La légende du « Bio » cher
par olivier cabanel
mercredi 18 juillet 2018
Ce n’est pas une provocation, et s’il est vrai que toutes les études sur la question affirment que les produits bio sont en moyenne 30% plus chers que les autres, si on creuse un tout petit peu, on s’aperçoit que la réalité est tout autre.
La réalité est qu’un bon produit n’est payé qu’une fois... alors que la nourriture industrielle, apparemment pas chère, coûte finalement beaucoup plus, comme on va le voir.
C’est Arnaud Daguin, dans son coup de lame matinal qui proposait ce concept sur l’antenne de France Inter, le 28 juin dernier.
Il demande à être explicité...
En effet, le chroniqueur de France Inter avait déclaré : « les bons produits, on ne les paye qu’une fois... »
Un bon produit n’est que rarement gaspillé... il maintient en bonne santé, il procure du plaisir, et finalement n’a que des avantages...
Ce qui est loin d’être le cas de la nourriture industrielle.
Son bilan carbone n’est pas terrible, surtout quand l’on mange des fraises en plein hiver... et de toute façon, ce sont des produits qui voyagent généralement beaucoup, même s’il est vrai que certains aliments « bio » voyagent aussi.
Le bilan carbone de la nourriture industrielle ne se limite pas à son transport, car il faut savoir que lorsque l’on veut produire des fruits et légumes en quantité industrielle, cela nécessite beaucoup d’eau : 1200 litres d’eau pour 1 kilo de pêche, 800 litres d’eau pour 1 kg de bananes, 1600 litres d’eau pour 1kg de mangues... lien
Parallèlement, la culture bio utilise souvent le BRF (bois raméal fragmenté) qui, en maintenant l’humidité du sol, permet la culture avec peu, ou pas, d’arrosage. lien
Et puis les aliments produits par l’agriculture industrielle souffrent du suremballage, et cela a un prix, alors que les produits sains sont le plus souvent achetés dans un circuit court, garant de fraîcheur et de qualité gustative.
Qui n’a pas fait l’expérience de cette baguette de pain croustillante, qui, quelques heures après, pend lamentablement ?... et dont une partie sera finalement jetée.
Ajoutons que la nourriture industrielle est généralement farcie de produits conservateurs, jamais innocents pour notre santé.
En effet, et c’est assez mal connu, les conservateurs alimentaires provoquent des inflammations de l’intestin.
Ce sont des chercheurs de l’Université d’Atlanta qui l’ont découvert.
Leur étude, publiée dans la revue médicale « Nature », a prouvé que ces conservateurs peuvent modifier la flore intestinale, provoquant des inflammations, entraînant par ailleurs le risque de syndrome métabolique ou de surpoids. lien
Mais le plus gros danger n’est pas là.
On sait maintenant que l’agriculture industrielle utilise des pratiques discutables, notamment par l’emploi d’engrais chimiques, et de pesticides de toute nature, dont l’emploi finira bien un jour ou l’autre par être interdit.
Ces produits chimiques sont donc ingérés par les consommateurs peu avisés, ou mal informés, et ces derniers vont en payer le prix fort, enchaînant une « boucle infernale » : médecin, hôpitaux, médicaments, et cela a un prix.
Pour entrer dans le détail, on sait aujourd’hui que les pesticides peuvent être responsables de cancers, de malformations congénitales, de problèmes d’infertilité, neurologique, pouvant aussi s’attaquer à notre système immunitaire, et ce sont les enfants qui sont les plus menacés, car ils mangent 3 à 4 fois plus de nourriture par kilo de poids de corps qu’un adulte.
Il faut aussi savoir que ces enfants sont aussi exposés aux résidus de pesticides dans le ventre de leur mère, et ensuite lors de l’allaitement. lien
Rappelons-nous la formule d’Arnaud Daguin : « les bons produits on ne les paye qu’une fois ».
Ajoutons aussi que les aliments industriels souffrent d’un gaspillage, en partie dû au prix cassés pratiqués par les commerçants de tout poil...
Qui dit gaspillage alimentaire dit aussi gestion des déchets, et cela a aussi un prix.
On considère généralement que le 1/3 des aliments produits sur la planète sont jetés ou perdus... soit 1,3 milliards de tonnes de nourriture par an.
Et si le gaspillage alimentaire en Afrique ou en Asie est moindre, en Europe il dépasse les 100 kg par an et par habitant, et ce que l’Europe jette chaque année pourrait à elle seule nourrir 1 milliard de personnes, soit la totalité de ceux qui souffrent de malnutrition dans le monde.
Pour se limiter à notre seul pays, d’après l’ADEME et le Ministère de l’Agroalimentaire, 38 kg de nourriture consommable est gaspillée toute les secondes. lien
L’addition commence donc à être lourde.
Si on additionne au gaspillage, le prix de la gestion des déchets, celui du suremballage, celui de la maladie, on découvre donc qu’effectivement, les produits sains coûtent bien moins chers que ceux proposés par l’industrie alimentaire.
Quant à ceux qui affirment que le vrai bio n’existe pas, puisque personne ne peut échapper à une pollution radioactive, (remember Tchernobyl-Fukushima), on peut répondre qu’il faut tout de même pratiquer la politique du moindre mal et qu’il vaut mieux ne consommer que des produits les plus propres possible : c'est bon pour notre santé...et pour notre porte monnaie.
Comme dit mon vieil ami africain : « tout à une fin, sauf la banane qui a 2 bouts ».
L’image illustrant l’article vient de http://www.hellocoton.fr
Merci aux internautes de leur aide précieuse
Olivier Cabanel
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