La filière agro-alimentaire : un risque pour la santé publique ?

par Pelletier Jean
mardi 12 février 2013

Cette dernière affaire de la viande de cheval vendue sous l’appellation de viande de bœuf illustre l’éthique de ceux qui « fabriquent » notre alimentation. Non pas que le cheval soit toxique…ou dangereux, mais une telle mascarade dénote d’un état d’esprit inquiétant et dangereux. L’étonnement des pouvoirs publics est une toute autre mascarade !

Quid du principe de précaution ?

Alors que le « principe de précaution » envahit, parfois avec abus, notre existence, alourdit les procédures et restructure nos modes de vie (Cf. certaines directives européennes), il est inexistant là où se jouent des choses bien plus importantes : comme l’alimentation et la santé. D’un côté l’exigence avec à la clef de juteux marchés (Cf. la mise aux normes des ascenseurs dans les habitats collectifs) de l’autre le laisser faire parce qu’il s’y joue beaucoup d’argent encore. Les lobbies de l’agro alimentaire sont extrêmement puissants et ont su préserver leurs mannes financières.

Ils agissent aussi bien à Paris au Palais Bourbon, qu’à Bruxelles dans les couloirs de la Commission européenne. Et ce travail de lobbying se fait au grand jour, on ne peut plus officiellement. On peut consulter la liste des de ces sociétés d’avocats, agissant pour le compte de grands groupes, accréditées par les services de la Commission aux fins d’accéder plus facilement aux parlementaires et aux fonctionnaires européens.

Attention : Danger !

« Il faut sortir de ce brouillard, parce qu’on pourra toujours revendiquer une traçabilité, fixer des règles où chacun est responsable de l’application de la règle, mais si le système est à ce point brouillé, si le brouillard est tellement épais que plus personne ne s’y retrouve, on finira par avoir de gros problèmes » déclare Stéphane Le Foll, notre ministre de l’agriculture, la plus haute autorité en la matière… après Bruxelles.

Pourquoi faut-il que les constats soient toujours établis en période de crise ? Comme si les « spécialistes » ne savaient pas cela depuis longtemps. Il y a une certaine hypocrisie à faire l’étonné à chaque incident. N’empêche que le mot est lâché : on va avoir de gros problèmes. Bigre … je me demande si cela a bien été entendu par tous. Le danger est là et ce n’est pas un hippie, un bobo ou un écolo qui le proclame, mais le ministre de l’agriculture, certes socialiste, mais on a entendu un ex de l’UMP Bruno Lemaire confirmer la chose (Il est bien temps de le dire aujourd’hui, que n’a-t-il fait le nécessaire lorsqu’il le pouvait ?).

Danger… suivons avec intérêts ce que seront les propositions à venir pour y remédier.

Sauvons nous nous mêmes.

Comme il y a fort à parier que « les mesures « tarderont à venir, le mieux est que chacun d’entre nous, dûment mis en garde, prenne ses propres mesures de précautions.

Le pouvoir du nombre peut être tout aussi fort que celui des multinationales…quant il n’est pas assujetti aux incitations de ces dernières. Certes nos modes de vies, le manque d’argent conduisent le plus grand nombre d’entre nous dans les super marchés…dans l’illusion de faire rapidement et à moindre coût ses courses. Il existe pourtant des alternatives à la fatalité de la malbouffe. Fruits et légumes, produits laitiers, viandes sont accessibles avec un meilleur contrôle dans les marchés.

Si nous faisions l’effort de boycotter les grandes surfaces pour faire nos achats auprès de petits producteurs, nous maitriserions un peu mieux ce qui est dans nos assiettes.

Cela veut dire un peu d’effort, cuisiner prend du temps, mais cela donne du goût à ce que nous mangeons et nous protège un peu mieux des affairistes de l’agro alimentaire.


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