Des joints à 12 ans ? Ca va pas la tête ?!

par homme libre
samedi 27 décembre 2008

Je ne suis pas contre le cannabis pour les adultes, et j’estime qu’ils doivent pouvoir fumer leur joint tranquilles chez eux comme un boit un verre entre amis.

Mais quand je lis dans Le Matin du jour que des gamins de 12 ans commencent déjà à fumer, là je me hérisse !

Pour moi qui suis plutôt ouvert d’esprit, la ligne rouge est plus que dépassée. Il n’y a pas que les joints : le tabac et l’alcool aussi très tôt. Non, non et non.

Pour les raisons suivantes, évidentes, mais qu’il faut peut-être rappeler car une limite doit être fondée.

1. La formation psychologique est loin d’être terminée. Un ado a besoin de construire ses repères intellectuels et émotionnels, ce qui requiert un fonctionnement optimal de ses facultés : concentration, attention, vivacité d’esprit, présence aux situations et aux gens. La scolarité demande les mêmes facultés. Donc il y a un réel risque de désinvestissement.

2. L’exclusion que cela provoque, en particulier du fait de l’interdit et de la ghettoïsation des groupes, est aussi dangereuse pour l’apprentissage de la vie sociale et pour l’affirmation de sa personnalité en relation avec les autres.

3. Les modifications d’états de conscience, recherchés tant dans la prise d’alcool, le sport extrême, la méditation que le cannabis, est une quête compréhensible chez des adultes. Des artistes, poètes, philosophes, ont fait usage de ces substances dans le but de découvrir d’autres dimensions d’eux-mêmes. Ok. Mais pour que la conscience soit modifiée, encore faut-il qu’elle ait d’abord été solidement ancrée. C’est comme pour l’éducation : on peut la relativiser, la contester une fois adulte, pour autant qu’il y ait eu une éducation.

J’ajoute que quand je lis Micheline Pace, qui raconte comment des ados arrivent en classe pétés dès 8h du mat, j’imagine les dégâts.

Je n’ai pas de solution toute faite, et je ne suis pas assez informé de ce que les enfants entendent de leurs parents ou éducateurs à ce sujet. S’ils n’entendent que l’interdit et la diabolisation, à mon avis ce sera inefficace. Quand un ado teste le cannabis et que rien de spécialement désagréable ne lui arrive, il ne peut pas croire à un discours diabolisant. Les ados ont besoin de se mesurer, de prendre certains risques. J’ai envie de dire aux parents : parlez calmement, objectivement, ne faites pas du cannabis ou de l’acool le diable. Mais posément, donnez leur une info variée, écoutez-les, dialoguez avec eux sans les brimer ni les infantiliser. Poser un cadre et des limites, donc faire preuve d’une autorité normale, peut se faire tout en maintenant la confiance et le dialogue.


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