Interdire la fessée !
par CHALOT
jeudi 7 février 2013
« Une petite claque sur les fesses n'a jamais fait de mal à personne ? », allez savoir ?
Des associations « droits des enfants » militent pour l'interdiction de cette fessée, premier niveau du châtiment corporel pratiqué et toléré en France, voire magnifié par certains....
La violence que les éducateurs dénoncent à juste titre, commencent par cette « petite » fessée. Comment voulez vous que l'enfant qui vit une violence dite « ordinaire » ne soit pas marqué dans son comportement dès l'école maternelle par ces petits coups qu'il délivre à son tour à ses pairs.
Le film « amour et châtiments », co-réalisé en 2011 par ce médecin et psychothérapeute entraîne le public à découvrir un sujet grave et préoccupant : la perturbation du cerveau des enfants par la violence éducative ordinaire : fessées, cris et humiliations.
Les traumatismes causés par la violence subie par des enfants sont graves...Comme ceux de cet homme, adulte aujourd'hui qui faisait trop de fautes d'orthographe : une faute, un coup de règle...et aujourd'hui des souvenirs noirs et un blocage difficile, très difficile à lever.
Il n'y a pas de petites violences dites ordinaires qui seraient tolérables mais des atteintes à la dignité d'enfants en construction.
Le sujet est sérieux et préoccupant, c'est ce que montre ce film avec des séquences d'entretiens ponctuées par le chant interprété par une chorale d'enfants accompagnée par Yves Duteil … Oui effectivement, cette chanson est au cœur de la problématique : nous voulons l'application de « Tous les droits de l’enfant »
L’abolition de la violence éducative ordinaire est une cause essentielle importante pour l’homme car elle permettrait de lutter efficacement contre toutes les violences : guerres et terrorisme.
Pourquoi la France n'a-t-elle pas rejoint les 22 nations européennes qui ont promulgué une loi d'interdiction de la fessée ?
Elle est interdite à la fois à l’école et par les parents en Espagne et au Portugal, en Allemagne, Pays bas, Autriche, Danemark, Norvège, Suède, Finlande, Islande, Lettonie, Ukraine et dans une importante zone des Balkans : Croatie, Hongrie, Roumanie, Bulgarie, et Grèce....
Lorsqu'un ministre s'apprête à proposer une loi d'interdiction de tous les châtiments corporels dont la fessée, il est arrêté par ses pairs ou par le premier ministre... S'agit-il là d'une peur d'aller à l'encontre de son opinion publique ou de l'expression de l'imprégnation de la violence dans les mœurs des politiques ?
On n'arrête pas d'entendre parler de la vertu de l'éducation d'antan, quand les enfants étaient tenus, corrigés, mais comme l'expliquent les personnes qui sont interrogées par un journaliste : on ne se rend pas compte, ni du sérieux des séquelles traumatiques chez les enfants qui ont eu à subir les violences dites ordinaires, ni du message éducatif inscrit dans le cerveau de ces petits devenus parents.
Ces nouveaux adultes reproduisent parfois à leur tour des gestes et attitudes violentes et humiliantes en direction de leurs propres enfants.
L'Université des parents de Vaux le Pénil a organisé un ciné débat sur cette problématique, cette conférence a regroupé plus de 100 personnes fortement intéressées.
Toutes et tous ont exprimé leur accord avec le médecin-orateur qui avec chaleur et conviction a convaincu qu'il y a un combat éducatif prioritaire : l'interdiction de toute violence éducative, interdiction indispensable, accompagnée d'un volet éducatif permettant de soutenir la parentalité.
Jean François Chalot