médical, nous ne pouvons exclure les hypothèses comme celle d´une source d´énergie autre que les calories » d’origine alimentaire, a dit un neurologue de l’équipe.

En France, six ans sans boire ni manger

Or, il n’est pas besoin d´aller jusqu’en Inde pour s’offrir de tels vertiges de la pensée. Il existe en France un homme de cette trempe, du moins selon ce qu’il affirme et enseigne. Il s’appelle Henri Monfort, vit en Bretagne et ne s’alimente que de prana depuis six ans : « Avec la nourriture pranique, on met en place une nouvelle manière de se nourrir et cela n’est pas limité dans le temps. Et j’en suis la preuve ainsi que les milliers de personnes dans le monde qui vivent cette expérience ».


Le prana est un terme sanskrit qui signifie souffle ou respiration. « C’est la substance même de la Vie qui est présente dans tout ce qui existe, commente Henri Monfort sur son site internet. Jusqu’à présent et à part quelques ascètes dans les grottes de l’Himalaya ou les Ashrams, il n’y avait pas eu, à ma connaissance, d’expérimentation systématique et dans la société où nous vivons au quotidien. »

Il y a six ans, l’ascète français avait entrepris un jeûne transitoire de vingt-et-un jours (avec arrêt de toute nourriture solide), un jeûne qui dure toujours aujourd´hui. Il a écrit un livre l’an dernier sur son expérience, « La Nourriture pranique » (éditions Lanorde). Il donne de nombreuses conférences à travers la France et délivre des « soins » dont il n’explique pas la teneur.

Dans un témoignage vidéo, il explique sa démarche de « pionnier ».

Analyse en Inde, dénigrement en France

Conscient des risques qu’une approche superficielle de ces pratiques pourrait faire courir aux intéressés, le french yogi précise qu’il ne « fait pas école et ne conseillerait jamais à personne de suivre ce chemin sans s´y être longuement préparé. Il faut comprendre avant tout que cette démarche est différente du jeûne : dans le jeûne, on vit sur ses réserves, on se prive de nourriture et cette expérience, bien qu’elle ait sa valeur pour la purification et le nettoyage du corps, ne peut durer très longtemps sans risques sérieux pour la santé. On vide ses réserves et lorsque ces réserves sont épuisées, on meurt. Au-delà d’un mois, un jeûne est risqué… »

En France, la Miviludes évoque le respirianisme comme une pratique à risque sectaire, de ce fait placée sous « surveillance étroite ».

Ce n’est pas dans notre pays que des moyens scientifiques et publics seraient mobilisés, comme c’est le cas en Inde, pour traiter le problème sous l’angle de la connaissance. A l’analyse rigoureuse des faits, on préfère le dénigrement et la suspicion envers ce qui dérange trop fortement nos convictions…

> Article paru initialement sur Ouvertures.
 

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