Grippe A + ministre B = plan T !

par Minga
jeudi 26 novembre 2009

 

Introduction

 
Nous nous posions quelques questions basiques sur cette grippe A/H1N1 auxquelles on ne trouve guère de réponses dans les médias [1] :
- quel est le taux de mortalité ?
- quel est la part d’une population touchée ? (taux de morbidité [2])
- combien de personnes ont déjà étés atteintes ?
- le plan du gouvernement est-il adapté à la situation ?
- pourquoi a-t-on déclenché le plus grand plan de vaccination de tous les temps alors que cette grippe a tué cinq fois moins que la grippe saisonnière ?
- pourquoi ?
 
Voici donc des réponses aux questions les plus évidentes, plus deux "scoops" : les Etats-Unis ne veulent pas de vaccins avec adjuvants sur le sol américain, et un spécialiste a publié un article scientifique inquiétant, mais non dénué d’humour, sur l’origine de ce virus.
D’autres questions se posent, que les journalistes, les parlementaires, et à défaut, les citoyen-ne-s poseront un jour aux autorités "compétentes".
 

La mortalité

 
La "grippe porcine" fait l’objet d’un premier communiqué officiel de l’OMS [3] le 24 avril 2009, après que sept cas confirmés et neuf cas suspects aient étés signalés aux Etats-Unis. A cette date, le gouvernement mexicain signale 882 victimes ayant dues être hospitalisées, dans trois foyers épidémiques différents. Et 59 décès : Taux de mortalité : 6.7% ! L’OMS estime alors que "parce qu’il y a des cas humains associés à un virus animal de la grippe, parce que des gens voyagent, et en raison de l’age inhabituel des groupes touchés, ces évènements sont de la plus haute importance". L’OMS signale également que " ce virus de la grippe porcine H1N1 n’avait jamais été détecté précédement, ni chez le cochon, ni chez l’homme. Ce virus s’est avéré sensible à l’osetalmivir, mais résistant tant à l’amantadine qu’à la rimantadine." (ce sont des médicament antiviraux). Jusqu’à aujourd’hui, l’OMS a publié, en six mois, plus de 75 communiqués [4]. le dernier en date, [celui du 6 novembre 2009->http://www.who.int/csr/don/2009_11_06/en/index.html] rapporte plus de 482 300 cas dans plus de 199 pays. Et au moins 6071 morts : Taux de mortalité : 1,2% ! Mais l’OMS précise bien que "comme de nombreux pays ont cessés de compter les cas individuels, le nombre de cas recensés est très probablement significativement inférieur au nombre réel". Conclusion : le taux de mortalité réel est donc "probablement très inférieur" aux 1.2% calculés ci dessus "bêtement" à partir des chiffres publiés par l’OMS. Et surtout : nous ne connaissons ni le nombre réel de cas ("plus de 482 000" ...), ni le taux de mortalité réel ! Rappelons que, toujours selon les chiffres officiels de l’OMS, "la grippe saisonnière tue 250 à 500 000 personnes chaque année, essentiellement des personnes âgées de plus de 65 ans [5]". Et touche "sévèrement" 3 à 5 millions de personnes, parmi beaucoup d’autres "moins sévèrement touchés", qui ne sont donc pas connus, eux non plus : Taux de mortalité de la grippe saisonnière : 0.1% (là encore, ce taux est d’évidence surestimé, puisque le nombre total de personnes touchées n’est pas connu). La grippe (saisonnière) cause environ 5.000 décès chaque année, en France. Le 14 octobre 2009, le Monde publie un petit article citant Denis Coulombier, du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies [6] : "La proportion des morts dues au virus de la grippe A s’élève à 0,02 - 0,03%, soit un taux "inférieur à la grippe habituelle", qui tuerait à peu près un patient sur mille.". Le rapport du 30 octobre du cet organisme officiel indique 94 décès pour 53290 cas recensés en Europe : Taux de mortalité : 0.18% Mais tout les pays n’ont apparement pas transmis de données à cet organisme : il y manque la France et la Grèce, en particulier. De toute façon, le dernier rapport en date à ce jour, [celui du 6 novembre->http://ecdc.europa.eu/en/publications/Publications/091106_EISN_Weekly_Influenza_Surveillance_Overview.pdf], ne contenait plus les chiffres des décès, remplacés par : "Comme de nombreux pays ont cessés de compter le nombre total de cas, ces données seront aggrégées et présentés sous un nouveau format la semaine prochaîne". Le gouvernement français a mis en place un site internet spécialisé, [www.pandemie-grippale.gouv.fr-&gt ;http://www.pandemie-grippale.gouv.fr/]. Dans son "[bulletin épidémiologique : point au 3 novembre 2009, 11h->http://www.pandemie-grippale.gouv.fr/article.php3?id_article=584]", ce site officiel estime que 341 000 personnes ont consulté un médecin pour cause de grippe A, rien que durant la 44ième semaine de l’année. Et 266 000 la semaine 43. Le même document indique que "au total, au 3 novembre 2009, 625 patients ont été hospitalisés. Parmi eux, on compte 131 cas graves (21 %), dont 31 patients présentant un syndrome de détresse respiratoire aiguë. Parmi l’ensemble des 625 patients hospitalisés, 406 sont sortis, 16 sont décédés et 203 patients sont toujours hospitalisés, dont 36 en soins intensifs." (page 5/9). Le même document indique "22 décès attribués à la grippe A depuis le début de l’épidémie, dont 18 confirmés" (pages 1 et 5). Le taux de mortalité actuel, pour la métropole, est donc très probablement inférieur à "20 environ" sur "plus de 500 000" (Taux de mortalité < 0,005% !). Mais le taux de mortalité à l’hôpital, pour les cas graves, est de 2% des personnes hospitalisées (16/625) et de 12% des "cas graves" (16/131). Outre-mer, le gouvernement a recensé 1 décès en Guyane, 1 en Martinique, 1 en Guadeloupe, 6 à la Réunion, 2 à Mayotte, 9 en Nouvelle-Calédonie et 7 en Polynésie française. Sachant que rien qu’en métropole, la grippe saisonnière a touché au moins 3.955.000 personnes durant l’hiver 2008-2009 [7], on voit bien qu’entre l’absence de chiffres fiables au niveau mondial et les différences "culturelles" dans l’art de faire des statistiques, la seule certitude, c’est que personne ne s’empresse de publier des chiffres fiables ...
 

La morbidité

 
Là encore, les chiffres fiables manquent cruellement : selon certaines sources, la grippe "A" serait 5,6 ou 10 fois plus contagieuse que la grippe saisonnière. Selon le professeur Floret [8], cité par "Le Monde" du 26 juin 2009, "la moitié de la population française est susceptible d’être touchée par le virus de la grippe A (H1N1) en l’absence de vaccin". Selon les chiffres cités plus haut [9]] l’OMS dénombrait pourtant au 1er novembre seulement 182435 cas seulement pour ses zones "Asie du sud-est" et "Pacifique-ouest". Rapporté à la population de ces zones, on voit bien que l’on est très loin, après l’hiver austral, d’un taux de morbidité annoncé à 50% de la population ... Si l’on prend toujours "bêtement" le chiffre de l’OMS, moins de 500 000 cas recensés à ce jour, on en est à moins de 0,01% de la population mondiale ... En France métropolitaine, le virus se répand : 341 000 cas cette semaine 44 alors qu’il y en avait 266 000 la semaine dernière (43). Sur les 266 000 cas estimés pour la semaine 43 (du 19 au 25 octobre 2009) : "2 308 prélèvements ont été reçus par les Centres nationaux de référence. Parmi eux, 545 sont positifs pour la grippe : 541 virus grippaux A (H1N1) 2009 ; 4 virus grippaux A non typés. Le virus A (H1N1) 2009 représente la quasi-totalité des virus grippaux isolés. Au cours de la semaine 43, parmi les 316 prélèvements réalisés par les médecins du réseau des Grog chez des patients présentant une IRA, 95 étaient positifs pour le virus A (H1N1) 2009 (30 % des prélèvements testés positifs). En France métropolitaine, (Semaine 45 - Situation au 3 novembre 2009, Page 3/9 Bulletin grippe A (H1N1) 2009 n°69, InVS), ce pourcentage de positivité est en nette augmentation par rapport à celui de la semaine 42 (17 %, données consolidées au 3 novembre). Il est de 65 % en Île-de-France et de 21 % hors Île-de-France, contre respectivement 54 % et 9 % en semaine 42. Les analyses de résistance des virus grippaux aux antiviraux indiquent que tous les virus grippaux A (H1N1) 2009 isolés et testés à ce jour, en France, sont sensibles aux inhibiteurs de la neuraminidase." (source : site gouvernemental [www.pandemie-grippale.gouv.fr-&gt ;http://www.pandemie-grippale.gouv.fr/article.php3?id_article=584]) Dans les cas les plus graves, toutefois, les victimes ne peuvent être maintenues en vie que par une réanimation lourde, avec respiration extra-corporelle. Le même document officiel contient un tableau indiquant que la mortalité n’a pas connu de pic. Voici les estimations du CDC sur le nombre de cas, d’hospitalisations, et de décès dûs à la grippe A/H1N1 aux Etats-Unis, d’avril à octobre 2009 [10] :
 
| | Estimations | Nb retenu par le CDC | | Nb de cas | de 14 à 34 millions | 22 millions | | Hospitalisations | de 63 à 153 000 | 98 000

(0,45%) | | Décès | de 2500 à 6100 | 3900
(0,018% des cas et 4% des cas ayant nécessité l’hospitalisation) |
 

Le virus

 
Comme le disait déjà l’OMS dans son communiqué du 24 avril 2009, "c’est un virus nouveau". Il est constitué d’une combinaison particulière qui provient de quatre souches différentes : deux virus porcins, un virus aviaire, et un virus humain. C’est un virus grippal de type "A", et de sous-type H1N1. Les virus grippaux de type "A" comportent deux types de protéines de surface (hémagglutinine et neuraminidase), qui hérissent son enveloppe. Ils peuvent subir des changements majeurs et muter radicalement. Mais l’humanité a déjà été confrontée à des virus de cette famille : "Ainsi, outre la pandémie de 1918 et ses deux vagues (début d’été, puis octobre), un A prime H1 s’est manifesté discrètement en 1948, alors qu’en 1957 un A/H2N2 a causé une pandémie dix fois moins grave que celle de 1918 (3 millions de décès). En 1968, un nouveau virus A/H3N2 envahit le monde mais ne touche l’Europe qu’avec la seconde vague après un an (1,5 millions de décès). En 1976, fausse alerte, un virus porcin contamine des soldats américains, on vaccine… pour rien 40 millions d’Américains (1 décès). En 1977, un A/H1N1 refait surface, ne touche que les moins de 20 ans, les autres bénéficient d’une mémoire immunitaire comme actuellement. Il est encore en activité : c’est le virus A/H1N1 saisonnier. Il est cependant moins dangereux que le virus A/H3N2.", selon Maurice Chevrier dans [santelog.com->] ("Communauté des professionnels de santé"). Le virus peut-il être sorti d’un laboratoire ? Techniquement, oui. Moralement, bien sûr, c’est inimaginable ... N’est-ce pas ? Sauf qu’il existe un précédent historique ! Le 2 mars 2009, un virologue parmi les plus réputés au monde, Vincent Racaniello [11], publiait sur le site [www.virology.ws-&gt ;http://www.virology.ws/] un article sur l’origine du virus H1N1 actuel [12] ... dans lequel il revient sur une publication de la revue Nature ... de 1978 ! Quel rapport ?

"[...] des virus du sous-type H3N2 circulaient en mai 1977 quand des virus H1N1 furent isolés en Chine puis en Russie. Durant l’hiver 1977-1978, les virus H1N1 causèrent une épidémie dans tout l’hémisphère nord. Les résultats de tests sérologiques indiquèrent que les glycoprotéines HA et NA des virus H1N1 de 1977 étaient très similaires à celles de virus du même sous-type qui circulaient en 1950. [...] Par contraste, il y avait moins de similarités entre l’ARN viral des H1N1 de 1977 et tous les H1N1 qui avaient circulé chez les humains entre 1947 et 1956. Pourquoi le génome viral de l’isolat de 1977 et ceux de 1950 étaient si proches ? Si les virus H1N1 s’étaient répliqués chez un animal pendant 27 ans, bien plus de différences auraient étés identifiées. Les auteurs suggérèrent plusieurs possibilité, mais une seule "colle" : - "il est possible que le virus de la grippe H1N1 ait été "gelé" dans la nature ou ailleurs [...] [13]"
La suggestion est claire : le virus a été congelé dans un laboratoire depuis 1950 et est ressorti, que ce soit intentionnellement ou par accident, en 1977. Cette possibilité a été contestée par les scientifiques Russes et Chinois, mais demeure à ce jour la seule explication scientifique plausible."

Pourquoi diantre un virologue expérimenté publie-t-il donc, en mars 2009, cet article teinté d’humour en lui donnant pour titre "Origin of current influenza H1N1 virus" ? ("Origine du virus H1N1 actuel"). Les personnes ayant déjà été exposées aux virus de la famille A/H1N1 en 1977 ou avant semblent être plus souvent immunisées contre le virus 2009, qui touche des tranches d’âge et des groupes atypiques pour une grippe saisonnière. Le virus 2009 ressemblerait-il à un virus A/H1N1 déjà rencontré, par exemple en 1977 ?

Les vaccins

Sur son blog, [Martin Winckler->http://martinwinckler.com/article.php3?id_article=973] estime que :

"Dans l’hémisphère sud, où la santé de la population est proportionnellement plus précaire que dans l’hémisphère nord, la mortalité est inférieure à celle d’une grippe saisonnière habituelle. De plus, comme l’OMS ne demande plus de confirmer les cas de grippe « puisqu’il y en a trop », on est en droit de penser que le nombre de personnes atteintes par la grippe est bien plus grand qu’estimé, mais comme le nombre de morts attribué au virus (un mort, ça se comptabilise) est faible, la proportion de décès par rapport au nombre de personnes touchées est donc probablement encore plus faible qu’on ne l’estime actuellement.". Il exprime un avis partagé par beaucoup de professionnels de santé : "Autrement dit : en agitant la peur d’un virus qui "pourrait" devenir dangereux, on vous a vendu un vaccin qui, si le virus était vraiment devenu dangereux ne vous aurait, de toute manière, pas protégés... Il ne vous reste plus qu’un vaccin très coûteux, peut-être efficace(mais c’est pas sûr) contre un virus... bénin.".

Il y a un autre élément à prendre en compte : la vaccination ne peut enrayer l’épidémie que si suffisamment de gens se font vacciner ! (Et si le vaccin est efficace, bien sûr). Sinon, les personnes non vaccinées restent assez nombreuses pour propager le virus. Or tous les sondages montrent que la grande majorité des gens n’envisage PAS de se faire vacciner. Y compris et peut-être même d’abord chez les professionnels de santé. J’ai déjà cité Martin Winckler. Des personnalités comme [Roni Brauman->http://www.youtube.com/watch?v=CTdFIyJwIgw&feature=player_embedded] et le professeur [Luc Montagner->http://ricerca.repubblica.it/repubblica/archivio/repubblica/2009/10/17/montagnier-la-nuova-influenza-un-ciclone-non.html] n’envisagent pas de faire ce vaccin. Et Rony Brauman "n’encouragera pas ses enfants à le faire". A ce jour, il y a, selon les chiffres du gouvernement lui-même, bien plus de personnes qui ont contractées cette grippe, et qui y ont survécu, que de personnes vaccinées. A ce jour, en France, seules 17% des personnes interrogées envisagent de se faire vacciner [14]. Avant même d’avoir commencée, la vaccination de masse n’a déjà plus aucune chance de stopper l’épidémie, ni même de diminuer significativement la probabilité de contamination des personnes fragiles. Protège-t-elle au moins contre le virus ? Trois semaines après l’injection, 80% à 90% des personnes vaccinées [15] développent une forte réponse immunitaire. Ce sont les résultats annoncés par les fabricants, et ils concernent la réponse immunitaire, "considérée comme protectrice", et non la mesure a posteriori d’une efficacité réelle. Ce sont des chiffres très significatifs, en médecine. Toutefois, ils concernent des essais cliniques, et non des résultats en situation réelle où les personnes vaccinées sont entourées d’un nombre supérieur de personnes non vaccinées ayant survécues, et donc immunisées. Nous n’avons à ce jour encore lu aucune étude épidémiologique sur l’efficacité de ce vaccin en situation réelle. Or, dans la campagne de vaccination de masse qui a démarré le 12 novembre, il est désormais certain que de nombreuses personnes vaccinées seront en contact avec le virus avant d’avoir pu développer une immunité (341 000 personnes ont attrapées la grippe "A" la semaine dernière, et 266 000 la semaine d’avant). Les adjuvants : plusieurs types de vaccins ont étés fabriqués, certains "avec adjuvants" et d’autres "sans adjuvants". Ces adjuvants augmentent la réponse immunitaire, et permettent donc de fabriquer plus de doses avec moins d’antigènes. Ils pouraient également rendre certains vaccins efficaces même en cas de légère mutation du virus, selon des [tests réalisés par GlaxoSmithKline->http://www.pandemiedegrippe.com/2009/08/18/vaccins-contre-la-grippe-a-h1n1-questions-et-reponses/#essais] sur un prototype de vaccin contre la grippe aviaire H5N1 utilisant leur adjuvant "maison". Le revers de la médaille est un risque accru pour les personnes souffrant de maladies auto-immunes. Il s’agit toutefois là d’un point de vue européen : le 3 novembre 2009, le site gouvernemental américain des centres pour le contrôle et la prévention des maladies [16] publie ceci :

"Est-ce que les vaccins actuellement recommandés pour la grippe H1N1 de 2009 contiennent des adjuvants ? Non. Conformément aux plans fédéraux actuels, seuls des vaccins sans adjuvants seront utilisés aux Etats-Unis durant la saison grippale 2009. [...] Les vaccins 2009 avec adjuvants seront étudiés pour déterminer s’ils sont sûrs et efficaces. Les experts étudieront les données quand elles seront disponibles. Il n’est pas prévu pour l’instant de recommander un vaccin H1N1 2009 avec adjuvants."

Le point de vue des autorités américaines est limpide : tant qu’elles ne disposent pas de données scientifiques sur l’efficacité et l’innocuité des vaccins avec adjuvants, elles n’envisagent pas de les autoriser sur le territoire américain. Nous sommes donc curieux de savoir sur quelles données scientifiques, encore inconnues des américains au 3 novembre 2009 , ont bien pu se baser les autorités européennes pour accorder des autorisations de mise sur le marché à trois vaccins tous avec adjuvants ?

 
Les vaccins achetés par la Ministre B
 
 [17] :
 
| Laboratoire | Vaccin | Type | Adjuvants [18] | Nombre de doses commandées |
| Novartis | Focetria | Mock-up H5N1 [19]
Antigènes de surface | MF59, Squalène (9,75 mg), Polysorbate 80 (1,175 mg), Trioleate de sorbitane (1,175 mg) | 16 millions de doses |
| GlaxoSmithKline | Pandemrix | Mock-up H5N1
virion fragmenté | AS03, Squalène (10,69 mg), DL-α-tocophérol (11,86 mg) Polysorbate 80 (4,86 mg) | 50 millions de doses | | Baxter AG | Celvapan | Mock-up H5N1
virion entier | sans | 50 000 doses |
| Sanofi-Pasteur | Humenza | virion fragmenté | (pas d’AMM avant fin 2009) | 28 millions de doses | | Sanofi-Pasteur | Panenza | virion fragmenté | sans (AMM annoncée vers le 15 novembre 2009) |^|
 
Ces vaccins ont étés autorisés à la vente par la commission européenne le 29 septembre et le 2 octobre 2009. Ils avaient étés [commandés au mois de juillet->http://www.sante-sports.gouv.fr/actualite-presse/presse-sante/communiques/regard-critique-acquisition-vaccins-contre-virus-pandemique-h-1-n-1-decidee-par-gouvernement..html?var_recherche=commande vaccins]. "750 millions d’euros ont étés consacrés à l’achat des vaccins. Leur prix unitaire est variable en fonction des fournisseurs et s’établit en moyenne à un peu moins de 8€ HT." Voici l’avis de la revue "Precrire" sur les 4 vaccins achetés par la France [20] :

"Plusieurs vaccins grippaux monovalents inactivés contre le virus H1N1v sont autorisés ou annoncés d’ici la fin de l’année 2009. Ils diffèrent sur plusieurs critères, tels que : type de vaccin (virus entier, fragmenté, ou à "sous-unités"), présence ou non d’adjuvant lipidique (visant à amplifier la réponse immunitaire et à augmenter le rendement de production), présentation unidose ou multidoses, conservateur ou non. [...] Une présentation unidose en seringue préremplie prête à l’emploi est préférable pour mettre à l’abri d’une contamination microbienne et des risques liés à un conservateur. En pratique, bien qu’encore parcellaires, les données disponibles au 30 septembre 2009 justifient une vaccination des personnes à risque élevé de complication grave de la grippe H1N1v, et aussi de celles qui les entourent et qui les soignent. Plusieurs vaccins sont proposés. Le vaccin doit être choisi, selon les disponibilités, pour réduire au minimum les risques d’effets indésirables, notamment chez les nourrissons et les femmes enceintes jugés à risque : c’est-à-dire de préférence un vaccin à virus fragmenté sans adjuvant."

Fort bien ... L’ennuyeux, c’est que les vaccins achetés par la ministre "B" ne sont PAS proposés en seringues préremplies prêtes à l’emploi, et qu’aucun d’entre eux n’est à la fois à virus fragmenté et sans adjuvants. La revue "Prescrire" recommande ainsi d’autres vaccins que ceux commandés par la ministre "B", et un autre conditionnement, plus sûr ...

 

Les masques

 
Il en existe différents types : les masques anti-projections, dits "chirurgicaux", qui laissent passer les virus, et les masques de protection dits FFP2 et FFP3, qui peuvent protéger des virus [21]. L’INRS indique toutefois qu’un masque FFP2 mal ajusté ou mal utilisé ne protège pas plus qu’un masque anti-projections. En raison de leur filtration plus fines, ces masques sont inconfortables s’ils ne sont pas munis d’une soupape. Dans tous les cas, ils doivent être changés souvent, car ils peuvent devenir un vecteur de contamination lorsqu’ils ont étés contaminés par le virus. Les simples masques anti-projections, en particulier, sont traversés par l’humidité, et les virus. Tous les masques doivent être changés toutes les 4 heures, ou dès que l’on a toussé ou éternué dedans. Le site [www.infirmiers.com-&gt ;http://www.infirmiers.com/les-grands-dossiers/les-grands-dossiers/quel-masque-choisir-face-a-la-grippe-a-h1n1/precautions-et-mode-demploi.html] publie un document illustrés de photos pour montrer leur bon usage. Mais même dans le cas idéal, un masque appliqué sur le visage n’est pas un scaphandre : il y a des fuites. Bref, malgré les centaines de millions de masques achetés par les pouvoirs publics et les entreprises, il semble donc très peu probable que ces masques soient tous utilisés dans les conditions strictes où ils peuvent servir, lues dans leurs notices ... Certains masques seront mal utilisés par manque d’habitude, d’autres portés trop longtemps, et d’autres encore jetés "n’importe où", avec leur charge virale. Enfin, rappelons-le, le gouvernement sarkozyste a fait passer un [décret interdisant de porter un masque->http://www.france24.com/fr/20090621-decret-anti-cagoules-dissimuler-visage-journal-officiel-manifestations-emeutes-casseurs-identite-anonymat] ... aux manifestants ! Or, nous étions tout de même [plus de 3 200 000 le 19 mars 2009->art1535] ... Faudrait savoir, brigadier !
 

Les gels hydro-alcooliques

 
Avec cette pandémie est apparu cette année un nouveau produit de consommation "in-dis-pen-sable" : les solutions et les gels hydro-alcooliques. Les stratèges du marketing nous avaient déjà fait un coup de ce genre pour Halloween : fourguer un truc qui ne sert à rien, et ses produits dérivés. L’Afssaps recommande : - de toujours privilégier la lavage des mains avec de l’eau et un savon, et de réserver les gels et solutions hydro-alcooliques aux cas où aucun point d’eau n’est disponible. - de ne pas utiliser les gels hydroalccoliques chez les enfants : le lavage des mains au savon liquide avec la présence d’un adulte reste la meilleure solution. Bref, pour les gens qui se lavent les mains, avec de l’eau et du savon, les autorités recommandent de ne surtout rien changer : les gadgets hydro-alccoliques sont à réserver aux adultes souvent éloignées d’un point d’eau. Il existe peut-être tout de même une cible pour ces produits ? Ce sont les hommes politiques qui trempent leurs pattes dans les billets de banque [22] et passent ensuite des journées à serrer des louches sans jamais se laver les mains ...

Les antiviraux

Pendant longtemps, le corps médical était un peu impuissant, et disait qu’une grippe mal soignée dure une semaine, alors qu’une grippe bien soignée ne dure pas plus de huit jours ... Et puis sont apparus de nouvelles familles de médicaments, des antiviraux, qui sont efficaces contre les virus grippaux en général et contre le A/H1N1 2009 en particulier. Les avis sont partagés : certains spécialistes pensent que c’est le moment ou jamais de s’en servir, d’autres pensent qu’il vaut mieux les réserver pour lutter contre des virus encore plus dangereux, et d’autres encore expriment des doutes sur leur efficacité. La France en possède des stocks importants, achetés en prévision d’une vaste pandémie de grippe "aviaire" H5N1. Il existe une date limite à leur utilisation. L’Organisation Mondiale de la Santé les recommande sans réserve dans les cas graves, et insiste sur l’importance de les prescrire tôt, "de préférence dans les 48 heures suivant l’apparition des symptômes", car celà "améliore l’issue clinique" [23]. "Les données examinées par les experts indiquent que, prescrit à bon escient, l’oseltamivir peut réduire sensiblement le risque de pneumonie (une des premières causes de décès pour la grippe pandémique comme saisonnière) et la nécessité d’hospitaliser." L’osetalmivir a été développé un peu avant 1996 par Gilead Sciences [24] qui possède le brevet et vend la molécule (pour 50 millions de dollars et 10 % du chiffre d’affaires) au groupe suisse Hoffman La Roche qui possède la licence exclusive sous la marque commerciale Tamiflu.

 

La Ministre B

 
La ministre "B" avait tout prévu ("Ah bon ?") : elle a commandé dès juillet 94 millions de doses de vaccins et des centaines de millions de masques, elle a sermonné les préfets, et mis les services de l’Etat en alerte : ils ont étés sommés de recenser les moyens funéraires département par département et d’organiser un [plan d’urgence pour pouvoir enterrer ou incinérer vite et bien->http://www.pandemie-grippale.gouv.fr/IMG/pdf/A10.pdf]. Un milliard et demi d’euros auraient déjà étés engagés, au total, dans le plan de lutte contre la grippe "A". On peut comprendre, après la vache folle et le sang contaminé, que la ministre "B" n’ait cette fois pas voulu prendre de risque, surtout après le facheux précédent d’un de ses prédécesseurs qui avait eu un mal fou à essayer de [mettre sur le dos du soleil une surmortalité de 70% en 15 jours liée au délabrement de notre système de santé, en 2003->rub35]. Mais c’est justement là où le bât blesse : notre système de santé, privatisé et démantelé par pans entiers, n’a depuis longtemps déjà plus de marges de manoeuvre : il fonctionne "à flux tendus". La moindre pécadille suffit désormais à engorger les services d’urgence. Les "patients" patientent de longues heures, en souffrant. Quand ils survivent ! Dans l’Ain, une femme est morte faute de soin, le 28 septembre 2009, après avoir poireauté trois heures aux urgences. "C’était une sage-femme retraitée, qui avait parfaitement diagnostiqué qu’elle souffrait d’un infarctus", dit son mari qui l’avait conduite aux urgences, et qui "s’étonne que son épouse ait été laissée sur un brancard pendant deux ou trois heures avant que quelqu’un ne vienne s’occuper d’elle. Trop tard". De même, si la grippe "A" tue peu, elle entraîne quelques rares cas graves, et pour certains mortels. Selon un reportage télévisé, hier (11/11/2009), il n’y aurait qu’une trentaine de places de réanimation avec respiration extra-corporelle pour toute la France !!! Et déjà (selon le site du gouvernement) "31 patients présentant un syndrome de détresse respiratoire aiguë". Dommage pour le trente-et-unième ... En fait, si les laboratoires pharmaceutiques, les fabricants de masques et les "hydro-alcoologues" peuvent remercier la ministre, les hôpitaux et la médecine en zones défavorisées (banlieues et campagnes) sont les grands perdants du plan à "B". En zones urbaines, où les grands hôpitaux sont déjà "à flux tendus", une meilleure qualité de soins sera possible de manière drastiquement limitée par les ressources disponibles : 30 respirateurs extra-corporels pour toute la France, pour déjà 31 patients en détresse respiratoire aigüe. C’est LE gros risque qui menace les personnes victimes des formes graves de la grippe "A" : crever à l’hôpital faute de matériels, ou même aux urgences faute d’avoir pu rentrer. Et contre ce risque-là, la ministre "B" n’a pas fait grand chose : dès la semaine dernière, les médias ont rapportés que les services d’urgence saturaient déjà. Il faut dire que son gouvernement détruit méthodiquement tout ce qui peut encore ressembler de près ou de loin à un service public, y compris les services publics de santé. Surtout à la campagne, et en banlieues. Dernier "détail" piquant, la ministre "B", docteure en pharmacie, a travaillé au moins 20 ans pour l’industrie pharmaceutique, en qualité de visiteuse médicale puis de chargée des relations publiques.

Plan T !

Le président du CA de l’AP-HP (Hôpitaux de Paris) dénonce ["le bide" de la campagne de vaccination->http://info.france2.fr/grippe-mexicaine/Vaccin :-un-m&eacute ;decin-d&eacute ;nonce-le-bide-de-la-campagne-58500056.html]. Il juge "tout à fait préoccupant" ce rejet de la vaccination et demande la création d’une mission parlementaire à ce sujet. Cette campagne se passe "dans un climat détestable", estime t’il, citant "l’absence de transparence de l’information, des maladresses dans la communication, et donc une méfiance de la population". Il rappelle qu’il dénonçait depuis plusieurs mois "le mythe d’une campagne de vaccination générale", "très lourde et peu crédible". "Le bénéfice/risque de cette vaccination n’est toujours pas avéré pour le tout venant", souligne-t-il. Il défend en revanche une politique vaccinale "raisonnable", ciblée vers les personnes les plus exposées, tels les personnels médicaux, et les plus fragiles, comme les femmes enceintes, les gens ayant une maladie cardio-pulmonaire, les diabétiques, les enfants ... Soulignant que la campagne vaccinale était actuellement "un gigantesque bide", il se dit "inquiet de la sous-vaccination" des gens les plus concernés, estimant que ce rejet est "tout à fait préoccupant" et "dangereux pour la santé publique". Pour lui, le gouvernement devrait "changer de communication, instaurer un vrai dialogue avec les Français et fournir toute la transparence dans l’information". Bref, c’est désormais clair, le virus est là, les citoyens ne font aucune confiance à ce gouvernement : ils l’ont pris en grippe, et le plan Bachelot est planté ! Enfin, pas pour tous le monde : les cours boursiers des laboratoires concernés se portent bien, merci. En fait, les bourses qui plongeaient inexorablement depuis mi-2007 ont cessé de plonger, et sont reparties à la hausse, à partir du 9 mars 2009. Ce jour-là, Sanofi-Aventis signait un contrat de cent millions d’euros "pour construire une usine de vaccin grippal saisonnier et pandémique au Mexique" [25].

 
Et encore : "on ne nous dit pas tout" ....
 
(Source : revoltes.net)

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