La malbouffe ! un désastre social, humain et sanitaire....
par CHALOT
mercredi 2 mai 2012
La « malbouffe », la bien nommée provoque en France trois fois plus de morts que le tabac et cinquante fois plus que les accidents de la route.
Si les carences alimentaires sont l'une des causes de cette catastrophe nationale, la responsabilité essentielle de ce fléau incombe aux 80% des aliments consommés qui sont industriels.
Ils sont « souvent trop gras, trop sucrés, trop salés et contenant beaucoup de produits chimiques. »
La France est le premier pays d'Europe pour la consommation de pesticides et le quatrième à l'échelle mondiale. C'est le triomphe des grands industriels de l'agroalimentaire et des « producteurs » de ces « aliments » qui ne s'appellent plus aujourd'hui des herbicides, des pesticides ou des fongicides, mais des phytos....D'ailleurs nos empoisonneurs ne parle même plus du phytosanitaire mais du « produit de défense de la santé végétale » !
Pendant longtemps, j'ai cru naïvement que le bio était réservé aux bobos... Certes, actuellement ces produits sont chers mais nous pouvons et devons par notre action faire en sorte que à la fois que leur prix baisse grâce à des aides qui n'iraient plus aux productivistes et à la fois empêcher que les sols et les consommateurs ne soient les victimes de cette folie du toujours plus au moindre prix de revient.
Les livres comme celui d'Isabelle Saporta méritent d'être connus et soutenus.
Comment on assassine nos paysans
notre santé et l'environnement »
essais d'Isabelle Saporta
Éditions Pluriel
250 pages
janvier 2012
Une enquête à nous faire perdre l'appétit …..
Le voile a commencé à se lever timidement, les bouches commencent à s'ouvrir ... De nombreux consommateurs commencent à entrevoir la vérité : la productivité à outrance mène au pire.
Dans ce livre, l'auteure-journaliste va plus loin dans son enquête afin de montrer et de démonter les effets désastreux pour l'agriculture, les agriculteurs et les consommateurs des choix effectués pour nous et surtout malgré nous par les entreprises agro alimentaires et tous les producteurs des pesticides et fongicides.
« Dans le cochon tout est bon » voici ce qu'on entend encore dans nos campagnes... Aujourd'hui rien n'est moins vrai que ce dicton : les cochons souffrent, sont maltraités, les petits qui viennent au monde avec le mauvais calibre sont éliminés et dans notre assiette, « il est la poubelle de toutes les industries du monde ».
Quant à la pollution de la nappe phréatique et du développement des algues vertes, n'en parlons pas...
Les subventions publiques permettent aux éleveurs de poursuivre dans leur course au rendement à la détérioration de la nature et de réparer les dégâts occasionnés sur l'état de l'eau....
Ils sont pollueurs et aussi les payés et non les payeurs ! Cherchez l'erreur....
Les choix actuels sont fortement critiqués, qu'il s'agisse du développement de la culture du maïs, « mauvais pour la terre, mauvais pour l'environnement, mauvais pour l'eau, mauvais pour les bêtes », du choix opéré pour la production des pommes de terre, du blé ou des fruits, tout est basé sur la rentabilité à outrance au dépend de la qualité.
« On est passé d'un problème de recherche fondamental à un problème de santé publique ».
L'agriculteur est la première victime du productivisme : il se surendette pour s'équiper et pour acheter les produits chimiques, il nuit à sa propre santé et il ne voit pas le bout du tunnel.
Lui et le consommateur sont empoisonnés par des doses de plus en plus fortes de pesticides et autres produits médicamenteux qui se trouvent dans les assiettes.
Une autre logique est possible, souhaitable et indispensable, celle qui consiste à favoriser la culture bio pour tous.
C'est une alternative que nous ouvre l'auteure mais il est vrai qu'il faut du courage politique de la part de nos élites qui devraient écouter les petits paysans, les associations de consommateurs et arrêter de faire les yeux doux à une FNSEA acquise à cette fuite en avant....
L'enquête nous coupe l'appétit.... Peut-être …. à moins qu'elle ne nous invite à manger autrement et à changer le cours de l'histoire.
Jean-François Chalot