La cryonie, entre fiction et réalité

Une méthode découverte depuis 50 ans

La cryonie ne date pas d’hier. Cette méthode qui consiste à converser des corps humains à une température très froide a été découverte et expérimentée depuis environ 50 ans. En recourant à cette technique, les scientifiques comptent ramener ces personnes décédées à la vie lorsque la science aura suffisamment évolué pour permettre l’inversion des processus de la vieillesse, voire de la mort.

Depuis la mise au point de la méthode de « vitrification » dans les années 1990, la conservation des patients a été améliorée. Les corps ne sont pas simplement congelés. La majorité des fluides corporels sont remplacés par une substance particulière appelée « cryoprotecteur » qui agit sur l’organisme de la même façon qu’un antigel sur le réservoir d’essence d’un véhicule ou d’un avion. Grâce à ce procédé, les cristaux de glace ne peuvent pas se former même en très basse température. Les tissus sont ainsi protégés.

Des expériences réalisées sur des particules élémentaires

Les scientifiques qui se sont spécialisés dans le domaine de la cryobiologie ont prouvé qu’ils sont aptes à ressusciter des cellules et d’autres particules élémentaires de l’organisme humain. Cette maîtrise a été constatée dans la conservation des globules rouges et des spermatozoïdes dans les banques de sang ou de sperme. En 2012, des chercheurs tchèques ont pu redonner la vie à des larves de mouches ayant été partiellement congelées auparavant. Ces expériences ne permettent toutefois pas d’avoir une garantie quant à la possibilité de ramener à la vie un corps humain. En tout cas, les spécialistes affirment qu’une cryonisation ne sera pas tentée sur un humain avant la réussite d’une expérience de réanimation réalisée sur des animaux. Comme les travaux sur la cryonie se poursuivent, les chercheurs assurent que bientôt il sera possible de rendre la vie aux personnes dont la mort clinique ne remonte pas à plus de 24 heures.

Deux techniques distinctes

On distingue actuellement deux techniques de cryonisation. L’une consiste à conserver un corps tout entier, l’autre est appliquée uniquement au niveau de la tête. Pour ce dernier cas, les spécialistes du secteur misent sur la greffe d’un nouveau corps lorsque la science aura suffisamment évolué pour permettre ce type d’intervention. Reste à savoir si l’individu ressuscité préservera sa personnalité. Certaines organisations opérant dans ce domaine affirment que les souvenirs du patient demeureront intacts, même si les recherches n’aboutiront qu’au bout de quelques siècles.

Les types de contrats proposés par les organisations

Avis aux amateurs, car les contrats proposés par ces organisations indiquent clairement qu’elles ne sont pas soumises à une obligation de résultat. En France, les candidats à la cryonisation doivent accepter le fait que l’institut n’offre qu’une mince garantie fondée sur une hypothétique chance de succès. En Amérique, il existe un arrangement légal entre le patient et l’institution. La personne souhaitant être cryonisée fait don de son corps aux fins de recherches scientifiques. Ce corps devient ainsi la propriété biologique de l’organisme chargé de le stocker sans qu’aucun contrat formel ne lie les deux parties. La congélation des morts serait-elle un futur business lucratif ?