Hôpital sans douleur
par Bergamote
lundi 12 décembre 2005
Parce que le personnel surchargé est attentif d’abord aux soins aigus. Parce que l’intensité de la douleur est difficile à évaluer, son ressenti très variable d’une personne à l’autre. Parce que souvent des souffrances de type psychologique informulées (demandes d’attention, peurs, etc.) se joingnent aux plaintes concernant la douleur. Parce qu’il peut y avoir une certaine accoutumance chez les soignants parfois mal formés en ce domaine. Ne leur jetons pas la pierre, chacun s’arrange comme il le peut pour survivre dans la profession ! Parce que le patient n’ose pas demander, ou alors il se dit qu’il faut bien souffrir, que c’est normal. Toutes ces causes font que parfois la douleur n’est pas prise en compte comme elle pourrait l’être, comme elle devrait l’être.
Pour aider les patients, mais aussi le personnel, certains hôpitaux en Europe, au Canada, deviennent des "hôpitaux sans douleur".
En Suisse, il s’agit d’un label, accompagné d’une certification délivrée par la Ligue suisse contre le cancer (mais cela concerne toutes les sortes de douleurs), label qui doit être réactivé tous les trois ans.
Cela passe par une formation et un travail de motivation des soignants, qui doivent savoir évaluer et même anticiper l’évolution de la douleur.
La prise en charge est assurée 24h/24, le patient indique sa douleur sur une échelle allant de 1 (douleur faible) à 10 (douleur maximale). On ne devrait jamais dépasser 4 !
Lorsqu’ils entrent à l’hôpital, les patients sont informés, on leur explique que nul n’est obligé de souffrir en silence !
La douleur est traitée selon les "paliers de l’OMS" : cela va de l’antalgique simple, en augmentation progressive, vers des dérivés de morphine, jusqu’à la morphine pure.
En Suisse, 10 hôpitaux ont obtenu ce label, 13 s’y préparent.