Hyperactivité et troubles du comportement - traiter le problème à la source

par Arthur Carnet
vendredi 11 janvier 2008

Agitation motrice, impulsivité et inattention - tels sont habituellement les symptômes de l’hyperactivité. Cependant si votre enfant n’est pas capable de rester assis en silence plus d’un instant où n’est pas concentré, attendez un peu avant de le gaver de médicaments. Essayez d’abord de l’aider à répondre aux questions existentielles qui le tourmentent.

Des recherches récentes indiquent qu’un nombre important d’enfants et d’adolescents souffriront d’un ou de plusieurs troubles psychiatriques à l’une ou à l’autre des étapes de leur vie, certaines publications avancent même des chiffres allant jusqu’à 16% de la population (Pliszka, 1998).

Sur le terrain, il s’avère que les problèmes d’écoute et de concentration sont un phénomène qui ne fait que s’amplifier. Le plus souvent diagnostiqué comme « trouble d’hyperactivité avec déficit de l’attention (THDA) ».

Le traitement de l’hyperactivité fait actuellement l’objet de nombreux débats en particulier autour de la Ritaline (méthylphénidate), pour l’instant principal psychostimulant disponible en France.

Cependant le débat dépasse le cadre d’une discussion sur les effets secondaires d’un produit chimique. Dans les arguments évoqués par les différentes parties, se dessine en filigrane une véritable interrogation sur le bien-fondé de notre approche des difficultés que rencontre la jeune génération.

La nouvelle génération

Depuis toujours, le désir a été la force motrice qui a fait avancer l’humanité. Nos désirs évoluant nous forcent à progresser, à réfléchir, et à améliorer notre ordinaire.

Pendant des siècles, l’humanité a essayé de combler ses désirs mais, chaque génération vient au monde avec un besoin plus développé que la précédente. Par le passé, un simple morceau de pain, un peu d’eau et un toit au-dessus de nos têtes nous suffisaient. Puis, de génération en génération, nous avons évolué désirant à chaque fois un peu plus et un peu mieux.

La génération de nos enfants dispose ainsi de désirs et d’une soif bien plus développée que les nôtres. Les enfants d’aujourd’hui perdent très vite intérêt, et tout objet de satisfaction est amené à être remplacé rapidement. Une partie d’entre eux ont de sévères problèmes de communication avec leurs parents, et une vie sociale qui se passe majoritairement derrière un écran d’ordinateur, sur Internet.

Le sentiment de vide grandit. Frustration, dépression, deux types de problèmes en croissance au sein de la jeune génération, laquelle va parfois jusqu’à l’autodestruction, en cherchant refuge dans l’alcool et la drogue - fuyant un sentiment de malaise qui la ronge. De nombreuses recherches menées parmi des adolescents touchés par la drogue, montrent qu’une des causes récurrentes de la consommation est le « manque de sens » ou le « manque de goût » à la vie.

Un traitement à la racine

Jusqu’alors nous avons essayé de traiter les problèmes d’aujourd’hui avec les solutions d’hier. Au lieu de traiter le problème à la source nous essayons de supprimer les symptômes, combattant le messager au lieu de lire le message. Plutôt que d’endormir nos enfants à l’aide de moyens artificiels, nous devrions réaliser un changement de fond, dans notre approche même de l’éducation et des valeurs qu’elle transmet.

Nos enfants veulent savoir pourquoi ils existent, et à nous de leur fournir la réponse. Car si nous ne le faisons pas qui le fera ?

Le besoin de découvrir la raison de vivre est naturel pour eux. Inconsciemment, les enfants du XXIe siècle veulent d’abord comprendre pourquoi ils vivent avant d’entamer leur vie.

Un manque de tranquillité intérieure

Une des causes principales de ce problème provient de ce même désir insatisfait de découvrir la raison pour laquelle nous vivons.

Le désir qui a grandi chez nos enfants n’a pas trouvé de satisfaction et engendre une absence de tranquillité intérieure, laquelle s’exprime par un manque de tranquillité extérieure. Cependant les problèmes d’écoute et de concentration sont uniquement la partie révélée de l’iceberg, révélant un phénomène plus global, qui est l’incapacité d’une partie de la nouvelle génération à s’adapter à la société.

Investir dans l’essentiel

Au lieu d’essayer de rendre l’enfant adéquat aux schémas et aux moules que nous avons créés, ou ceux sur lesquels nous avons été éduqués, nous devons rechercher comment adapter les méthodes d’éducation et le programme d’études aux besoins en évolution de nos enfants. Il nous appartient de réfléchir comment permettre à nos enfants de devenir humains, au sens large du terme.

Nous devons comprendre que ce n’est pas la quantité de connaissance absorbée par l’enfant qui compte mais la qualité. Il est impératif qu’à sa sortie du système éducatif, il soit capable de répondre aux questions essentielles de la vie.

Par conséquent, à nous d’intégrer progressivement dans le système éducatif des programmes explicatifs sur la nature de l’homme, de l’origine de ses émotions et expériences, du rôle de la société et principalement le but vers lequel l’emmène la vie. Ainsi, nous fournirons à nos enfants des réponses à ce qu’ils cherchent.


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