Grippe H1N1 et bętise sanitaire : le Tamiflu est superflu et nocif

par Bernard Dugué
mardi 11 août 2009

Les médecins britanniques ont décidé de contester les mesures gouvernementales prises pour lutter contre la grippe A de 2009. Déjà, une enquête montrait que 8 médecins sur 10 avaient un avis négatif sur la généralisation du diagnostic de grippe par Internet ou téléphone. Au risque de laisser passer des pathologies plus sérieuses. Avec à la clé la possibilité d’acheter la boîte de Tamiflu qui dans l’opinion publique représente le sésame magique permettant de se prémunir contre l’impact viral. Les Parlementaires britanniques ont pourtant validé cette approche et regretté que le gouvernement ait tardé à mettre en place cette hotline antivirale. Décidément, il existe un schisme entre les politiciens, jouant la précaution et la panique, et les professionnels de terrain, bien plus critiques. Un véritable combat pourrait bien avoir lieu entre les experts et les gens de terrain.


Cette fois, un rapport de cliniciens vient de lancer une alerte contre d’éventuels effets secondaires occasionnés par cet antiviral sur des sujets d’âge jeune. Selon le Dr. Carl Henegan de l’hôpital d’Oxford, la stratégie visant à prescrire systématiquement du Tamiflu ou du Relenza pour tous patient atteint de syndromes grippaux est non seulement inappropriée mais peut même s’avérer déconseillée si le patient est âgé de moins de 12 ans. La raison étant simple. Le Tamiflu n’est pas une molécule innocente, provocant des vomissements, une déshydratation et parfois des cauchemars. Ce traitement occasionne des effets secondaires qui risquent de placer les patients traités dans un état de santé moins bon que si on laisse le mal se développer comme lors d’une grippe saisonnière. Un enfant sur deux semble affecté par ces effets indésirables alors que les bénéfices du traitement sont très limités. D’ailleurs, ces médecins britanniques ont aussi conclu, comme l’affirmait le professeur Debré, à une grippe bénigne. La conclusion est claire. Les effets néfastes l’emportent sur les bienfaits octroyés par cet antiviral. Ce qui n’empêche pas le ministre britannique de gamberger sur une affection qui a fait pour l’instant 30 morts, contre 8000 lors d’une grippe saisonnière, mais qui pourrait en occasionner 65 000 par on ne sait quel calcul ou décret naturel. Et ces médecins d’enfoncer le clou et de juger la réaction des autorités sanitaires aussi disproportionnée que la prescription automatique d’antibiotiques recommandée naguère par ces mêmes autorités, lors d’un banal mal de gorge. A croire que le « scientifique normal » mute en âne dès lors qu’il prend des fonctions administratives dans une machine sanitaire étatique.


Cette grippe offre aussi l’occasion de nous interroger sur nos sociétés de l’activisme intempestifs avec ses excès en matière de sécurité, que ce soit policière ou ici en l’occurrence sanitaire. Nous qui avons connu l’élection de Mitterrand, et a fortiori ceux qui ont vécu la Libération, se souviennent d’une autre époque où la grippe n’était pas prise en grippe mais considérée comme une banale affection. Ce qui n’interdisait pas de prendre une aspirine ou un banal paracétamol pour combattre la fièvre. Quelques jours de repos et hop, c’était reparti. Ensuite, la peur a fini par persuader les médecins de prescrire intempestivement des antibiotiques à titre préventif, pour éviter une infection bactérienne. Un geste bien automatique et dépourvu de bon sens mais quand il s’agit de santé, on ne compte pas. Nous avons vécu une époque où il n’existait pas d’antiviral et nous ne sommes pas morts pour autant. Mais en 2009, les labos ont produit deux antiviraux, sur des bases très mécanistiques et très moléculaires. Des inhibiteurs de la neuraminidase, ma brav’dame, vous avez bien entendu, des zinibiteurs de la neuraminidaze, et qu’on ne prenne pas pour des nazes ces doctes savants bienfaiteurs de l’humanité qui officient dans les centres de recherche des laboratoires pharmaceutiques. Bref, cette affaire de Tamiflu fleure les dérives de l’hyper médication. Si on ajoute la question du vaccin, le citoyen qui réfléchit ne pourra s’empêcher de penser à une chaîne de responsabilité mettant en lice des professionnels et autres experts, soit incompétents, soit malhonnêtes. Les citoyens vont finir par se rebeller contre ces gens qui soi-disant veulent leur bien, comme en d’autres temps les marxistes… ces gens de la santé qui veulent soigner un mal bénin dont on peut très bien guérir. Un schisme se dessine. En 2005 nous avons vu une défiance des citoyens face au TCE européen et plus généralement, face aux élites politiciennes, médiatiques et technocratiques. En 2009, nous pouvons ajouter à la liste les élites de la santé. Décidément, le système des zélites se délite. Qui aura le dernier mot ? Si ce sont les zélites, alors ce sera la société des derniers hommes. 


Ce 10 août, les médias ont mis à la une un incendie dans un HLM et un jeune tué en moto. Comme si ces informations étaient cruciales pour la vie des citoyens. Les médias ont cru bon de se taire sur ce rapport des médecins britanniques à charge contre le Tamiflu. Vous verrez que le 11 août, les médias auront trouvé un autre fait divers, un fait de diversion, par exemple, trois morts à un passage à niveau.


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