Le suicide chez les jeunes homosexuels
par Dany-B
mardi 14 août 2007
Le suicide est la première cause de mortalité chez les 30-39 ans et la deuxième chez les adolescents après les accidents de la route. Chaque année, en France, environ 540 000 jeunes tentent de se donner la mort dont 10 300 y parviennent. Depuis quelques années, le nombre de suicide tend à se stabiliser. Pour beaucoup d’entre eux (eux qui ?, c’est pas clair), la décision de mettre fin à leurs jours est liée à leur orientation sexuelle.
En 1978, une recherche américaine a démontré pour la première fois, que les risques suicidaires étaient plus élevés au sein des adolescents homosexuels et bisexuels avec un taux treize fois plus important que les hommes hétérosexuels. Cette étude prend une plus grande importance, lorsqu’en 2003, le Dr Marc Shelly vient à faire le même constat sur le sol français.
Les raisons de cette « sursuicidalité » ?
Toutes les études se mettent d’accord pour dire que ce n’est pas le fait d’être homo qui amène la personne à se suicider, mais bien les attitudes d’agressivité et/ou d’exclusion des homophobes. En effet, toutes ces attaques à répétition amènent l’adolescent à se remettre en question et à douter de sa réelle place sur Terre.
Cependant, il existe un point de divergence. Pour Philippe Adam (Institut de veille sanitaire) dans une enquête, en 2000, la « sursuicidalité » ne serait pas liée chez les gays à des facteurs géographiques, à la catégorie socio-professionnelle, au fait de vivre seul, en couple ou en famille (pour les plus jeunes), ni à des maladies psychiatriques, à l’inverse de la population générale.
En 2004, une analyse faite sur douze mois rédigée par Annie Velter, dans l’Institut de veille sanitaire - Enquête Presse Gay 2004 -, vient contredire les propos précédents et met en évidence une catégorie de personnes ayant déjà fait une ou plusieurs tentatives de suicide. Ces personnes n’ont dans la plupart des cas pas fait d’études supérieures, sont au chômage ou au RMI, ont été rejetées par leur père et leur mère et on fait l’objet le plus souvent d’insultes, d’injures et d’agressions à cause de leur orientation sexuelle. Leur socialisation est faible de par le manque d’amis et une maigre fréquentation des lieux gays.
D’autre part, la consommation de substances nocives peut accroître le mal-être de l’individu.
Cela démontre bien que les conditions de vie jouent un rôle essentiel dans l’approche au suicide que peut avoir un homosexuel.
I- Pouvoir publics sourds, politiques provocateurs
Tandis que le gouvernement du nouveau président peine à se mettre en place avec des réformes qui font polémique, certains députés faisant parti l’UMP enfoncent le clou comme Christian Vanneste.
En effet, le 01/08/07, C. Vanneste, député UMP du Nord, affirme que l’homosexualité constitue une « menace pour la survie de l’humanité ». Cette déclaration a été faite lors d’une Assemblé nationale dont le débat portait sur le projet de loi créant la Haute autorité contre les discriminations.
Lors d’une émission sur TF1, il se justifie et lance plusieurs affronts à la communauté homosexuelle. Je cite : « L’homosexuel est quelqu’un qui se replie sur son sexe et refuse l’échange avec l’autre sexe. D’une certaine manière, il a une peur, voire une détestation, de l’autre. »... « Si les homosexuels ont envie d’exister, qu’ils s’aident eux-mêmes. Les pouvoirs publics, l’argent public ou la loi n’ont rien à voir avec eux. »
Ces propos, qui ne favorisent pas l’ouverture que Nicolas Sarkozy avait promise lors de sa campagne, ne font qu’accroître l’image négative que peut avoir un homosexuel à son égard.
Mais peut-on parler d’un recul dans l’intégration de la communauté homosexuelle dans la société ?
Le suicide a été promulgué grande cause nationale
Pendant plusieurs années, le suicide a été considéré dans toute l’Europe comme le plus abominable des crimes pour ensuite devenir une menace pour l’ordre public. Ce n’est qu’au lendemain de la Seconde Guerre mondiale que le suicide commence à avoir son importance dans la société. C’est pourquoi, entre 1958 et 1961 ont été créés de nombreux centres d’accueil tel que Recherche et Rencontre et, avec un peu plus de notoriété, des centres d’écoute comme SOS amitié.
Aujourd’hui, même si le suicide est promulgué grande cause nationale aucune réelle étude (en France) n’a été réalisée sur le suicide gay.
II- Les exemples étrangers
Dans les autres pays, c’est le même constat. Les jeunes gays, lesbiennes et bisexuels ont un taux de sursuicidalité plus élevé que leurs camarades hétérosexuels.
En Allemagne, le risque de suicide chez les homosexuels serait quatre fois plus élevé que chez les hétérosexuels. Les raisons proviennent essentiellement d’un environnement hostile et de virulentes injures verbales.
En Russie, l’homosexualité a été synonyme de crime jusqu’en 1993. Toutefois, le sujet reste encore très tabou.
Au Japon, le suicide, en général, était autrefois un acte traditionnel destiné à restaurer un honneur perdu, mais de nos jours il a pris une toute signification, celle de la détresse et de la douleur de l’individu. Depuis neuf ans, 30 000 personnes se donne la mort par an.
III- Les revendications
Ce que souhaite l’ensemble de la communauté homosexuelle, c’est que le suicide soit davantage pris en compte dans la société et que des mesures de prévention visant à enrailler l’homophobie se mettent en place dans les différents établissements scolaires.
SOS homophobie a bien compris qu’il était temps que les mentalités changent et fera tout pour que Nicolas Sarkozy tienne ses différentes promesses à ce sujet.