Faut-il légaliser le cannabis ?
par AJ
samedi 28 novembre 2009
Endetté à hauteur de 42 milliards de dollars, l’état de Californie avait songé, en pleine crise financière, à légaliser le cannabis, afin de s’assurer de nouvelles recettes fiscales. L’état le plus riche des Etats-Unis (son PIB équivaut quasiment à celui de la France) est précurseur en la matière puisqu’il était devenu, en 1996, le premier état états-unien à légaliser le cannabis médical, imité depuis par douze autres états. En effet, outre-Atlantique, la position des élus et de la société quant à la question de la dépénalisation du cannabis n’est pas aussi catégorique qu’en France et en Europe. Ainsi, 40% des états-uniens seraient favorables à la légalisation contre 28% des français et 26% des européens. Légaliser la consommation et la vente de la marijuana serait pourtant bénéfique d’un point de vue économique pour l’état : le cout de la prohibition s’élève à 523 millions d’euros annuels qui pourraient être économisés, sans compter les recettes fiscales qu’engendreraient la légalisation du cannabis.
Mais peut-on passer outre les effets du cannabis sur l’organisme pour un simple motif cupide ? Car si l’additivité du cannabis est moins importante que le tabac et l’alcool, ses effets sur la santé n’en restent pas moins lourds de conséquence : hallucinations, concentration difficile , productivité des spermatozoïdes amoindrie, anxiété, vomissements, troubles de la mémoire. De plus, la fumée d’un joint de marijuana comporte 8 fois plus de monoxyde de carbone que la cigarette. Mais n’est-ce pas en faisant perdre à la marijuana son caractère rebelle, illégal, en banalisant son usage par la légalisation que sa consommation tendra à la baisse ? En effet, alors que la France est un des pays d’Europe où la législation est la plus dure concernant la consommation et la revente de marijuana, nous nous affirmons comme le premier consommateur du continent.
Si la dépénalisation du cannabis semble n’être qu’un voeu pieux dans le contexte politique actuel, la légalisation du cannabis médical reste en revanche réalisable. En effet, jusqu’en 1961, le cannabis était reconnu dans nombre de pays pour ses vertus médicales. Un joint de cannabis est composé à hauteur de 0,5 à 5% de THC, qui peut remédier à l’anorexie, atténuer les effets de Parkinson, de l’épilepsie, du syndrome de la Tourette, apaiser les douleurs des malades du SIDA, du cancer et agir contre les maux de tête. 4 états l’ont légalisé (Bangladesh, Espagne, Pays-Bas, Pérou), 16 l’ont dépénalisé ainsi que 13 états des Etats-Unis. En revanche, le joint est la plus mauvaise des solutions dans le cadre de la consommation de THC : la fumée ne laisse pas intact les composants, le fumeur dispose d’une manière personnelle de fumer qui ne permet pas de s’assurer que le THC a été intégralement consommé, sans compter le taux de monoxyde de carbone dégagé par un joint de cannabis, huit fois plus élevé qu’une cigarette. En substitut, des gâteaux, de l’huile, des glaces et bien entendu, des vaporisateurs, permettent un usage plus sur et efficace du cannabis thérapeutique.