L’ostéopathie en danger

par Bertrand Farabet
vendredi 24 novembre 2006

Depuis le vote de la loi de mars 2002 reconnaissant la profession d’ostéopathe, les décrets d’application n’ont toujours pas vu le jour. Aujourd’hui, pressées par le temps, les grandes manoeuvres ont commencé. Elles voient des médecins, rejoints par certains kinésithérapeutes, manoeuvrer pour obtenir du gouvernement qu’il leur réserve la pratique de l’ostéopathie, éliminant par là-même une profession qui pense et considère le patient d’une manière différente.

Le débat n’est pas nouveau, car l’ostéopathie est née en 1874, créée aux Etats-Unis par Andrew Taylor Still, et arrivée en Europe en 1917 avec la création de la British School of Osteopathy en Angleterre. Aujourd’hui les ostéopathes DO (diplômés en ostéopathie) suivent un cursus de cinq ou six ans dans des écoles spécialisées, et sanctionné par un diplôme reconnu par le Registre des ostéopathe et la Collégiale académique qui a défini les programmes d’enseignement. La consultation de ce registre permet de trouver l’ostéopathe DO le plus près de chez vous.

Sans vouloir m’évader de mon sujet je voudrais ici souligner que l’ostéopathie s’appuie sur des principes fondamentaux quelque peu éloignés de l’allopathie, à savoir :

1- Unité de fonctionnement du corps humain
L’être humain est un tout. Il forme une unité complète biologique, émotionnel, spirituel. Le corps humain fonctionne bien totalement, ou fonctionne mal totalement. Toute perturbation se produisant dans une région déterminée du corps pourra se manifester dans n’importe quelle autre région du corps.

2-Autodéfense, autorégulation et autoguérison
Le corps possède par lui-même les moyens de surmonter la maladie tant que la relation "structure-fonction" est respectée. Le corps possède ses propres modèles de défense et ses propres systèmes d’alarme.

3-Interdépendance structure-fonction et fonction-structure
La fonction dépend de la structure : toute perturbation d’une articulation, par exemple, se répercutera sur son fonctionnement : limitations du mouvement, douleurs, etc.
La structure dépend de la fonction : par exemple, toute immobilisation prolongée d’une articulation va "enraidir" l’articulation et les tissus autour.

Ce sont justement ces spécificités de l’ostéopathie qui sont actuellement en danger avec le projet de décret en cours. Aujourd’hui se pose la question de la survie de cette science, de cet art et de cette philosophie des soins de santé. Son succès et son efficacité (de plus en plus de mutuelles prennent en charge une partie de la consultation) la fragilisent car elle devient l’objet de bien des convoitises et des récupérations. Si comme moi vous vous sentez concerné par la disparition programmée de l’ostéopathie telle qu’elle a été élaborée jusqu’à aujourd’hui, je vous encourage à prendre connaissance du texte ci-après cosigné par les groupes représentatifs de l’ostéopathie en France et appelant à réagir et à agir...

N.B. Une pétition est disponible en ligne sur et une manifestation est prévue le 6 décembre à Lyon, Marseille, Paris, Nantes et Toulouse.


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