La liberté thérapeutique en danger
par coudjouac
vendredi 27 février 2009
Dans un arrêté du 3 février 2009, le Ministère de la santé et des sports a créé un groupe de contrôle sur les pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique.
A première vue, rien de bien grave.
Pour bien comprendre l’approche du Ministère de la santé, on peut commencer par lire le but de ce groupe dans l’article 2 de l’arrêté :
D’exercer auprès du directeur général de la santé une fonction consultative d’aide à la conception, à la mise en œuvre et au suivi de la politique de lutte contre les pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique dangereuses, et de repérage des pratiques prometteuses ;
–de participer à l’élaboration des critères permettant d’apprécier et de hiérarchiser la dangerosité éventuelle d’une pratique non conventionnelle, ou son caractère prometteur ;
–de participer à la conception et au suivi d’actions d’information et de prévention en direction du public.
Lorsque l’on voit maintenant quels seront les membres du groupe créé par le Ministère, la question de savoir ce qu’on appelle pratique dangereuse ne se pose plus. Entre autres :
- Un membre de L’INPES (Institut national de prévention et d’éducation pour la santé), organisme dépendant du Ministère de la Santé à l’origine par exemple de la campagne info-depression dont l’objectif était de faire remonter les statistiques de ventes d’antidépresseurs. Pour source fiable je prends la Ministre de la santé Roselyne Bachelot elle-même qui s’adressait à l’association France Dépression, acteurs de la campagne, sur les objectifs de celle-ci :"Entre 1980 et 2001, la vente d’antidépresseurs a été multipliée par plus de 7. 543 millions d’euros en 2001 versus 84 millions d’euros en 1980 (en euros de 2001). Mais les données de ces dernières années montrent un ralentissement de la progression du marché des antidépresseurs."
- Un membre de l’INSERM, anciennement Institut National de l’Hygiène, créée sous le régime de Vichy, dont on sait qu’elle a été fondée grâce aux deniers de l’illustre Rockfeller, Baron de l’industrie pharmaceutique. L’INSERM était le fameux organisme qui avait conseillé le Président et le Ministère de la Santé pour qu’on dépiste les maladies mentales sur les jeunes enfants dès 3 ans, en présentant des études sur des enfants sous traitements antidépresseurs (oui, ça s’appelle des cobayes humains, et c’est disponibles sur leur propre site, sauf qu’il faut se taper leur verbiage qui fait filtre...), encourageant la prise d’antidépresseurs par les enfants.
- Un représentant de l’AFSSAPS (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé), c’est à dire l’organisme chargé d’autoriser la mise en circulation des médicaments sur le marché, et qui a récemment, par exemple, autorisé la prescription de Prozac aux enfants à partir de 8 ans, tout en sachant et en reconnaissant les graves dangers que cela représente. L’AFSSAPS est financée à 83% par des laboratoires pharmaceutiques, contre 6,4% de l’État...
- Un représentant de la Miviludes (Mission Interministérielle de Vigilance et de Lutte contre les Dérives Sectaires), pour s’assurer que les membres du Falun Dafa, qui pratiquent une médecine chinoise millénaire, que les membres de groupes religieux de type oriental, qui se tournent bien souvent vers des thérapies naturelles comme la médecine ayurvédique, elle aussi millénaire, et les membres de la scientologie, leur bête noire qui est reconnue comme le premier ennemi des laboratoires pharmaceutiques producteurs d’antidépresseurs et autres drogues légales, soient sous contrôle ?
- Un représentant du Ministère de la justice (affaires criminelles) pour pouvoir criminaliser immédiatement les pratiques "non conventionnelles" ?